Dans un contexte pré-électoral marqué par une intensification des activités politiques, le Président Paul Biya vient de recevoir un soutien de taille. Des leaders religieux camerounais basés en Italie ont promis d'accompagner spirituellement le Chef de l'État dans la perspective de l'élection présidentielle de 2025.

C'est à l'issue des cérémonies d'inhumation du défunt Pape François à la Basilique Saint-Pierre de Rome que cette rencontre hautement symbolique s'est tenue. Le lundi 28 avril 2025, Paul Atanga Nji, Ministre de l'Administration territoriale et représentant personnel du Président Paul Biya aux obsèques du Souverain Pontife, a reçu en audience plusieurs leaders religieux camerounais poursuivant leurs études théologiques en Italie.

La délégation, composée de représentants de diverses confessions chrétiennes, a exprimé sa détermination à accompagner spirituellement le Président de la République dans ses hautes fonctions. "Nous nous engageons à intercéder continuellement pour Son Excellence Paul Biya et pour la préservation de la paix sur l'ensemble du territoire national", a déclaré l'un des leaders religieux présents à cette rencontre.
Au cours de ces échanges empreints de solennité, le Ministre Paul Atanga Nji a transmis les salutations du Chef de l'État aux religieux camerounais et les a exhortés à "ne jamais cesser de faire confiance à leur pays". Une formule qui résonne comme un appel au patriotisme dans un contexte où le Cameroun fait face à plusieurs défis sécuritaires et sociopolitiques.

"Le Président Paul Biya compte sur vos prières et votre engagement pour la consolidation de la paix et de l'unité nationale", a souligné le Ministre, rappelant l'importance que le Chef de l'État accorde au dialogue interreligieux comme vecteur de cohésion sociale.

Pour cette rencontre stratégique, Paul Atanga Nji était accompagné par deux figures importantes de la diplomatie camerounaise : Antoine Zanga et Sébastien Foumane, respectivement ambassadeurs du Cameroun près le Saint-Siège et en Italie. Leur présence témoigne de l'importance accordée par Yaoundé à ces échanges avec la communauté religieuse camerounaise d'Italie.

Les deux diplomates ont profité de l'occasion pour faire le point sur la situation des Camerounais vivant en Italie et au Vatican, tout en insistant sur leur rôle d'ambassadeurs informels de leur pays.

Si cette rencontre s'inscrit officiellement dans le cadre des activités diplomatiques liées aux obsèques du Pape François, sa dimension politique n'échappe à personne. À quelques mois d'une élection présidentielle qui s'annonce déterminante pour l'avenir du Cameroun, ce rapprochement avec les leaders religieux pourrait contribuer à consolider la base électorale du Président Biya.

Les observateurs de la vie politique camerounaise rappellent que le soutien des communautés religieuses a toujours joué un rôle significatif dans les consultations électorales au Cameroun. L'influence morale et spirituelle de ces leaders sur leurs fidèles pourrait ainsi constituer un atout non négligeable pour le Président sortant.

Au-delà des considérations électorales, l'engagement des religieux camerounais à prier pour la paix et la stabilité du pays revêt une importance particulière. Dans un contexte marqué par des tensions persistantes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que par la menace terroriste dans l'Extrême-Nord, ces prières sont perçues comme une contribution significative à l'apaisement du climat social.

Le Ministre Atanga Nji a d'ailleurs insisté sur ce point, rappelant que "la paix est un prérequis indispensable au développement et à l'organisation d'élections libres et transparentes".

Cette rencontre s'inscrit dans une longue tradition de collaboration entre l'État camerounais et les institutions religieuses. Depuis son accession au pouvoir en 1982, le Président Paul Biya a toujours cultivé des relations privilégiées avec les différentes confessions religieuses du pays, conformément à sa politique de "libéralisme communautaire".

En recevant le soutien spirituel de ces leaders religieux à l'approche d'une échéance électorale majeure, le Chef de l'État réaffirme l'importance qu'il accorde à cette dimension dans sa gouvernance.