Vous-êtes ici: AccueilActualités2018 07 03Article 442697

Actualités of Mardi, 3 Juillet 2018

Source: Repères N°655

Affaire d’héritage: Akere Muna en grande difficulté malgré ses 40 avocats

Akere Muna fait actuellement face à un problème d'héritage avec sa famille Akere Muna fait actuellement face à un problème d'héritage avec sa famille

Malgré ses 40 avocats constitués, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, qui a par ailleurs été président de l'Union panafricaniste des avocats et vice-président de Transparency International est malmené dans le conflit judiciaire qui l’oppose à sa sœur cadette qui l’accuse de détournement de l’héritage.

L’ambiance était plutôt chaude au cours de l’audience pour faux en écritures ouverte le 26 juin 2018. Premier rendez-vous au cours duquel, les avocats de Me Akere Muna, malgré leur nombre élevé (40 au total), n’y ont vu que du feu ! En face, le collège d'avocats conduit par Fostine Chébou Fotso pour la défense des intérêts de Mme Ama Tutu Muna comprenait en plus Me Sylvestre Zogo Mvoah et Me André Ngompé. Me Victor Kadje s'étant excusé, mais avait envoyé sa lettre de constitution.

LIRE AUSSI: Sortie de crise au Cameroun: les propositions allemandes à Paul Biya

La première objection admise partiellement a embarrassé le camp Akere, l’obligeant à solliciter une suspension de l’audience de cinq (5) minutes afin de se réorganiser. Lesdits conseils ont prétendu avoir signifié la grosse du jugement d'hérédité à Mme Ama Tutu Muna, sur la base d’une simplement d’une photocopie de la copie d'un exploit de signification de jugement portant un cachet rouge à peine lisible qui a provoqué un débat d’une heure. Comme il fallait s’y attendre, les avocats commis par Ama Tutu Muna se sont opposés.

En effet, «contrairement à l'acte notarié, un exploit d'huissier n'est pas un acte authentique. C'est la copie ou l'original enregistré qui devrait être admis au tribunal. En réalité, les frères Muna n'ont jamais fait servir ce jugement à leur sœur. Ils avaient signifié à "Poteau", c'est-à-dire aucune signification. Ils ne pouvaient donc pas produire l'original réclamé», explique l’un des conseils.

La collégialité a toléré la pièce, tout en faisant lecture du code de procédure pénale y afférent pour les démontrer que l'admission de la pièce était bien discutable. La lettre adressée en 2002 à Afriland First Bank, avec comme pièce jointe, la grosse du jugement d'hérédité Tandeng Muna, attribué à Mme Ama a été bran- die comme un trophée de guerre au cours de l’audience.

LIRE AUSSI: Règlements de compte: un député RDPC mouillé dans une grosse affaire

«Indiquant ainsi que ma cliente était au courant de cette déci- sion, ils prétendent qu'elle a utilisé ce document pour obtenir un crédit. Archi faux. Tenez, ce courrier a été monté de toute pièce par Me Akere qui, dès le décès du père, s'est positionné comme le juriste éclairé. Mme Ama n'a plus jamais touché à un seul franc du loyer de cet immeuble que son père lui avait offert de fait», clarifie Fostine Chébou Kamdem. Une lettre sans objet dans le cas d'espèce. Mais sur laquelle figure curieusement la signature de Me Akere Muna.

«Pour recentrer les débats, nous avons indiqué que c'est le procès-verbal de conseil de famille qui fait problème. Notamment le cachet de gendarmerie fabriqué et la signature de Mme Ama. Ils ont soulevé la prescription que nous avons battue en brèche. Car, notre point de départ est la mise à notre disposition du fond du dossier (jugement hérédité de 2002) réclamé par lettre datée du 30 mars 2018, adressée au président de la Cour d'appel du Littoral», explique Fostine Chébou Kamdem.

Les conseils ont découvert le curieux procès-verbal de conseil de famille «fabriqué de toute pièce» par Me Akere et autres. Puisque c'est son nom qui se trouvait sur le cachet de la prétendue «Compagnie gendarmerie de Douala ville», qui n'existe en réalité nulle part. Les avocats de Ama Tutu en ont profité pour demander une expertise graphologique de la signature «grossièrement imitée » et du cachet « fabriqué ». A la demande du ministère public, le dossier a été renvoyé au 10 juillet 2018 après plus de 3h de débats.