Michel Thierry Atangana est un ingénieur financier d'origine camerounaise. Il est né le 14 juin 1964 à Yaoundé.
Il travaille pour un grand groupe français en qualité de cadre financier. Ultérieurement, il est chargé de la restructuration de la dette de certaines multinationales comme Nestlé ou Philips, dont les créances dorment dans certains pays africains, dont le Cameroun, où la détérioration des actifs financiers de ces entreprises étaient de l'ordre de 40 milliards de francs CFA. Il a aussi été chargé de mission auprès du secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun et représentant désigné par le gouvernement du Cameroun au sein du comité de pilotage.
Membre d’une commission chargée de la restructuration du réseau routier en Europe, il entre alors en contact avec le groupe Jean Lefebvre, lui-même en activité dans le secteur routier au Cameroun, qui lui propose de conduire ce projet. En 1992, il retourne donc au Cameroun pour installer le comité de pilotage franco-camerounais chargé de trouver des investisseurs privés pour la construction des routes.
Envoyé au Cameroun en 1994 par son employeur pour des projets routiers Yaoundé - Kibri et Ayos – Bertoua, Michel Atangana avait été arrêté et condamné en 1997 à 15 ans de prison pour des détournements de fonds publics, qu'il a toujours niés. Selon ses soutiens, il payait sa proximité avec un opposant au président Paul Biya. Pendant 5 ans, il a été placé à l’isolement total. Cependant, le statut de prisonnier politique lui a été reconnu par le département d’État américain en 2005 et le statut de prisonnier d'opinion par Amnesty International en 2013.
Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU a condamné le caractère arbitraire de la détention de Michel Thierry Atangana et a exigé sa libération immédiate par une décision en date de novembre 2013. Sa libération a été effective le 24 février 2014. Néanmoins, Michel Thierry Atangana n’a toujours pas été réhabilité. Ses biens sont toujours confisqués et ses avoirs gelés par l’État camerounais. « Sept ans après ma libération et mon retour en France, je vis une situation toujours très éprouvante », raconte M. Atangana à l'AFP. Mes comptes sont toujours bloqués, je n'ai pas la possibilité de travailler, je me heurte à des murs. Ce que j'ai vécu, une 'détention arbitraire' reconnue », a-t-il déclaré.
Michel Thierry Atangana vit désormais en France et est devenu Français par son mariage, le Cameroun ne reconnaissant pas la double nationalité.