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Politique of Friday, 28 July 2017

Source: quotidienmutations.cm

Il n'est pas exclu que je sois candidat- Cabral Libii

Cabral Libii a éffectué tout récemment une tournée aux USA Cabral Libii a éffectué tout récemment une tournée aux USA

Le promoteur de l’opération « Au moins 11 millions d’inscrits », fait le bilan de cette campagne et parle de ses ambitions politiques.

Quelle était la raison de votre présence aux Etats-unis il y a quelques jours ?
Ma présence aux Etats-unis était le fruit d’une invitation qui m’a été adressée par un compatriote de la diaspora camerounaise dans ce pays. Celui-ci avait été séduit par l’opération « Au moins 11 millions d’inscrits au 31 Août 2017 » que nous menions au Cameroun. Il a cherché à me rencontrer et ensuite, il m’a invité aux Etats-unis pour deux raisons : la première est que je sensibilise la Communauté camerounaise de ce côté-là parce qu’il estimait cela important.

Et la suite lui a donné raison. Parce que nous pensons aussi que l’opération que nous menons au Cameroun ne concerne pas que les Camerounais résidant ici, mais aussi les Camerounais résidant à l’étranger. La seconde raison quant à elle, c’était de faire quelques rencontres stratégiques, que ce soit dans les milieux politiques ou les milieux de la société civile aux Etats-unis.

Qu’entendez-vous par « rencontres stratégiques » ?

Il se passe que l’opération que nous menons au Cameroun connait un retentissement assez remarquable au-delà des frontières camerounaises. Et puis, les Etats-unis sont un Etat ami à l’Etat du Cameroun. Ce pays appuie le Cameroun dans la promotion de la démocratie. Très peu de gens sont ignorants de ce que les Etats-unis appuient l’Etat du Cameroun financièrement et logistiquement pour la promotion de la démocratie, du multipartisme et des libertés. Les Etats-unis soutiennent le Cameroun pour la fonctionnalité optimum d’Elecam (Elections Cameroon, Ndlr). Et si l’on en juge par les différents rapports sur les droits de l’Homme qui sont faits, on peut tenir la mesure de l’intéressement des Etats-unis vis-à-vis du Cameroun.

Quels sont les contacts que vous avez obtenus de ce côté ?

Les contacts aux Etats-unis étaient principalement noués avec les Camerounais, afin qu’ils s’organisent comme nous ici pour sensibiliser leurs compatriotes. Donc, une sorte de point focal. On a pris contact avec des Camerounais localement qui ont constitué un point focal qui va continuer à ratisser sur tous les Etats-unis.

Nous avons également pris attache avec l’ambassade du Cameroun à Washington DC. Malheureusement, nos demandes d’audience sont restées sans suite. Mais informellement, nous avons pu obtenir un rendez-vous qui lui, n’a pas pu se tenir, faute de la présence de l’ambassadeur et même du consul qui est en charge des questions électorales. Mais nous nous y sommes quand même finalement rendus.

Nous avons rencontré le conseiller aux affaires culturelles qui nous a fait visiter l’ambassade et qui a essayé de nous guider pour que nous rencontrions le consul qui ce jour-là, n’était pas à l’ambassade. Mais lorsque nous nous sommes renseignés, nous avons découvert qu’il y avait une salle avec un écriteau sur une porte et qui indiquait qu’il y a une salle d’enregistrement pour Elecam.

Mais nos renseignements nous laissaient penser que pour la période d’inscription en cours et qui s’achève bientôt, des dispositions particulières n’étaient pas prises et qu’il n’y avait jusqu’ici pas un réel engouement. Nous osons espérer qu’après notre passage et les suggestions que nous avons laissées au conseiller aux affaires culturelles à l’adresse de l’ambassadeur, que des dispositions idoines vont être prises très rapidement comme cela a été le cas il y a quelques années. Puisque selon certaines informations, les dernières inscriptions ont eu lieu là-bas en 2014.
Il a également été fait état de contacts avec des responsables du Fonds monétaire international (Fmi) …

Oui, des contacts avec des responsables du Fmi. Des responsables africains. Cela s’est fait sur mon initiative, parce que profitant du séjour aux Etats-unis et compte tenu de ce que le Cameroun venait de contracter une nouvelle dette et rentrer dans un nouveau programme d’ajustement structurel, je me suis permis de me rapprocher du Fmi.

Ceci, pour en savoir d’avantage. Et comme il s’y trouve des hauts responsables africains qui connaissent bien la situation du Cameroun et quand je dis africains y compris les Camerounais -, ils m’ont accordé la faveur de
me recevoir et de me faire rencontrer quelques personnes qui m’ont expliqué tout le processus, ce qu’ils en pensaient, comment tout cela a été conduit et quelles étaient les attentes du Fmi. Vous savez que j’ai annoncé que j’étais porteur d’un projet de société pour 2018 et qu’il y a un certain nombre de personnes qui sont en train de travailler dessus. Vous vous doutez bien que je ne pouvais pas m’abstenir de faire ce stop au Fmi pour avoir un certain nombre d’ingrédients nous permettant de faire une analyse économique ou alors une projection économique.

Sur le plan national, à une trentaine de jours de la fin de l’opération d’inscription sur les listes électorales, quel bilan faites-vous de votre opération à vous ?

Le bilan, nous le faisons à deux niveaux : au niveau immatériel et au niveau matériel. Le niveau immatériel, c’est l’intéressement de nos compatriotes, l’engouement de nos compatriotes pour une opération qui ne mettait pas en avant des billets de banque, une opération qui ne se prévalait pas d’acteurs politique de haut niveau, de forte expérience ou de grosse réputation. Pour une opération qui ne s’inscrit pas dans le fonctionnement quotidien des appareils politiques séculaires.

Maintenant du point de vue numérique, ce que j’appelle le bilan matériel, ce sont les chiffres. Est-ce que partant de près de 06 millions et demi d’inscrits en décembre si l’on s’en tient aux données communiquées par Elecam, sept mois plus tard, est-ce qu’il y a un bond significatif qui a été fait ? Je ne peux pas le dire parce que je n’ai pas les chiffres officiels. Mais, il y a des documents qui circulent de la part d’Elecam et qui laissent penser s’ils sont fiables et vérifiés, qu’il y a encore du travail à faire. Et nous, cela nous encourage à aller de l’avant et cela nous encourage à continuer.

Vous dites être porteur d’un projet politique en 2018. Qu’est-ce que cela veut dire ?

J’ai tout à fait le droit d’avoir des ambitions politiques. Je suis éligible aujourd’hui à pratiquement tous les scrutins. Sauf les sénatoriales parce que je n’ai pas encore 40 ans. Je voudrais surtout vous dire – pour vous le confirmer -, qu’il y aura effectivement un projet de société.

Je l’avais annoncé comme étant le mien. En fait, au moment où nous parlons, il n’est plus le mien. Il est celui de la jeunesse camerounaise. Tout comme je peux vous dire que la question des ambitions aujourd’hui n’est plus seulement la mienne.

Vous verrez bientôt l’armée de la jeunesse camerounaise qui ira à l’assaut démocratique du Parlement, des mairies et même de la présidence de la République. Aucune élection ne nous échappera en 2018. Donc, ceux qui nous font le procès des intentions et des ambitions, qu’ils nous disent le fondement juridique sur lequel ils nous condamneraient le cas échéant.

Nous avons des ambitions politiques, nous les assumons et nous les exprimerons le moment venu. Nous sommes déjà en train de former les jeunes, d’inciter les jeunes ayant plus de 23 ans qui peuvent occuper toutes les fonctions en dehors du sénat et de la présidence. Nous encourageons les jeunes à aller à la conquête du suffrage et cela, personne ne va l’arrêter. Je ne vois pas où est le tort à avoir des ambitions politiques, même présidentielles.

Pour lever définitivement l’équivoque, est-ce que Cabral Libii est candidat à la présidentielle de 2018 ?

Je ne saurai affirmer que je suis candidat. Pour être candidat à la présidence, il faut que le dossier qu’on dépose soit validé. Mais, il n’est pas exclu que je sois candidat à la présidentielle.

Rien ne me l’interdit. Donc, je me réserve le droit de le dire le moment venu. Mais pour le moment, je trouve que c’est inopportun parce qu’il faut un électorat pour penser à séduire cet électorat et proposer quelque chose.

S’il n’y a pas d’électeurs, vous allez proposer quoi à qui et vous serez voté par qui ?

Donc, moi je pense qu’il faut être élu avec une légitimité par un peuple qui a prêté oreille à une offre politique, qui a accepté cette offre politique et qui donne la charge à une personne ou un groupe de personnes de mettre en pratique ce projet de société.

Moi, je suis pour la politique méthodique. Je ne suis pas pour la politique carnaval ou samba, où les gens se lèvent un matin et font des grimaces devant l’opinion en
prétendant qu’ils ont dans leur ventre, des révélations présidentielles.