De nouveaux fantassins des ténèbres dont certains ont fait leurs armes sur ce que j'ai appelé autrefois le Kamtobashing, se spécialisent aujourd'hui dans le Tchiromabashing. Pour cette deuxième mission, de nouvelles recrues, objectivement au service du régime BIYA, tels des forcenés, font le siège sous les youyous d'une mixture instable d'aficionados, se recrutant principalement parmi les avatars manufacturés par les cabinets noirs de la dictature et accessoirement parmi des crétins se réclamant de l'opposition, auxquels il suffit de dire que la bourse de cheval vaut de l'or pour qu’ils y croient.

Ma rigueur intellectuelle d’officier ministériel (de par mon passé professionnel), m'a obligé avant toute critique, de m'infliger le supplice d’écouter ces manipulations de niveau syllabique.

Elles reposent sur trois postulats, construits avec les matériaux du mensonge et de la persuasion mentale :

Premier Postulat : TCHIROMA a été envoyé par BIYA ou la France (c'est la même chose). Pour le démontrer, les analystes du poteau investissent une énergie démentielle ;

Deuxième postulat : hier, j'ai eu raison, aujourd'hui j'ai raison et demain j'aurai raison. Même si tous les faits et évènements objectifs contredisent ses thèses du départ, il a quand même raison. Mais ils évitent soigneusement de dire que ISSA Tchiroma BAKARY a remporté l’élection présidentielle et donc a obtenu les suffrages de la majorité des camerounais…;

Troisième postulat : TCHIROMA va échouer. C'est ici que l'analyse politique mue et devient un exercice de voyance. On triche avec la science, on fait de la petite voyance du poteau. En réalité, de manière subliminale, on vend le mythe de l'invincibilité et de l'indomptabilité de Paul BIYA.

L'expertise ne saurait se réduire en un exercice de rhétorique langagière à travers lequel, tel un thaumaturge, on sort de son chapeau des théories aussi farfelues qu'inattendues. La compétence de niveau expertale s'acquiert soit à travers l'exercice maitrisé d'un art, généralement pendant de longues années (cas du politique de terrain qui tel le marin qui connait le bruit de la mer, peut revendiquer une certaine expertise), soit à travers d'études spécialisées qui confèrent à l’apprenant compétence et autorité scientifique.

L'indignité du mensonge intellectuel trahit généralement des carences engendrées par une formation insuffisante. Mais dans le cas du Cameroun, elle procède davantage du mercenariat intellectuel pour des causes inavouées.

Le niveau d'approximation scientifique, notamment sur certaines questions politiques qui requièrent un socle minimal de compétences juridiques observé, traduit avec une rare pertinence l’allégorie du borgne au milieu des aveugles. J’ai pu ainsi, en écoutant certains prêches de ces « intellectuels à gage », véritables braconniers de l’analyse politique, mesurer l’ampleur du désastre sur des cerveaux fragiles chez qui tous les alcools ont le parfum et la succulence du Kitoko.

En somme, quand on opine, on peut se tromper, mais le mensonge et la manipulation comme méthode est intellectuellement inacceptable.
Au Cameroun aujourd'hui, trois Vérités s'imposent à tout esprit normalement constitué :

- ISSA TCHIROMA BAKARY a battu Paul BIYA lors du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025. L'évitement de cette Vérité mathématique procède de la vaste entreprise de négation de la volonté populaire dont le régime de Yaoundé est l’architecte.

- ISSA TCHIROMA BAKARY qui est le vainqueur de l'élection présidentielle au Cameroun, est aujourd'hui contraint à l'exil justement parce qu'il a gagné. Quand on est un intellectuel, sous aucun prétexte, on ne peut sacrifier des valeurs fondatrices de notre humanité.

- Faire du bruit pour étouffer les enlèvements, les massacres opérés par le régime BIYA contre des manifestants pacifiques, ne procédera jamais de l'intelligence : c'est de la crasse intellectuelle dont sont coutumiers de nombreux agitateurs de la pensée qui font de l'Afrique, le continent où la vie ne vaut rien à côté des honneurs, des ors de pouvoirs absolus.