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Actualités Régionales of Monday, 27 April 2015

Source: camer.be

Deux trafiquants d’animaux condamnés à Ambam

Les deux hommes, Ondjii Nguema Pierre, âgé de 53 ans et Ella Minko âgé de 39 ans, ont été condamnés à des peines de prison de 6 et 12 mois respectivement, par le Tribunal de Première Instance d'Ambam qui les a reconnus coupables d'abattage d'espèces fauniques intégralement protégées et de détention illégale de leurs trophées.

Quand le juge a vidé le délibéré, les prévenus désormais condamnés, avaient la mine abattu, au milieu d’un groupe de compagnons suspects qui avaient été conduits au tribunal ce matin pour divers crimes d'ampleur variée- l'une des affaires concernait des prévenus accusés d'avoir fait irruption dans une boutique d'appareils électroniques pleine à craque.

Lorsque le juge à prononcé le montant des amendes et des dommages-intérêts contre Ondjii et Ella - le tribunal leur a ordonné de payer 650 000 F CFA et près de 1,3 millions de francs CFA, respectivement - peu d'émotion transparaissait de leurs visages. Ils avaient peut-être fini par accepter leur crime et la responsabilité qui en découle.

Ondjii a été arrêté en Novembre 2014 pour tentative de commercialisation de huit crânes de chimpanzés et un crâne de gorille; après qu'Ella avait été appréhendé pour la commercialisation illégale d'une paire de cornes de buffle, d’ un crâne gorille et cinq crânes de chimpanzés en Octobre 2014 lors des opérations coups de poing menées par les agents de la faune travaillant en collaboration avec les forces de maintien de l'ordre.

Ces opérations de répression sont menées dans le cadre de l'engagement du gouvernement à lutter contre la criminalité faunique après le lancement d'un programme d'application effective des lois fauniques il ya plus d'une décennie. La conduite des opérations bénéficie de l'assistance technique de LAGA, une ONG spécialisée dans l'application des lois de la faune. Conformément aux dispositions de la loi faunique, les deux individus sont responsables de la mort d'au moins deux gorilles et 13 chimpanzés ce qui constitue une perte énorme pour l'Etat.

Les experts estiment que la disparition des grands singes d'Afrique a été en grande partie la conséquence du trafic illégal de la viande de primates et d'autres parties, toute chose qui pousse les autorités du pays à sévir. Lorsque ces trafiquants de grands singes ont été condamnés, on ne pouvait s’empêcher de se demander combien sont –ils là dehors qui ont besoin de recevoir le même traitement. Au cours des opérations effectuées l'année dernière dans le cadre du programme d'application de la loi, 25 trafiquants ont été arrêtés pour le commerce illégal de 77 têtes et crânes de primates.

C'est une situation horrible car il ne s’agit là que d’une partie d'un problème plus grave encore qui implique des stratégies prioritaires et la volonté d'éradiquer les problèmes qui entravent l'application effective de la loi que les écologistes croient être une première étape nécessaire pour résoudre le problème d'extinction .

L'Etat procède à l’application de la loi faunique depuis plus d'une décennie maintenant, mais il n’est pas encore au bout du chemin. La fin signifie que : soit les trafiquants sont arrêtés dans leur élan ou les primates sont éteintes dans le pays.

Au début des années 60 plus d'un million de chimpanzés vivaient dans 25 pays africains et les populations ont réduit ce nombre à environ 200 000 dans 6 pays seulement. Heureusement, le Cameroun a toujours une population de chimpanzé du Nigeria-Cameroun qui a une population approximative d'environ 6 000 et une population de chimpanzé de l’Afrique centrale .

Traquer et arrêter ceux qui alimentant le braconnage des chimpanzés et des gorilles doit rester une priorité absolue, si le pays doit demeurer dans le groupe restreint des Etats ayant encore des populations de grands singes. On estime à 3000 les gorilles et 4000 chimpanzés qui sont tués chaque année en Afrique pour le trafic.