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Actualités Régionales of Friday, 20 April 2018

Source: camer.be

Garoua: les motos-taxis disparaissent de la circulation

Les autorités ont lancé une opération de contrôle des vignettes et assurances Les autorités ont lancé une opération de contrôle des vignettes et assurances

À cause de l’opération contrôle des vignettes et assurances lancée par les autorités compétentes depuis une semaine ces transporteurs sont devenus rares dans la ville.

Il est 9h15 ce jeudi à Houro Tchédé, un quartier de Maroua. Au carrefour dit « petite mosquée », madame Fadimatou y est postée depuis environ 45 minutes. Impossible de trouver une mototaxi pour la déposer à l’hôpital avec son bébé. « Avec ce soleil ardent c’est difficile de supporter ce degré de chaleur », lâche la dame. En fait, depuis le jeudi 12 avril 2018, les autorités locales ont relancé le contrôle de vignette automobile et moto en berne depuis trois ans à cause de la situation sécuritaire.

Et du coup, habitués à ne pas payer cette taxe, les conducteurs préfèrent garer les motos dans l’espoir que « quand les contrôles vont cesser, nous allons reprendre calmement nos activités », affirme Saliou, un conducteur de mototaxi à Maroua. Or là où ces derniers sont attendus, signale Midjiyawa Bakari le gouverneur de la région de l’Extrême-nord, « c’est que ces contrôles seront désormais systématiques et de manière continue », dit-il.

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En réalité, depuis un an que l’accalmie se fait ressentir dans la région, les autorités ont plusieurs fois tenté de relancer l’opération de contrôle de vignette et assurance qui s’est toujours voué à l’échec à cause des soulèvements des conducteurs de mototaxi qui trouvaient toujours l’action déplacée.

Selon Jean Amougou, chef de centre régional de l’Extrême-Nord, « en 2017 lorsque ce contrôle a été lancé sur le territoire national, il y a eu dans la ville de Maroua un mouvement d’humeur des conducteurs de mototaxi qui se sont bruyamment opposés au contrôle en avançant des motifs bidons, tels qu’ils n’ont pas été prévenu, qu’en période de ramadan on devrait les traiter avec un peu de magnanimité », déclare le collecteur d’impôts, et de poursuivre : « ces jeunes ont saccagé les checkpoints et le gouverneur a demandé qu’on sursoie à cette activité en attendant qu’il réunisse toutes les parties prenantes pour permettre que ce contrôle se tienne . Du coup, tout s’est bien passé dans tout le pays, sauf dans la région de l’Extrême-Nord », fait-il constater.

Payer l’impôt est un devoir citoyen Dans cette situation, il faut certes constater que depuis quatre années environ que le Cameroun est de plein pied dans le conflit Boko Haram, les efforts étaient beaucoup plus concentrés pour la sécurité aux frontières. « Mais aujourd’hui que le calme est de retour, il faut revenir à la vie normale.

Payer les impôts fait partie des activités normales pour tout citoyen », indique Midjiyawa Bakari, le gouverneur de l’Extrême-Nord qui était descendu personnellement lancer l’opération de contrôle sur le terrain. Ce même jour, il a indiqué que « nous allons recommencer avec les contrôle dans nos villes et villages pour traquer les récalcitrants », a-t-il déclaré.

L’autre chose visée par ces contrôles, tiennent à préciser les autorités administratives, c’est la sécurité des biens et des personnes dans toute la région. D’après le constat fait par services de sécurité, il y a une forte recrudescence de l’insécurité urbaine depuis quelques mois surtout dans la ville de Maroua. Ainsi pour éviter que « les combattants de Boko Haram qui désertent ne se convertissent en brigands dans nos villes », précise le gouverneur de la région.

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De même, depuis que les contrôles urbains ont baissé en milieu urbain, la région est devenu le refuge des bandits qui commettent des crimes et viennent se cacher à l’Extrême-Nord « pour que de malfrats ne se reconstituent dans nos villes, il faut que la veille soit maximale », martelé Midjiyawa Bakari.

En effet, les populations doivent comprendre par ces contrôles qu’il ne s’agit pas seulement pour l’état d’encaisser de l’argent, mais c’est surtout pour leur sécurité. « Ils n’ont aucun caractère répressif encore moins à tête chercheuse », rassure le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord.