Vous-êtes ici: AccueilActualitésRégional2015 06 25Article 327026

Actualités Régionales of Thursday, 25 June 2015

Source: L’Oeil du Sahel

Des motos-taximen séquestrent le maire de Garoua 1er

Motor-taxi Motor-taxi

Ils exigeaient la restitution des motos saisies par la police municipale.

La tension était vive le 18 juin 2015 entre les conducteurs de motos-taxi et la police municipale de la ville de Garoua. A l’origine, une campagne d’assainissement de ce secteur initiée par les communes. Les chauffeurs de motos-taxi voient d’un mauvais oeil la politique adoptée par les communes d’arrondissement de Garoua.

En effet, suite à une plateforme d’assainissement du secteur de transport par moto taxi dans la ville de Garoua, les trois communes d’arrondissement et le syndicat des conducteurs d’engins à deux roues ont décidé d’enlever de la circulation toute moto taxi non conforme à la réglementation.

Pour être en règle, les propriétaires de moto devaient s’acquitter d’une taxe à 11.500 Fcfa et se procurer également un gilet orange de l’exercice 2015 à 3.500 Fcfa l’unité. Mais au lieu du gilet en vigueur et de couleur orange, plusieurs motos-taximen utilisent encore celui de couleur jaune des années antérieures.

D’où la décision des communes de passer à la vitesse supérieure. La police municipale est deployée dans la ville pour traquer et retirer de la circulation tout contrevenant qui n’arbore pas la tenue conforme, c’est-à-dire la tenue orange frappée d’un numéro d’identification en noir qui est d’actualité.

Les éléments de cette police quadrillent donc tous les points chauds de la ville de Garoua. Ils sont également postés à tous carrefours ou au niveau des feux. Les motos arrêtées sont immédiatement jetées en fourrière sous décharge.

Le retrait des engins mis en fourrière se fait sous présentation de toutes les pièces exigées, mais aussi à travers la quittance du gilet. Une situation qui n’est pas du goût des propriétaires de centaines de motos. Le 18 juin 2015, à l’entrée principale de la commune d’arrondissement de Garoua 1er, la situation va dégénérer quand les éléments de la police municipale, postés à l’entrée de cette commune ont bondi sur une moto en pleine circulation.

Déséquilibrés, les deux occupants de la moto font une chute. La moto saisie est vite conduite à la mairie de Garoua 1er. Les conducteurs de motos-taxi, qui ont vécu la scène, crient au scandale et mobilisent leurs confrères pour faire front à la police municipale.

100 à 200 moto-taximen prennent d’assaut l’esplanade de la commune de Garoua 1er. «C’est un vol organisé. Où est-ce gilet qui doit nous revenir à 3.500 francs ? Cette police municipale est constituée des hommes que nous connaissons et qui sont de très mauvaise moralité. Ce sont des voleurs. Des motos saisies ont disparues. Cette histoire doit prendre fin» scandent les manifestants.

Ceux-ci barricadent l’entrée principale de la commune de 12 à 14 h, interrompant la circulation. Ce sont les sous-préfets de Garoua 1er Saidouna Ali, de Garoua 2ème, Mabaya Essomba François et le préfet de la Bénoué, Mamoudou Haman, qui viendront décanter la situation qui prenait déjà une allure inquietante.

La réunion ad hoc convoquée par le préfet au bureau du maire apaise les esprits. Les manifestants arrêtés sont relaxés et les motos saisies restituées.