Vous-êtes ici: AccueilActualitésRégional2016 10 17Article 391481

Actualités Régionales of Monday, 17 October 2016

Source: cameroon-info.net

Adamaoua: la CONAC exige une enquête sur un lycée

Des élèves dans une cour scolaire Des élèves dans une cour scolaire

Depuis l’année 2014/2015, l’ambiance est tendue au sein du lycée classique de Ngaoundal, dans le Département du Djérem, Région de l’Adamaoua. Cette ambiance est devenue électrique depuis la rentrée scolaire de l’année en cours, lit-on dans les colonnes de L’Œil du Sahel paru le 17 octobre 2016.

Les enseignants accusent le proviseur, Baba, de mauvaise gestion du personnel, de corruption, de détournements de fonds et d’accointances avec le président de l’Association des Parents d’Élèves (APE) qui est aussi accusé de détournements de fonds par ces derniers. Selon un groupe d’enseignants, «depuis trois ans que le proviseur a pris les rênes du lycée de Ngaoundal, nous vivons dans la terreur. Il ne respecte pas les textes ministériels. En ce qui concerne la décision du ministre de limiter à 60 et 80 le nombre d’élèves dans les classes de sixième d’une part, et les autres classes d’autre part, de mettre en place une commission de recrutement, il ne respecte rien. La commission n’existe pas. C’est son secrétaire et lui qui recrutent», dénoncent-ils.

En plus, aux parents qui sollicitent une place au lycée pour les élèves de 6e, «le proviseur exige une somme de 30 000 FCFA. Pour les autres classes, il demande une table-banc, ou 15 000 FCFA. De plus, il ne rémunère pas bien les enseignants en cours d’intégration et les vacataires. Les premiers perçoivent 10 000 FCFA par mois. L’an dernier, ils ont reçu 60 000 FCFA pour toute l’année. Avec le président de l’APE, ils forment une association qu’ils appellent le cercle des amis du proviseur. Dans ce cercle, on retrouve un censeur, un surveillant général, le président de l’APE qui a déjà passé 12 ans à ce poste alors que les textes l’interdisent, un agent financier et le proviseur qui est le président de l’association. Il refuse de travailler avec le personnel nommé par le ministre des Enseignements secondaires. Le président de l’APE ne rend compte à personne. Le proviseur ne déclare pas tous les élèves inscrits. Tout est flou. Il n’y a pas de traçabilité», ajoutent les plaignants.

Des plaintes que balaie d’un revers de la main le proviseur. «Les enseignants se plaignent du fait que je fais des recrutements; personnellement, je n’ai pas le choix. J’ai essayé de mettre en place une commission, les gens ont refusé d’adhérer. Je suis à environ 200 recrues depuis le début d’année. Et j’ai demandé qu’on arrête les recrutements à cause des premières évaluations. Le personnel refuse de travailler. Ils sont paresseux. Et moi, je ne peux pas les suivre. C’est la raison pour laquelle j’ai dû embaucher le personnel apte à travailler», explique Baba.

Même son de cloche chez le président de l’APE. «Il est officiellement interdit d’augmenter les frais d’APE. Au début, les parents donnaient 5000 FCFA par enfant. Et cela ne représentait rien au vu des projets que nous voulions réaliser. L’assemblée générale a dû revoir le montant à la hausse, à 7.000 FCFA. En 2015, on a dénombré 1039 élèves, seuls 629 ont payé les frais d’APE. Avec cette somme, que peut-on faire ? Rien», Affirme Mohamadou Sani.

La Commission Nationale Anti-Corruption exige une enquête afin de tirer la situation au clair.