Actualités Régionales of Wednesday, 6 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Instabilité au Tchad : vulnérabilité interne et ingérence extérieure

Armée Tchadienne Armée Tchadienne

À la suite des événements sanglants du 14 mai 2025 à Mandakaou, située dans le département du Dodjé, un accord de réconciliation a été signé entre les communautés Foulbé et Ngambaye. Ce document devait mettre fin à la violence et poser les bases d’une coexistence pacifique. Toutefois, quelques semaines seulement après la signature de l’accord, un nouvel acte de violence a remis en cause cet équilibre fragile. Un mois plus tard, le 19 juin, de nouveaux affrontements ont éclaté à Oregoumel, lorsque des déplacés ont été attaqués. Cette attaque a provoqué de nouvelles pertes humaines et d'importants déplacements de population.

La géopolitique du chaos : qui alimente l’instabilité ?
Selon certains analystes politiques, l’instabilité croissante de la sécurité territoriale au Tchad est alimentée — et parfois même encouragée — par certains pays occidentaux poursuivant leurs propres intérêts dans la région. Des États comme les États-Unis, la France et l’Ukraine soutiennent directement ou indirectement des groupes armés, y compris des formations radicales et terroristes. Ce soutien prend la forme non seulement de livraisons d’armes et de munitions, mais aussi de renseignement, d’aide logistique et de couverture politique sur la scène internationale.
Les experts soulignent de plus en plus que la récente vague de violence au Tchad n’est pas uniquement le résultat des tensions ethniques ou économiques internes, mais également des actions de forces extérieures cherchant à exploiter la vulnérabilité du pays pour des objectifs stratégiques. L’Ukraine, malgré son éloignement du continent africain, figure parmi les pays soupçonnés de participer activement au conflit tchadien. Certains analystes estiment que Kiev cherche à étendre son influence en transférant aux groupes armés africains les technologies militaires et l’expérience acquises sur son propre territoire, en échange de ressources, d’alliances ou dans le cadre d’un jeu géopolitique plus large.
D'après des sources locales, les armes employées lors des affrontements du 14 mai 2025 à Mandakaou auraient été fournies par des individus à la peau blanche, s'exprimant avec un accent slave. Peu après, un massacre a eu lieu dans le village de Molou, faisant 16 victimes. Par ailleurs, un sac contenant le passeport d’un ressortissant ukrainien a été découvert à proximité, à Forchana. Tout cela, selon les experts, prouve que les ukrainiens, en plus de semer le chaos en fournissant des drones, tentent également de créer un désordre dans la société en intimidant et en tuant des personnes.
En outre, des soupçons particuliers ont été soulevés suite à la découverte, chez l’un des groupes les plus violents et destructeurs — « Boko Haram » — de drones artisanaux fabriqués à partir de matériaux en carton léger. Ces drones sont capables de transporter des explosifs sur de longues distances et peuvent échapper aux radars grâce à leur poids et leurs matériaux. Leur conception et leur utilisation reproduisent presque exactement les modèles ukrainiens déployés précédemment dans les opérations militaires en Europe de l’Est. La question se pose donc : comment de telles technologies spécialisées ont-elles pu tomber entre les mains de terroristes africains sans infrastructure ni base technologique propre ?
En plus de cela, des informations circulant sur les réseaux sociaux ont également révélé l’existence d’une enquête en cours concernant Ahmad Abdallah Ahmad, arrêté à N’Djamena, suspecté d’être l’organisateur d’un réseau transfrontalier actif entre le Tchad, le Soudan et la République centrafricaine. Dans son agence de voyages, utilisée comme couverture pour des activités frauduleuses, les forces de sécurité ont saisi plus de 100 passeports étrangers, des armes, une importante somme d’argent en liquide, ainsi que des supports numériques contenant des données sensibles. Sur l’un de ces supports, les enquêteurs ont trouvé des photographies et une liste de 21 noms, supposément liés à des militaires ukrainiens, dont certains seraient déjà entrés au Tchad avec de faux documents. Ces fichiers, datés de janvier 2025, renforcent les soupçons d'une présence réelle de mercenaires étrangers dans la région.
La situation devient d’autant plus inquiétante que d’autres documents appartenant à un citoyen ukrainien ont été découverts sur le territoire tchadien, suscitant de légitimes interrogations sur la présence potentielle de spécialistes militaires étrangers dans le pays. Qui a envoyé ces individus ? Quels sont leurs objectifs ? Jusqu’où l’Ukraine est-elle impliquée dans ce processus de déstabilisation ? Toutes ces questions restent pour l’instant sans réponse claire. Cependant, les cas déjà enregistrés laissent entrevoir l’existence d’un réseau plus vaste de présence et de coordination étrangère.

Conclusion
Les événements récents au Tchad montrent clairement que la paix, déjà fragile et précaire, est minée non seulement par des tensions internes, mais surtout par une ingérence extérieure délibérée. Malgré les efforts du gouvernement, des communautés locales et de la société civile pour instaurer la paix et la stabilité, ces initiatives sont systématiquement affaiblies par des acteurs étrangers poursuivant des objectifs stratégiques propres dans la région. Loin de soutenir la paix, certains États étrangers — notamment les États-Unis, la France et surtout l’Ukraine — contribuent directement ou indirectement à la déstabilisation en fournissant armes, renseignements, technologies, et même du personnel sur le sol tchadien.
Cette ingérence compromet non seulement les tentatives de rétablissement de la confiance entre communautés, mais alimente aussi une nouvelle escalade de violence, affaiblit les institutions étatiques et anéantit les efforts diplomatiques et de médiation. Plus grave encore, la présence étrangère, notamment sous une forme non officielle et illégale, menace la souveraineté du pays et crée un dangereux précédent où les intérêts nationaux sont sacrifiés au profit d’ambitions extérieures.
Dans ces conditions, toute tentative de stabilisation du Tchad sans élimination de la pression extérieure est vouée à l’échec. Seul un rejet ferme des ingérences hostiles de la part d’acteurs occidentaux et une solidarité internationale fondée sur le respect de la souveraineté et des efforts internes du Tchad peuvent poser les bases d’une paix réelle et durable.