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Actualités Régionales of Monday, 13 July 2015

Source: La Nouvelle Expression

Casses à Douala: Déjà un mort à Makèpè-Missokè

Makèpè-Missokè demolition Makèpè-Missokè demolition

Maurice Teuhohi a rendu l’âme le jeudi 9 juillet 2015, trois jours après la destruction de ses biens immobiliers et mobiliers.Dimanche 12 juillet 2015, il est 9 heures.

Nous sommes au quartier Makèpè-Missokè, dans l’arrondissement de Douala 5e. Ce qui servait encore il y a une semaine de concession à Maurice Teuhohi n’est plus qu’un tas de boue sur lequel il est impossible de marcher sans s’enfoncer. Le septuagénaire est quant à lui inhumé depuis le samedi 11 juillet dernier. Il a rendu l’âme le jeudi 9 juillet 2015, ne supportant pas d’avoir perdu non seulement son domicile, mais aussi son mobilier qu’il croyait pourtant avoir sécurisé chez son voisin. Ce dernier a également vu sa maison réduite à de simples débris, bien n’ayant pas été pmarquée de la croix de Saint André.

Selon Angeline, une riveraine, le défunt a été frappé d’une double peine. Trois mois avant les casses, son épouse a été victime d’un accident de la circulation, qui lui a causé une fracture de la jambe. Mme Teuhohi avait désormais du mal à se déplacer. Au lendemain des inondations, le domicile de Maurice Teuhohi faisait partie de ceux qui ont été marqués par la croix de Saint André. Sachant qu’il serait cassé, il a décidé de mettre ses effets en sécurité chez son voisin, Laurent Maazok, qui se trouvait hors des limites à détruire. A sa grande surprise, les deux habitations ont été détruites avec les biens de sieur Teuhohi. Celui qui vivait là depuis plusieurs années serait entré dans une colère noire, selon son voisin, qui se trouvait en ville pour ses activités, au moment des casses. Rien n’a pu être récupéré.

Pour l’heure, personne ne peut dire avec exactitude les causes de ce décès. Pour Angeline, «Je pense qu’il était déjà malade depuis quelques temps sans rien dire. Peut-être un palu». Pour Laurent Maazok, son plus proche voisin, c’est un excès de colère qui a eu raison de son ami. «C’est la tension qui l’a tué, puisqu’on lui a tout cassé», lance M. Maazok, courroucé et en pleine reconstruction de son habitat, aidé par des voisins.

Des sources confient toutefois que le voisinage s’était cotisé pour le renvoyer le couple Teuhohi à sa terre natale. C’est donc au moment où cet homme de 77 ans est installé dans le véhicule prévu à cet effet, qu’il fait un malaise cardiaque et est conduit à l’hôpital Laquintie. Mais trop tard. Il a alors été inhumé ce samedi 11 juillet 2015 dans son village natal dans l’Ouest du pays.

Ambiance

Une semaine après les casses d’une quarantaine d’habitations à Makèpè-Missokè, les populations ne semblent pas prêtes à quitter les lieux. Certains dressent des tentes de fortunes, à l’aide de moustiquaires, bâches et planches. Des femmes font la cuisine en plein air. De part et d’autre, certains essaient de se reconstruire à coups de marteaux. Une situation qui ressemble à une scène de théâtre, drainant des curieux, qui n’en reviennent toujours pas.

Les eaux circulent, presque paisiblement. L’un des deux drains qui s’y trouvent a été ouvert, sans plus. «Les drains ont été dégagés mais pas complètement ouverts», lance Angeline. C’est d’ailleurs une motte de terre garnie de déchets qui orne encore lesdites voies d’eaux.