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Politique of Wednesday, 9 December 2015

Source: cameroon-info.net

Le renouvellement des organes du RDPC viole la démocratie

Quelques militans du RDPC Quelques militans du RDPC

Les dernières opérations de renouvellement des organes de base du RDPC, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir, ont été empreintes de plusieurs manigances et ont suscité plusieurs controverses. Dans plusieurs régions, l’on a assisté aux bagarres et aux échauffourées qui ne sont pas pour honorer le parti au flambeau. Dans son édition n°4039 en kiosque le mardi 8 décembre 2015, le quotidien Mutations révèle que la région du Sud, région d’origine de Paul Biya, est loin d’avoir montré l’exemple en matière de démocratie. 

A en croire le journal, tout s’est passé comme si le Sud était une entité entièrement à part. Dans cette région qualifiée «de socle granitique et inoxydable du RDPC» par le ministre Jacques Fame Ndongo, la transparence et l’esprit démocratique ont fini par foutre le camp au profit des tripatouillages et de toutes sortes de manipulations. Ce qui fait qu’à quelques exceptions près, les derniers renouvellements ont été controversés dans  la majorité des 29 sections que compte la région natale du chef de l’Etat.

L’on apprend que parmi les obstacles qui auront faussé le jeu électoral, l’on note l’immixtion des barons du bureau politique du RDPC dans les choix des candidats au niveau des sections. Cette intrusion a favorisé le parachutage des impopulaires à la tête de ces unités politiques. Ils ont brandi le consensus pour mieux organiser les investitures, dont la conséquence directe était la marginalisation des minorités non autochtones, indique Mutations.

La circulaire du président national encadrant le déroulement de ces élections a été comme froissée et jetée à la poubelle, des candidats illégitimes, membres non démissionnaires des commissions ont rempilé pour plusieurs postes au détriment des plus populaires. Des cartes d’électeur et d’adhésion préalablement cachées ont été distribuées aux votants de façon discriminatoire.

Dans les circonscriptions où l’opposition a droit de cité comme à Kyé-ossi, Kribi et Sangmelima, des charters électoraux ont été affrétés en raison du fort taux d’abstention enregistré pendant les inscriptions. Ces votants circonstanciels ont reçu leurs cartes à l’entrée des bureaux de vote où les élections se sont déroulées sous haute tension, et dans certains cas, sous haute surveillances des forces de maintien de l’ordre. Le monnayage des voix, le bourrage des urnes, la distribution de l’argent sur le terrain pendant la campagne, la corruption des responsables des bureaux de vote à des fins de trucage des résultats, la cooptation des membres des différents bureaux sur fond d’arnaque et de rançonnement, les cas flagrants de faux et usage de faux sont entre autres usages dont ont fait montre les camarades de Paul Biya dans le Sud, relate le journal.

Pour Mutations, les frustrations et mécontentements issus de ces élections font croire aux observateurs avertis que le RDPC a fait plus de mal que de bien à ses militants dans cette partie du pays, et s’en tire avec mention médiocre. Le sabotage de la circulaire du président national est venu conforter l’idée de feu Charles Ateba Eyene selon laquelle, c’est dans le Sud que se trouvent les vrais opposants de Paul Biya, conclut le journal.