Vous-êtes ici: AccueilActualitésPolitique2015 03 22Article 321144

Politique of Sunday, 22 March 2015

Source: Le Mouvement pour l'alternance au Cameroun (Mac)

Communiqué de presse du Mac relatif à l''affaire Gérard Kuissu

Dans la nuit du samedi 14 mars 2015 aux environs de 21heures, au terme d’une rencontre avec une mission d’Amnesty international en séjour au Cameroun au Foyer du Marin à Douala, Gérard Philippe Kuissu, Benjamin Guiffo, Elvadas Kengne et Akwe Sab, tous membres de l’ONG Tribunal Article 53 sont enlevés par des personnes non identifiées et conduits manu militari dans les locaux de la légion de gendarmerie du Littoral. Après une audition première audition sans la présence de leurs avocats, Benjamin Guiffo, Elvadas Kengne et Akwe Sab sont relaxés quelques heures plus tard.

Dimanche 15 mars 2015, suite à une mobilisation instantanée des activistes de la société civile et des leaders de l’opposition, Gerad Kuissu est à nouveau auditionné mais cette fois-ci en présence d’un avocat. Cependant, rien ne filtre sur les charges retenues contre lui. Il passera une deuxième nuit dans les geôles de la gendarmerie et sera transféré le lundi 16 mars 2016 au Secrétariat d’Etat à défense où il passera une troisième nuit après avoir été à nouveau été auditionné, une nouvelle fois sans la présence d’avocats.

De ces deux auditions, il ressortira qu’il est accusé d’avoir:

-Introduit le dernier photomontage mettant en exergue le chef de l’Etat rendant hommage aux dépouilles des soldats morts au front, dans le site web de la Présidence de la République

-D’avoir été dans l’Extrême-Nord entre le 28 février et le 07 mars 2015 dans une délégation conduite par le Dr Christopher Fomunyoh qui y effectuait une mission humanitaire de la fondation qui porte son nom.

Des charges qui s’écrouleront elles-mêmes le lendemain au vu des éléments en possession par les enquêteurs et la pression nationale et internationale qui accompagne son interpellation.

Compte tenu de tout ce qui précède, et vu les évènements survenus au Cameroun ces derniers jours, le Mouvement pour l’Alternance au Cameroun (MAC) rappelle au gouvernement de la République du Cameroun que:

-Les droits civiques des responsables politiques et des activistes de la société civiles doivent être respectés et garantis quelque soit la situation, dans le respect des textes prévus par le code de procédure pénale au Cameroun.

-Les leaders de la société civile et de l’opposition politique ne doivent en aucun cas êtretenu pour responsable de l’incompétence de certains fonctionnaires au sein de l’administration publique au Cameroun.

-Les protections des droits et des libertés des citoyens camerounais doivent être garantis dans le plus grand respect des institutions et de la constitution de la République du Cameroun.

-Dans ce contexte de lutte contre la secte Boko Haram, la guerre ne doit pas être prise pour alibi afin d’entraver les libertés civile et politiques.

Au vu de ce qui précède, le Mouvement pour l’Alternance au Cameroun,

- Se félicite de la libération de Gérard Phillippe Kuissu.

- Salue la très forte mobilisation des activistes de la société civile, de l’opposition politique et des journalistes.

- Appelle les autorités camerounaises à punir avec la plus grande fermeté les auteurs du photomontage sur le site de la présidence de la République.

- Condamne la violation dans cette affaire des droits des accusés. Nous tenons à rappeler aux autorités de Yaoundé qu’à tout moments où les droits des camerounais seront bafoués, nous ne manquerons pas de faire usage de tous les moyens à notre disposition pour s’assurer un traitement juste et équitable, tel que prévu par les lois de la République.