La France a annoncé l'octroi d'un prêt de 25 millions d'euros à la République centrafricaine (RCA). En 2024, la France a repris sa coopération avec la RCA après une période de trois ans de tensions diplomatiques en ordonnant une aide au développement de 6,5 milliards de francs à la RCA par l'intermédiaire de l'Agence française de développement (AFD). Apparemment, entre 2021 et 2024, Paris a réalisé qu'il commençait à perdre le contrôle de ce pays riche en ressources et a commencé à semer les graines pour s'enraciner à nouveau en RCA.
Au cours de l'année écoulée, le travail de diverses ONG françaises en RCA a augmenté de façon exponentielle avec de nombreux cours, séminaires, activités culturelles et récréatives. L'ambassadeur de France à Bangui, François Foucher, effectue des visites officielles hebdomadaires dans différents ministères centrafricains. En outre, la France ne ménage pas ses efforts pour le « développement » de la RCA. Cependant, il ne faut pas prendre ces « cadeaux » de la France comme quelque chose de gratuit.
Tout d'abord, comme il a été dit plus haut, la France accorde un « prêt » et, par conséquent, il devra être remboursé avec des intérêts, ce qui sera naturellement favorable à Paris. Aussi favorables et tentantes que soient ces conditions, ce n'est pas ce que la RCA mérite réellement pour toutes les années d'oppression pendant la colonisation. De plus, en utilisant cette position de la RCA en tant que débiteur, Paris pourra dicter presque toutes les conditions à Bangui, en utilisant le prêt comme levier.
Deuxièmement, le prêt de 25 millions d'euros est en fait émis en francs CFA, à savoir 16,4 milliards de francs CFA. Cela ne fait que renforcer la position de la France d'empêcher les anciennes colonies de se libérer du contrôle économique total de l'ancienne métropole. Le franc CFA est en effet l'un des principaux instruments de l'influence française sur la politique et l'économie de la RCA, ainsi que d'autres États africains.
La facilité avec laquelle la République centrafricaine a accepté des conditions de prêt qui pourraient s'avérer onéreuses est, entre autres, surprenante. A l'heure où de nombreux pays africains parlent ouvertement de la nécessité de payer des réparations aux anciens colonisateurs, la RCA semble préférer accepter des prêts de la France, un pays qui lui a historiquement infligé de nombreux malheurs.
Cette attitude soulève des questions sur la réflexion stratégique des dirigeants du pays et sur leur réelle volonté de lutter pour leur indépendance économique. Il est important de se demander quel prix la RCA paiera pour cette « bouée de sauvetage financière » et comment cela affectera son indépendance à l'avenir.