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Politique of Monday, 23 November 2015

Source: cameroon-info.net

Maurice Kamto répond à Paul Biya

Maurice Kamto Maurice Kamto

Après moult tractations, le MRC a finalement tenu son meeting à Bafoussam, Chef-lieu de la région de l’Ouest, samedi 21 novembre 2015. L’occasion était ainsi donnée à Maurice Kamto, ex ministre Délégué auprès du ministre de la Justice, de présenter son programme politique. Déjà très remonté à la suite des déboires qu’a connu son parti dans l’organisation de ce meeting, le natif de Bafoussam a tenu un discours cru.

Ne reste pas au pouvoir qui peut

Près de 25 000 militants et sympathisants du MRC ont fait le déplacement du stade de Bafoussam Bamendzi selon les organisateurs. Parlant des nationalistes qui ont connu la répression sanglante qu’a le Cameroun dans les années d’avant indépendance, Maurice Kamto a invité ses partisants à pardonner les coupables: «A tous ceux qui se sont rendu coupables du crime odieux qui a conduit à la tragédie inqualifiable qui a ensanglanté notre pays, je vous demande de leur pardonner, et de leur donner l’arbre de la paix. Parce que nous travaillons à l’avènement d’un Cameroun Uni, rassemblé», a-t-il indiqué.


Vidéo des déclarations du Pr Maurice Kamto à Bafoussam:



L’autre pan de discours qui a particulièrement ému l’assistance est cette déclaration du leader du MRC: «Non, ne reste pas au pouvoir qui veut. Non, ne reste pas au pouvoir qui peut. Reste au pouvoir celui que le peuple camerounais décide de mettre au pouvoir, et qu'il décide de soutenir, de porter son combat contre toutes les forces extérieures ou internes contraires à son émancipation». Beaucoup l’on perçu comme une réponse à Paul Biya, président de la République et président du Rassemblement du peuple camerounais (RDPC), qui lors de la récente visite du président Français François Hollande au Cameroun avait déclaré au cours d’un diner que «ne reste pas au pouvoir qui veut, mais reste au pouvoir qui peut».

Une dictature reptilienne

Maurice Kamto a d’ailleurs invité ses partisans à opérer le bon choix lors des prochaines échéances électorales. «Je vous fais confiance pour que la date venue vous choisissiez librement  quel leader vous voulez pour diriger ce pays», les a-t-il convié.

Pour le président du MRC, les tracasseries qu’a connu son parti dans l’organisation de ce meeting est la preuve que le Cameroun croupi encore sous le poids de la dictature. Une «dictature ingénieuse»: «Nous vivons sous une dictature inqualifiable. Non, ce n’est pas la dictature du lion qui rugit et fait peur parce que le lion est immense, et s’il fait peur vous pouvez alerter le village pour vous aider à le chasser. Non, la dictature que nous vivons au Cameroun, si je voulais utiliser un grand mot je dirais que c’est une dictature reptilienne. C’est-à-dire tout simplement, la dictature de serpent qui vous mord au talon alors que vous causez avec votre voisin, et votre voisin réalise seulement que vous êtes tombé raide mort. Il ne s’en aperçoit pas».

Maurice Kamto est convaincu qu’ «il y a une dictature rampante au Cameroun que personne ne voit, qui peut empêcher un parti politique de se réunir non seulement sur la place publique, mais dans les salles. Ça c’est la dictature, mais elle est ingénieuse. Nos frères qui ont la charge de conduire le pays, au lieu de mettre leur intelligence et leur talent à combattre le chômage des jeunes, le cancer qui mine la jeunesse camerounaise, mettent leur ingéniosité à inventer les pièges pour empêcher les autres de s’affirmer».  

Onana N. Aaron