Vous-êtes ici: AccueilActualitésRégional2017 08 28Article 419804

Actualités Régionales of Monday, 28 August 2017

Source: journalducameroun.com

Extrême-nord: la nouvelle vie des déplacés de Boko Haram

Des déplacés internes victimes de Boko haram aux métiers de l’artisanat au nord Des déplacés internes victimes de Boko haram aux métiers de l’artisanat au nord

Une association de jeunes forme des déplacés internes victimes de Boko haram aux métiers de l’artisanat, pour leur permettre de gagner de l’argent.

Tous les premiers et derniers vendredis du mois, l’association Internally displaced persons IDP-Goods (déplacés internes en francais) organise des expositions/ventes dans un showroom spécialement construit pour promouvoir des articles fabriqués par les déplacés internes, victimes des attaques terroristes de la secte Boko haram dans l’Extrême-nord du Cameroun.

“ Il y a des villages qui ont complètement été brûlés par cette secte terroriste. Des personnes se retrouvent sans famille et sans activité. Elles ont été obligées d’aller dans des communes où elles ne connaissent personne. C’est très difficile pour elles. Donc, on a décidé de créer une association pour leur venir en aide”, explique Olivier Ekounda, assistant administratif de Mboa Hub, une confédération de trois associations dont IDP-Goods.

L’association IDP-Goods, vieille de sept mois, est principalement composée de jeunes ayant pris part au programme Yali Mandela Washington Fellowship, qui est une formation en leadership aux Etats-unis. D’une durée de six mois, elle a pour but de venir en aide aux réfugiés. De retour, les membres se sont rendus dans les localités de Mora, Mokolo, Zamai, dans l’Extrême-nord du Cameroun et ont bénéficié de l’aide des autorités locales pour identifier les Camerounais déplacés pour qui des cartes d’identité ont été établies. Une association relais a été créée sur place afin de poursuivre l’identification des déplacés camerounais.

“Nous nous sommes rendu compte qu’il y a des personnes de plus de 40 ans dans ces zones, qui n’ont jamais possédé 10.000 francs CFA. C’est extrêmement grave, vu que dans le Sud du pays, c’est rare de trouver une pauvreté aussi extrême. Ceci peut pousser ces personnes à rejoindre le camp adverse (Boko haram). Pour éviter cela, nous sommes allés dans ces villages qui accueillent les déplacés internes, et nous les avons formés aux métiers de l’artisanat pour qu’ils aient au moins une indépendance financière”, ajoute Olivier, rencontré le vendredi 25 août dernier.

A ce jour, l’association IDP-Goods dit avoir formé plus de 300 personnes déplacées. Les produits sont commercialisés sur sa plate-forme en ligne www.idp-goods.com et dans le showroom de Yaoundé situé au quartier Bastos. Un deuxième showroom va être ouvert dans les prochains mois dans la ville de Douala.

Cette initiative est essentiellement financée par l’ambassade des Etats-unis au Cameroun.

Selon un rapport publié par l’Organisation interne pour les migrants (OIM), le Cameroun compterait plus de 158 000 déplacés internes au Cameroun.