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Actualités of Monday, 15 November 2021

Source: L'Indépendant

Affaire Amougou Belinga: le plan crapuleux de la Task-force

Chaque État moderne dispose des marges de manœuvre à travers des lignes non budgétisées. La ligne 94 logée au Minepat et la ligne 65 relevant du Minfi, font l’objet des appétits démesurés de la Task-force.

C’est un secret de polichinelle. L’État dispose, des lignes budgétaires directement contrôlées par la présidence de la République et permettent de financer des “opérations secrètes”, voire des missions officielles non budgétisées. C’est une mesure à la fois de souveraineté, de prévision et de prévoyance pour faire face à tous les impondérables.

Même à l’échelle d’un ménage, un budget conséquent dispose d’une petite cagnotte réservée aux imprévus. La France que nous aimons tant prendre en exemple, consacre la tradition des caisses noires entre les mains du Premier ministre,à l’effet de faire face à des missions secrètes de l’État. Un État insolvable perd de son prestige et sa puissance.

Les lignes 94 et 65 participent donc des instruments de pilotage de l’économie. Elles permettent à l’État en cas de nécessité et d’urgence, de ne pas subir des tensions de trésorerie. En termes simples, il s’agit des liquidités disponibles en permanence.

Dans sa pratique de promotion des créateurs de richesses, l’État a souvent utilisé ces lignes pour soutenir des initiatives des investisseurs nationaux et autres promoteurs des Petites et moyennes entreprises (Pme). Depuis le premier régime, ces mécanismes de financement ont permis l’éclosion d’hommes d’affaires Camerounais pour faire face au secteur de l’import-export jusque-là aux mains des Libanais et des Grecques. Même dans le cadre des campagnes médiatiques et de polissage de l’image de marque du Cameroun, des groupes de presse bien connus ont été soutenus à travers ces deux lignes.

C’est dans ce sillage que Biaise Pascal Tala par exemple, a reçu plusieurs milliards de Fcfa du gouvernement avec accord de la présidence de la République.’ Constant Nemaleu d’Africa 24,a reçu plus de 10 milliards Fcfa avec accord de la présidence de la République. Des journaux français bien connus reçoivent de l’argent de la présidence de la République, tout comme de grands journalistes du vieux continent (l’Europe).

Cabale

Le promoteur du groupe l’Anecdote est aujourd’hui jeté en pâture. Le parcours atypique de cet homme d’affaires ne lui vaut pas que des amis. L’Institut supérieur des sciences, arts et métiers (Issam) et la télévision Vision 4, ont bénéficié des subventions cumulées d’un peu plus de 2 milliards de Fcfa des lignes sus évoquées. Il n’en fallait pas plus pour crier au tri balise, et à la promotion d’un discours haineux contre les médias soutenus par le lobby ethnique Bamiléké.

En jetant Jean Pierre Amougou en pâture, ce plan machiavélique consiste également à jeter l’opprobre sur la gestion de l’actuel Minfi. Faut-il le rappeler, durant son absence pour raisons sanitaires, Louis Paul Motaze s’est vu malgré lui au centre d’une cabale menée par laTask-force à l’effet de retourner certains de ses collaborateurs contre lui.

De sources concordantes, le ministre délégué aux Finances et certains directeurs généraux ont été mis à contribution. L’une des directions névralgiques du Minfi aurait actuellement la mission défaire passer les lignes 94 et 65 sous le contrôle direct de la Task-force. On aurait ainsi à la présidence de la République, sous une forme déguisée, un puissant ministère du Ciel de la Terre et de la Mer, entre les mains du vice-dieu. Certains conseillers du sous-chef y participent à cœur joie.

Dans la perspective des batailles successorales qui font rage actuellement au Cameroun, tous les coups semblent désormais permis. Mais il faut préserver les créateurs de richesses. Au-delà de la micro finance et de l’économie solidaire, Jean Pierre Amougou Belinga a investi dans la formation et la communication. Son groupe emploie des centaines de jeunes qui nourrissent des ménages et contribuent à l’émergence d’un pays qui a encore tant de chantiers à développer.