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Actualités Régionales of Wednesday, 28 March 2018

Source: Le Messager No 5039

Kribi: un litige foncier tourne au carnage

Le terrain litigieux appartient à un homme d'affaires camerounais vivant aux Etats-Unis Le terrain litigieux appartient à un homme d'affaires camerounais vivant aux Etats-Unis

A l’origine, une guerre au sujet d’un titre foncier vieux de 50 ans, que le ministre des Domaines, du Cadastre et des affaires foncières a annulé et tente de céder le domaine à de nouveaux acquéreurs.

Le terrain situé à Ebome, dans le 1er arrondissement de Kribi, au lieu-dit tara-plage et appartenant à Pierre Orly Tantchou, un homme d’affaire camerounais vivant aux Etats-Unis, connait depuis 4 ans déjà des troubles incessants orchestrés par des individus qui revendiquent leur droit de propriété sur le dit terrain. Dans la matinée du 20 mars dernier, cette histoire ubuesque a pris une autre tournure. « Une quarantaine d’individus armés de gourdins, de machettes et de lances de chasse, sont arrivés ici vers 4h30, en mon absence, mais mon collègue était là.

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Ils ont commencé par détruire la barrière, ensuite, ils ont détruit les buses qu’on avait fabriquées et déposé à la vue de droite de l’immeuble en construction, à côté de l’océan. Face à leur surnombre, mon collègue ne pouvait pas les affronter», raconte Bonsou Joseph, le gardien en chef des lieux. Et d’ajouter « même à mon retour, j’ai cru pouvoir les intimider avec les chiens qu’on élève, mais ils ont essayé de les tuer avec leur lance. Heureusement pour eux et pour moi, j’ai pu esquiver et on s’est enfuit ».

Cafouillage

Mais ce qui a semblé le plus curieux dans tout ce délit, c’est que les forces de maintien de l’ordre présent ce jour, n’ont même pas bougé du petit doigt pour calmer la situation car c’est d’un regard hagard et bras croisé qu’ils regardaient la scène se dérouler ; geste qui pouvait laisser penser qu’ils ont été corrompu. Les commanditaires de ce cafouillage qui ne sont pas à leur premier forfait, ont effectué une attaque pareille, 5 jours plus tôt c’est-à-dire le 15 mars.

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Un témoin raconte « vers 5h30, nous avons été surpris de recevoir ici une cinquantaine de personnes laissées par Mouri Ngouo, lesquelles étaient armées de machettes et de gourdins. Ces derniers ont commencé à détruire la barrière en nous menaçant et ils nous ont assommé, le chef chantier et moi par des morceaux de lattes. Entre temps, j’ai reconnu Ntonga Ntonga Josué et je les ai entendu dire que Mouri Ngouo leur aura versé une somme de 500.000 F.cfa pour commettre ce forfait ».

Mouri Ngouo et Ntonga Ntonga susnommés, seraient selon une source, les principaux responsables de ce carnage. Le premier qui occupe un restaurant en face du terrain querellé, convoiterait l’espace appartenant à Tantchou du fait de sa charmante situation au bord de l’océan. Son mode opératoire pour entrer en possession de ce terrain une fois pour toute, est de convaincre Ntonga Ntonga, à revendiquer son droit de propriété sur le terrain sous le prétexte absurde que son défunt père a été trompé.

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Or, selon les témoignages recueillis Sur le terrain, lors d’une audience au Tribunal de première instance de Yaoundé, la mère de ce dernier, qui est la femme du défunt, avait affirmé devant le tribunal qu’ « elle ne sait pas pourquoi on dérange Tantchou puisqu’il avait payé tout l’argent du terrain à son mari et que c’est même cet argent qui les a permis de se soigner d’une maladie dont ils souffraient à l’époque ». Soutenu dans ce cirque par la population riveraine au prix d’une somme d’argent, ces deux tripatouilleurs auraient même réussi à soudoyer le ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières.

Koung Abessike au banc des accusés

L’affaire qui est pendante en justice aujourd’hui depuis plus de 4 ans, concerne un lopin de terre situé au bord de la mer. Cette parcelle, d’après les témoignages, avait été offerte au père de sieur Tantchou alors qu’il était magistrat à Kribi. Rectificatif, oppose l’autre : «le terrain a été acquis par achat. L’acte de vente est établi en 1970». Le bénéficiaire entamera la procédure de morcellement dans le titre foncier 361/O, propriété des héritiers. Son titre, N°1043/O date de 1987.

En 2016, le titre mère est contre toute attente annulé par le Mindcaf pour «empiètement sur l’emprise maritime».
Pourtant, au moment de la transaction foncière, cette parcelle de terre ne faisait pas partie du domaine public. Toujours est-il qu’en cas d’annulation du titre foncier pour cause d’utilité publique, l’Etat devra dédommager le propriétaire. Sauf que la Mindcaf s’attèle à relancer une nouvelle procédure d’immatriculation des mêmes parcelles. Pour Tantchou, ces populations sont manipulées par des individus qui nourrissent les appétits sur le même lopin de terre. Il serait d’ailleurs, d’après la même source, à l’origine de l’annulation du titre foncier en question.

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Alors que les juridictions tardent à rendre le verdict, l’homme d’affaire a entamé les travaux avec un permis de bâtir signé du Délégué du gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Kribi. Sur fond de crise désormais avec les héritiers jadis partenaires contre ce que sieur Tantchou considère comme de l’arnaque. Le 14 mars 2016, le Préfet de l’Océan somme le constructeur d’arrêter les travaux. En vain.

L’arbitrage du préfet pour sortir de l’impasse. Les «adversaires» jurent que «si l’Etat a refusé le titre foncier à notre défunt fils (le général Benae Ndlr), parlant de l’emprise maritime, ce n’est pas un étranger qui viendra construire en matériaux définitifs en pleine mer». Annonçant d’autres actions fortes si «l’Etat ne prend pas ses responsabilités». Pour l’instant, Pierre Orly Tantchou dénonce l’attitude des autorités qui cèdent face à des citoyens qui se rendent justice. La difficulté à résoudre ce problème, a conduit les deux parties devant le préfet de Kribi 1er le 22 mars dernier.

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Le 22 mars dernier, les deux parties ont assisté à une rencontre au sein de la préfecture de Kribi 1er. Le conciliabule qui a duré plus de 3h, a permis au préfet, de voir plus claire dans cette histoire qui dure plus de 4 ans dans son arrondissement. Après avoir auditionné toutes les parties prenantes au problème, il a tenu faire comprendre une bonne fois pour toute aux récalcitrants d’arrêter de faire des problèmes inutiles.

Cet essai de résolution ramènera-t-il des choses dans l’ordre ? On ne saurait le déterminer puisque les usurpateurs n’ont pas donné l’air d’être satisfait par cette résolution prise par le préfet de l’arrondissement de Kribi 1er.