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Politique of Friday, 10 December 2021

Source: Le Procès International n0 1159

Renouvellement des organes de base au RDPC : Voici à quoi sert l’argent des ADC

M. Michel Akamesse, 1er adjoint u maire Yaoundé 3. M. Michel Akamesse, 1er adjoint u maire Yaoundé 3.

Les opérations de renouvellement des organes de base dans le Rassemble ment Démocratique du Peuple Camerounais ont été émaillées de monstrueuses irrégularités au quartier Obili

L’argent et la complicité des forces de maintien de l’ordre ont été les vrais adversaires du candidat Michel Akamesse à la sous-section Rdpc Obili.

Le président-sortant de la sous-section du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais Obili pouvait-il avoir quelques chances de rempiler à la tête de cette sous-section face aux manœuvres souterraines des forces de maintien de l’ordre, jouant à plein régime pour le camp de l’argent, des bons de carburant et des promesses de recrutements des proches à la société à capitaux publics, les Aéroports du Cameroun?

Obili, le 26 septembre 2021. C’est un jour de vote pour le renouvellement des organes de base du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais dans ses trois composantes: l’Organisation des Jeunes du Rdpc ; l’Organisation des Femmes du Rdpc et enfin le Rdpc. Deux candidats sont sur les starting-blocks. Michel Akamesse, président-sortant dont la campagne électorale selon, Lewis Kouam, enseignant de Droit à l’université de Douala, a été lumineuse, méthodique et véritablement professionnelle. Le second candidat, Didier Onana n’avait pour faits d’armes que l’épaisseur des enveloppes qui furent d’abord données nuitamment à certains électeurs et plus tard, on le fera au vu et au su de tout le monde.

Jusqu’à dix heures, les portes des bureaux de vote étaient fermés au grand public alors qu’à l’intérieur, se déroulait un travail de bourrage des urnes encouragé par le président du bureau de vote, le chargé de mission et du Directeur Général des ADC qui n’avait rien à faire dans ce bureau de vote. Il galvanisait ses complices.

A l’ouverture des portes, des vigiles aux mines patibulaires, emmenés là par le Directeur Général des ADC, prêts à tout, filtraient les entrées des électeurs dans le bureau de vote.

Luc Atemkem, 65 ans, informaticien, habitant à quelques mètres du lieu de vote raconte : «J’ai vu très tôt le matin, aux alentours de six heures, un homme qu’on appelait Dg, arriver ici avec des hommes qu’il a placés devant le bureau de vote en leur donnant l’ordre de ne laisser entrer personne avant 10h. Il est reparti pour revenir à 10h. Entre temps quelques membres du bureau de vote étaient arrivés et seront conduits à l’intérieur du bureau de vote. A l’ouverture du bureau de vote, tout était déjà joué d’avance».

14h 45mn. Sous l’ordre du Directeur Général des ADC, deux soldats sont placés devant l’entrée du bureau de vote et ne laissaient entrer que des électeurs désignés par les comparses du Dg. A l’intérieur du bureau de vote, scrutateurs, chargé de mission, président du bureau de vote et de très nombreux hommes et femmes qui n’avaient aucun rôle à jouer, étaient dans la salle s’activant à bien de louches tâches dont contrôler le vote des électeurs en leur proposant 5000 francs CFA pour le bulletin de couleur bleue, bulletin du candidat Didier Onana.

Le DG va faire apporter à foi son aux membres du bureau des victuailles-jus, eau minérale, sandwiches, gâteaux. 18H30mn. Revoici le Dg de retour sur la scène du scrutin. Il fait ami-ami avec les forces de maintien de l’ordre. Après son départ, le dispositif répressif se renforce avec aux commandes de nombreux responsables qui ne se cachent plus et montrent ouvertement leur parti pris pour le camp du candidat Didier Onana qui entre et sort du bureau de vote à sa guise, venant «puiser des électeurs dehors et les accompagnait dans le bureau de vote.»

De 19h30à 23h, ce sera la catastrophe. Les militants qui accédaient dans la salle de vote, étaient triés par les soldats qui suivaient à la lettre, les consigne du Dg. Mme Dzou, candidate au poste de présidente Ofrdpc sera sauvagement flagellée par des policiers. Echanges des coups de poings, coups de gueule, injures… rien ne fut épargné à cette dame. Son époux sera lui aussi violemment pris à partie par les soldats en faction devant le bureau de vote. On le rouera de coups. Ces opérations ont été un fiasco indescriptible.