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Politique of Thursday, 26 October 2017

Source: camer.be

Election 2018: Me Akéré Muna vole la vedette à Cabral Libii

Me Akere est désormais le principal favori contre Paul Biya Me Akere est désormais le principal favori contre Paul Biya

À un an de la future élection présidentielle camerounaise devant se tenir au mois d’octobre 2018, une douzaine de personnes ont déjà manifesté l’intention d’être en lice pour assurer et assumer les plus hautes fonctions de la république. Revue des troupes, entre candidatures sérieuses et les outsiders.

Au mois de juillet 2017, ils étaient 11 au total à avoir manifesté l’intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle d’octobre 2018. Entre juillet et octobre 2017, le nombre des postulants a évolué en croissance.

Ils sont désormais 12, ceux des Camerounais qui briguent les ors et lambres du palais de l’Unité. Bien que toutes ces candidatures ne soient pas encore formellement enregistrées et passées aux cribles des conditionnalités et critères d’Elecam (Election’s Cameroon), il est à noter la multiplicité des candidatures, signe d’une vitalité démocratique évidente au Cameroun.

Les jeux sont ouverts. En attendant les péripéties et alliances diverses pouvant se nouer ou se disloquer à l’approche des élections en 2018. Pour l’instant, chacun se la joue en solitaire. On est bien loin de l’hypothèse d’une candidature unique de l’opposition qui fait tant défaut à ceux qui veulent affronter le président Paul Biya en rangs dispersés, encore que la liste des prétendants à Etoudi est non-exhaustive.

D’autres candidatures sont attendues dans le landerneau politique camerounais. À ces candidats hypothétiques, il faudrait y ajouter les candidatures implicites, et celles qui se sont déjà ouvertement déclarées.

La candidature du Président Paul Biya pour la Présidentielle 2018 fait partie des intentions implicites. Stratège et espiègle, le sage homme d’Etat sait être précautionneux devant pareil challenge. Jusqu’ici le chef de l’Etat n’a pas annoncé sa candidature. Il ne rompt pas avec ses vieilles habitudes, lesquelles consistent à attendre la dernière heure pour se prononcer.

Même si le peuple le plébiscite massivement et entend lui renouveler sa confiance, Paul Biya n’a pas encore déposé sa candidature. Toutefois deux indices forts expressifs permettent de le positionner au premier rang des candidatures implicites. Ces deux indices tiennent en deux assertions furtives et subreptices.

Il l’a dit de façon inexprimée, par deux fois, en recevant les Lions indomptables champions d’Afrique à la CAN 2017 et en auréolant les médaillés de la Francophonie au palais de l’Unité : « Nous organiserons la CAN 2019 ensemble… Le Cameroun sera prêt pour la CAN le jour dit. J’y veillerai personnellement…» Pour ceux qui savent lire entre les lignes, ont-ils besoin d’en entendre davantage pour interpréter et tout comprendre des nondits du Président ?

Du côté des candidatures explicites publiquement dévoilées, celle de l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Akere Muna déclinée le 8 octobre dernier, en pleine crise anglophone, retient une certaine attention auprès de l’opinion, tout autant qu’elle est suivie de déclarations intempestives et d’actes de démission du concerné dans les instances internationales qu’il présidait, ce qui symbolise la détermination dudit candidat à succéder à un Paul Biya encore à la réserve.

Outre ces deux grandes figures politiques et judiciaires, les autres candidats autoproclamés émargent parmi les outsiders. Le premier de la catégorie est un vieux de la vielle. Il s’agit de l’ancien ministre Garga Haman Adji (73 ans). Le président de l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Développement (ADD) a précairement déclaré sa candidature en septembre 2016. Si cette candidature est retenue, l’ancien ministre en sera à sa 3è après deux tentatives infructueuses en 2004 et 2001.

À côté de lui figure l’intempestif et virulent Joshua Oshi, le vice-président du SDF (Social Democratic Front), dont les prises de position acerbes et acariâtres en font un homme peu adulé des républicains. Le leader du SDF, Ni John Fru Ndi s’effacera-t-il au profit de son vice et « fils politique » qui est loin de faire l’unanimité ? Wait and see…

Outsiders

Le Pr Pascal Messanga Nyamding mène la troupe des outsiders de seconde zone. L’enseignant d’université est membre du Comité central du RDPC, le parti politique de Paul Biya, dont il a conditionné la confirmation de sa candidature au retrait de son champion en poste à Etoudi. Pour ce fervent « Biyatiste », il rêve de succéder au président Biya sans l’affronter.

Le jeune Cabral Libii est l’autre universitaire qui rêve de paradis politique. Plusieurs observateurs prêtent à ce journaliste des intentions présidentialistes, où il serait boosté par un lobby étrange et étranger qui lui a récemment offert de visiter les États-Unis et la France pour y implanter ses bastions.

Inexpérimenté et sans base réelle, le jeune homme qui écume les plateaux de télévision, comme Messanga Nyamding, a encore du chemin à se faire. Que dire de l’activiste Bernard Njonga ? En créant son parti (Croire au Cameroun) en 2016, l’ancien président de l’Association pour la défense des intérêts collectifs, n’a pas fait mystère de son désir de briguer la Magistrature suprême bien que son parti ne dispose d’aucun élu au sein des institutions et d’aucune base populaire. Un autre outsider qui rêve de dormir à Etoudi, c’est l’ancien maire de Njombé-Penja Paul Eric Kingué.

Transfuge du RDPC, l’ancien locataire des prisons de Nkongsamba et Douala envisage porter la tulipe de président de la République sous les la bannière et les couleurs du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN). Dans la mouvance des candidats pour Etoudi en 2018, deux compétiteurs sont issus de la diaspora.

L’un s’appelle Dieudonné Mbala, ci-devant comédien franco-camerounais, installé en France, à qui la double nationalité interdite au Cameroun ne profitera certainement pas, fait figure d’agitateur. S’il dit vouloir combattre la politique française en Afrique, l’autre « étranger » en lice signe de son patronyme Corentin Talla, ou simplement « Général Schwarzkopf », comme il se fait couramment appeler, est exilé aux Etats-Unis depuis 1994.

Gréviste-en-chef à l’ancienne Université de Yaoundé, durant les mouvements des années 90, le Schwarzkopf camerounais a récemment annoncé son intention de briguer la Magistrature suprême.

De toutes les candidatures annoncées de façon implicite ou explicite, il est clair que celle du Président Paul Biya est de loin la plus sérieuse. Son parti, le RDPC est le mieux structuré, le plus implanté et le plus soutenu par des partis alliés issus de la majorité présidentielle.

Une fois de plus, le spectre de l’impossible candidature unique de l’opposition ouvre un grand boulevard au président sortant qui risque fort bien rester à Etoudi au terme de la Présidentielle de l’année prochaine. Toutefois, il n’est pas exclu que la Présidentielle 2018 affiche une liste mirobolante de 25 candidats au bas mot. On attend…