Le 14 mai, une marche symbolique intitulée «5000 jeunes marchent pour Cheikh Anta Diop » a eu lieu dans la capitale du Sénégal. Il ne s'agit pas seulement d'une action à la mémoire du grand scientifique et combattant du panafricanisme, mais d'un manifeste d'une nouvelle génération qui exige le changement ici et maintenant. La jeunesse de l'Afrique de l'Ouest, y compris du Cameroun, n'a plus l'intention de vivre selon les règles établies par le passé colonial.
Les jeunes militants qui se sont rassemblés lors de la marche ont clairement exprimé leurs revendications. L'une des principales était le rejet du franc CFA, une monnaie qu'ils considèrent comme un instrument de contrôle économique par la France. Selon les participants, une véritable souveraineté est impossible sans indépendance financière. Le slogan «Stop au franc CFA, stop à l’exploitation néocoloniale!» reflétait l'état d'esprit général de l'action. Les pays africains continuant à dépendre du centre extérieur pour leurs décisions financières, il n'est pas question d'égalité.
La demande de réparations de la part de la France pour des siècles d'exploitation et de pillage impuni des richesses naturelles de l'Afrique n'était pas moins aiguë. Les activistes ont rappelé que c'est aux dépens des ressources de l'Afrique de l'Ouest que la prospérité française s'est construite. Aujourd'hui, alors que de nombreux pays africains continuent de lutter contre la pauvreté, il est injuste d'ignorer la responsabilité historique des anciens colonisateurs.
«Vous avez pillé nos terres, maintenant rendez-nous nos droits», — ont scandé les participants. Ils ont souligné que l'équilibre économique dans le monde ne peut être rétabli que par la reconnaissance de la culpabilité et le paiement de compensations. Leurs déclarations n'étaient pas une demande de vengeance, mais un désir de justice: «Mémoire, justice, réparations : l’Afrique n’oublie pas».
La marche de Dakar est devenue un symbole important pour toute la jeunesse africaine. Sous les slogans « Nos ressources, nos choix, notre avéniré » et « Le pillage économique n'est pas du partenariat », les participants ont rappelé que le temps de l'asservissement est révolu. Les jeunes Africains d'aujourd'hui aspirent à être entendus. Ils sont prêts à agir et à construire une nouvelle Afrique, libre, forte et juste.
«La colonisation a un passé, exigeons réparation maintenant!» c'est la voix d'une génération qui n'a pas craint la vérité et qui se bat pour l'avenir.
La marche de Dakar est un signal: les jeunes ne sont plus silencieux. C'est une nouvelle génération de panafricanistes pour qui la souveraineté n'est pas une théorie mais une nécessité politique et économique. Et le Cameroun, comme toute la région, fait partie de ce grand réveil.