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Politique of Wednesday, 10 October 2018

Source: jeuneafrique.com

Etoudi 2018: voici l'ensemble des irrégularités dénoncées par les opposants

Les camerounais ont voté pour la présidentielle le 7 octobre. Les camerounais ont voté pour la présidentielle le 7 octobre.

Deux candidats en lice face à Paul Biya ont revendiqué la victoire dès lundi 8 octobre, au lendemain du scrutin présidentiel : Maurice Kamto et Cabral Libii. Joshua Osih estime pour sa part que ces proclamations sont « prématurées ». Mais tous s’accordent pour dénoncer une élection présidentielle entachée « d’irrégularités manifestes ».

Le quartier général de Joshua Osih, situé au carrefour Idéal à Douala, ne désemplit pas en ce lendemain de vote. Lundi soir, l’heure était encore à la « collecte, au recensement et à l’exploitation » des procès-verbaux. « Il y’avait plus de 25 000 bureaux de vote répartis dans les dix régions. Les procès-verbaux arrivent au fur et à mesure. Le processus suit son court », affirme Henry Kenjang, le porte-parole du candidat du Social democratic front (SDF).

Joshua Osih n’est pas présent. La veille, il a voté au Lycée Joss, en plein cœur de Douala. À sa sortie du bureau de vote, le candidat du principal parti d’opposition a dénoncé devant les médias présents, « des problèmes sérieux » qui sont survenus pendant le scrutin.

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Il a notamment attiré l’attention des journalistes sur le Premier ministre Philemon Yang, dont le bureau de vote a été déplacé à la dernière minute, en raison de la crise dans le Nord-Ouest. « S’il est vrai que le Premier ministre a été autorisé à voter à Bamenda [au lieu d’Oku, ndlr], alors il y a un grave problème. »

Évoquant Maurice Kamto, qui a revendiqué sa victoire dès avant la publication des résultats, Joshua Osih a pris ses distances. « Donner des résultats aujourd’hui est un acte prématuré », a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’il est « important de comprendre qu’une élection est un acte démocratique qui devrait s’inscrire en conformité avec les lois ».

« Nos représentants ont été chassés des bureaux de vote »

Cabral Libii – qui a lui aussi revendiqué la victoire – dénonce des irrégularités qui auraient entachés le bon déroulement du scrutin. Joint mardi par Jeune Afrique, le candidat du parti Univers, énumère une longue liste de griefs. « Il y a tout d’abord eu des zones où il n’y avait pas nos bulletins de vote, à Nkongsamba 2, notamment, dans la Mayo Kani et dans le Logone et Chari également », affirme-t-il.

« Nous avons enregistré des cas où des gens avaient des cartes d’électeurs ou des récépissés mais ne trouvaient leur nom nulle part sur les listes. Enfin, nous avons des cas où nos représentants ont été purement et simplement chassés des bureaux de vote. Nous l’avons observé à Buea, dans la Lekié à Monatélé ; et parfois ce sont leurs PV qu’on arrachait », ajoute Cabral Libii.

Cabral Libii a d’ores et déjà annoncé qu’il rejettera « les résultats issus des bureaux de vote entachés de fraude ». « Nous attendons que tous les PV nous soient rapportés pour que nous engagions des procédures de contestations des résultats », ajoute-il. La même prudence est observée chez le candidat Joshua Osih, dont les équipes s’attellent à réunir les PV, seuls documents pouvant attester d’une irrégularité. Pour Maurice Kamto cependant, « le penalty a été marqué », et le président sortant devrait « organiser les conditions d’une transmission pacifique du pouvoir ».

Elecam reconnaît des « incidents mineurs »

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont abondement relayés des images de bureaux de vote dans lesquels des infractions auraient été observés.

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Au sein d’Elecam, l’organe en charge de l’organisation du scrutin, on attribue ces dysfonctionnements aux représentants des candidats. « Quelques incidents mineurs ont été enregistrés dans quelques bureaux de la côte, des excès verbaux de représentants d’un ou de deux candidats qui, visiblement, cherchaient à porter atteinte à l’ordre public », a affirmé le directeur d’Elecam, Erik Essousse, au cours d’un point de presse donné à l’issue du scrutin. Sur le plan légal, les candidats disposent de trois jours pour déposer leurs demandes de rejet auprès du Conseil constitutionnel, l’instance en charge des contentieux post-électoraux.

Grégoire Owona, ministre chargé des Relations avec les Assemblées et secrétaire général adjoint du RDPC, recommande pour sa part aux acteurs politiques et aux militants du parti au pouvoir « d’attendre sereinement les résultats des élections, et de respecter tout simplement le verdict des urnes. »