Remerciant Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux pour la victoire du peuple souverain du Cameroun, poursuivons la lutte contre ceux qui veulent nous voler notre victoire. Pour la première fois, des Camerounais ordinaires, comme coordonnés par la main providentielle de Dieu, se sont organisés et ont élu leur propre président, M. Issa Tchiroma Bakary. La secte vaincue du RDPC et son chef semblent ignorer leur chute spectaculaire et indéniable. Le monde entier le sait. Ou peut-être le chef de la secte et ses partisans le savent-ils ? Depuis dimanche, M. Biya n'a pas publié de banalités sur les réseaux sociaux, mais le président élu a régulièrement communiqué avec la population, affirmant son leadership et l'apaisement qu'il apporte à notre société tendue.
Au cœur des efforts visant à voler la victoire du peuple souverain se trouve la falsification des procès-verbaux de vote dans les deux régions de l'ancien Southern Cameroons. Nous devons combattre l'opprobre que nos frères et sœurs zélés du RDPC font peser sur l'ancien Southern Cameroons. Aujourd'hui, nous tenons à affirmer que la lutte contre la fraude électorale fait partie intégrante du combat des anciens Southern Cameroons pour la justice et la dignité dans notre patrie, le Cameroun. Nous devons gagner ce combat contre la fraude électorale. Lorsque nous l'aurons gagné, nos compatriotes du RDPC, sous le choc, essuieront leurs larmes, féliciteront M. Tchiroma et apprendront à être de bons citoyens dans un Cameroun nouveau. Commençons par la consolation avant de souligner le lien entre la lutte contre la fraude électorale et le combat des anciens Southern Cameroons pour la justice.
1. Un requiem pour nos frères et sœurs du RDPC, tiré du recueil de chants abrahamistes.
1.1. Le RDPC est tombé et ne se relèvera peut-être jamais. Il laisse de nombreux survivants ou endeuillés – nos frères et sœurs, qui se moquaient de la mortalité et de la fugacité des choses de ce monde. Comment les consoler ? Comment leur redonner espoir ? Nous devrions nous tourner vers un requiem pour les vivants. Il existe un passage du recueil de chants abrahamistes que les chrétiens appellent Psaumes, les juifs Tehillim et les musulmans Zabur. Il s'agit du Psaume 39:4-7. Ce passage fait partie du Requiem allemand de Johannes Brahms, basé sur la traduction de la Bible de Luther. Le requiem de Brahms est inhabituel ; il est qualifié de requiem protestant : il puise librement dans les Saintes Écritures et cherche à réconforter les vivants qui ont subi des pertes. C'est un passage approprié pour nos frères et sœurs qui ont été consumés par les flammes du RDPC de Biya. Ils ont été libérés de ce fardeau par la chute spectaculaire du RDPC, mais ils sont en deuil et ont besoin de consolation.
1.2. Psaume 39:4-7
Montre-moi, Seigneur, la fin de ma vie
et le nombre de mes jours ;
faites-moi connaître la brièveté de ma vie.
Tu as réduit mes jours à la largeur de la main ; La durée de mes années n'est rien devant toi.
Tout le monde n'est qu'un souffle,
même ceux qui semblent en sécurité.
Certes, chacun erre comme un simple fantôme ;
en vain ils se précipitent, amassant des richesses
sans savoir à qui elles appartiendront finalement.
Mais maintenant, Seigneur, qu'est-ce que je cherche ?
Mon espoir repose sur toi.
1.3. Qu'y a-t-il de consolant dans ce passage ? N'est-il pas plutôt déprimant ? La consolation réside dans la dernière phrase. Conscient des pertes passées et imminentes, celui qui crie à Dieu : « Mon espoir est en toi.» Ce cri est nécessaire quand on voit, à travers les yeux du psalmiste, que notre vie ici-bas est brève, même si nous nous berçons d'illusions sur la sécurité humaine et le confort de la richesse, même mal acquise. Une fois conscients de la brièveté et de la futilité de la vie, nous devons rechercher ce qui est plus durable : l'espérance en Dieu, éternel, qui donne l'espérance et la vie éternelles à ceux qui reconnaissent leur finitude et la souveraineté de Dieu. Les Camerounais pensent que les 43 ans du régime de Paul Biya ont été une éternité en enfer, mais Biya et ses partisans sont surpris de la vitesse à laquelle ces années ont passé ! Ils souhaiteraient avoir plus de temps pour piller et asservir les Camerounais dans leur propre pays. Mais leur choc face à la fugacité du temps n'est pas nouveau. Ils viennent de faire une connaissance empirique de la sagesse du compositeur David. David prie même Dieu de lui révéler la brièveté de la vie, dont il a déjà une certaine conscience.
1.4. Nos frères et sœurs du RDPC peuvent-ils dire : « Mon espoir est en toi, Seigneur ?» Non, tant qu’ils ne voleront plus le peuple ! Ils doivent cesser de voler les voix. Ils doivent cesser d’infliger des souffrances aux Camerounais qui réclament justice. Ils doivent cesser de menacer les Camerounais. Ils doivent reconnaître que le peuple les a justement et fermement renvoyés de nos institutions. Aucune injustice ne leur a été faite. Ils doivent maintenant rentrer chez eux après avoir perdu l’élection présidentielle, pleurer chez eux, se repentir de leurs méfaits envers les Camerounais et implorer Dieu pour son pardon. Peut-être alors, la paix de Dieu descendra-t-elle dans leurs cœurs attendris et ils crieront joyeusement à Dieu : « Mon espoir est en toi ». Alors, qu’ils prennent conscience de la réalité d’un nouveau Cameroun fédéré et célèbrent avec nous. Nous leur aurons alors pardonné.
2. La lutte contre la fraude électorale fait partie intégrante de la lutte des anciens Southern Cameroons pour la justice.
2.1. Nous devons déplorer et présenter nos excuses à nos frères et sœurs d'origine camerounaise française pour le rôle joué par les personnes originaires de l'ancien Southern Cameroons dans la destruction de notre pays et dans la fraude électorale en cours.
2.2. L'ampleur de la fraude électorale sera la plus élevée dans les deux régions de l'ancien Southern Cameroons. Cela s'explique en partie par le confinement imposé par nos frères et sœurs séparatistes. Mais aussi par le fait qu'au cours des neuf dernières années de ce conflit, nos élites ont affiné leur duplicité. Alors que notre peuple dénonce sa marginalisation, de nombreuses familles royales de l'ancien Southern Cameroons profitent de la lutte tout en niant l'existence de griefs importants. Alors que la population dénonce les mauvaises politiques du RDPC, ces élites du RDPC nous charment par leurs sourires tout en vendant leur propagande. Même les séparatistes violents témoignent plus de respect aux élites du RDPC qu'à l'opposition. Le résultat net est qu'ils ont effrayé davantage d'électeurs de l'opposition que du parti au pouvoir.
2.3. Quel que soit le défenseur de la fraude électorale, nous devons comprendre que la lutte contre cette fraude fait partie intégrante de la lutte pour la justice pour notre peuple. Ceux qui souhaitent la séparation de l'ancien Southern Cameroons dénoncent l'incompatibilité de nos cultures politique, sociale, juridique et éducative. Certes, une culture politique fondée sur le fédéralisme et la démocratie constitutionnelle peut permettre l'épanouissement de multiples systèmes de valeurs fondamentaux dans notre cher pays, le Cameroun. Mais pour que cela soit possible, les élections doivent avoir un sens ! En tant que minorité, encore plus petite que le groupe Bamiléké, nos intérêts ne peuvent être protégés que dans une politique concurrentielle où les marges de victoire sont inférieures à notre proportion dans la population totale. M. Tchiroma peut remporter cette élection sans remporter aucune de nos deux régions. Son attention à nos problèmes ne sera alors qu'une question de bonne volonté et de prévoyance pour assurer la stabilité du pays. Cela est dû au fait que de nombreuses élites du RDPC ne croient pas que le vainqueur d'une élection majeure comme la présidentielle sera celui que le peuple choisira.
2.4. Supposons que M. Biya gagne, il ne ressentira aucune pression pour renoncer à son fanatisme en faveur d'un État unitaire. Un homme politique qui ne craint pas l'électorat, car il peut se proclamer vainqueur en détournant les institutions, ne pourra jamais rendre justice à un groupe minoritaire comme la population de l'ancien Southern Cameroons. Si nous nous trouvons alors dans une situation où nos élites aident un président irresponsable à gagner par fraude, et si, par un mécanisme quelconque, cette fraude est empêchée, la nature humaine justifie que le président élu nourrisse, au pire, un certain ressentiment à notre égard, ou reste sourd à nos appels. Une minorité se met en danger en se rangeant du côté de l'injustice.
2.5. Quelle est l'ampleur de la fraude électorale dans l'ancien Southern Cameroons? Là où règnent des chefs traditionnels et des ministres puissants, on s'attend à ce que cette fraude atteigne des sommets astronomiques. Seule une opposition engagée peut limiter l'inflation de la participation électorale et le report des voix des électeurs modérés ou faibles vers Biya. Cet engagement de l'opposition a conduit à la victoire du président élu Tchiroma dans le département de Fako. Malgré les fraudes, les résultats récents ont montré que Tchiroma a remporté Fako avec 50,18 % des voix, contre 36,47 % pour Biya. Dans la Menchum, malgré la victoire de Biya avec environ 52,3 %, l'engagement actif des scrutateurs de l'opposition a permis de garantir que le taux de participation réaliste de 19,6 % ne soit pas gonflé à plus de 60 % et que les votes exprimés en faveur de M. Osih ou de M. Tchiroma ne soient pas détournés pour donner à Biya des scores astronomiques. Avec seulement environ 51 000 électeurs inscrits, la Menchum n'a donc accordé à M. Biya qu'environ 5 300 des quelque 10 000 voix exprimées dans cette circonscription.
La situation est plutôt mauvaise si l'on considère les statistiques de Momo et de Mezam. Nous avons vu des résultats prétendument consolidés pour le département de Momo, ravagé par la guerre et en grande partie déserté, montrant que 26 163 personnes y ont voté, dont 21 303, soit 81,44 %, pour l'homme responsable de leur malheur, Paul Biya. C'est une insulte. De même, un bulletin de vote prétendument consolidé pour la Mezam indique que sur les 79 713 électeurs de la Mezam, 63 646, soit 83,12 %, ont voté pour M. Biya. La Mezam aurait enregistré un taux de participation de 38,13 %. Même dans la région du Sud, d'où est originaire Biya, certains résultats bruts suggèrent que ses scores ne sont pas aussi astronomiques. C'est une honte pour les habitants de l'ancien Southern Cameroons.
2.6. Pourquoi les habitants de l'ancien Southern Cameroons ne dénoncent-ils pas les auteurs de cette mauvaise blague ? Pourquoi les habitants de l'ancien Southern Cameroons ne se sont-ils pas distanciés des tendances fascisantes du ministre de l'Administration territoriale, qui est l'un des nôtres ? Comment pouvons-nous prétendre ignorer ceux qui falsifient les résultats chez nous, tout en discernant de loin ceux qui nous rendent la vie difficile à Yaoundé ? Combien d'associations d'anciens élèves ont dénoncé leurs camarades impliqués dans ces manœuvres ? Nous avons récemment assisté à la dénonciation de cette fraude à Njinikom par l'un de nos frères, dont la conscience ne lui permettait pas de rester silencieux. Notre dénonciation ne peut-elle pas susciter de nombreux repentis ? Le fait que M. Tchiroma ne conteste pas les résultats devant le Conseil constitutionnel capricieux signifie que si nous ne faisons rien pour mettre fin à cette fraude, l'histoire retiendra cet embarrassant alignement avec les oppresseurs du peuple camerounais à un moment critique de notre histoire.
2.7. Il existe deux dangers. Le premier est que M. Biya réussisse à voler la victoire au peuple. Il s'agit d'un résultat inacceptable que nous devons contrer en réduisant les scores falsifiés dans nos régions. Si Biya se maintient au pouvoir en effaçant les pertes dans les régions du Nord, de l'Ouest et du Littoral grâce aux scores de nos régions, les Camerounais ne nous le pardonneront pas. Le moindre danger est que M. Tchiroma l'emporte grâce à ses scores dans les régions du Nord, de l'Ouest, du Littoral et du Centre (si cette victoire n'est pas volée). Cela porterait un coup à notre moralité et à notre influence lors du débat sur la nouvelle constitution fédérale. L'un ou l'autre de ces scénarios montre que la fraude restera probablement inhérente au système camerounais et qu'une minorité comme la nôtre n'est pas en sécurité : elle ne peut ni réussir sa sécession ni influencer le changement de politique par son influence lors d'élections compétitives. Toute personne originaire du Cameroun méridional devrait s'alarmer de toute tentative de fraude électorale. Nous devons faire comprendre aux adeptes de la fraude électorale qu'il s'agit d'un acte intolérable pour notre sécurité au sein de l'Union.
3. Nous devons tous dénoncer la fraude électorale, en particulier celle perpétrée dans nos régions.
3.1. Nous appelons toutes les associations d'anciens élèves à sanctionner tous leurs membres impliqués dans des fraudes électorales. Des localités comme Ndu et Njinikom ont démontré que la plupart des membres du RDPC sont conscients de la fraude, mais que seuls quelques-uns la dénoncent.
3.2. Les associations culturelles et de développement doivent demander des comptes à leurs dirigeants et à leurs membres. Nombre de ces dirigeants ont été cooptés par le RDPC pour faciliter l'accès à la population ou contrôler les voix critiques. Les membres de ces associations doivent dénoncer tout dirigeant ou membre soupçonné d'appartenir à cette bande criminelle qui vole les votes du peuple.
3.3. Le silence des chefs religieux est choquant. Ils constatent la falsification des résultats. Ils constatent l'injustice. Ils constatent les conflits intercommunautaires engendrés par l'instrumentalisation par Biya des différences tribales dans son algorithme de fraude électorale, par des marges de victoire réduites pour l'opposition et gonflées pour le RDPC, ou par la transformation pure et simple des victoires de l'opposition en victoires étroites ou larges pour le RDPC. Les chefs religieux ferment les yeux sur cette division semée. Pourtant, nombre d'entre eux se lèvent, les lèvres imprégnées de l'huile des cadeaux savoureux du régime, pour chanter un refrain creux de paix et d'unité, « le vivre ensemble », etc. Ils sont aveugles à l'injustice.
Non, ils en sont les architectes complices. Nous devons lire la Bible et le Coran pour découvrir ces prédicateurs mandatés. Dénonçons-les et appelons-les à la repentance. Ils doivent être des voix prophétiques, comme Amos et d'autres prophètes, appelant à ce que la justice coule comme un ruisseau et la droiture comme un fleuve qui ne tarit jamais. Si ces prédicateurs se repentent de leur complicité avec nos oppresseurs, Dieu fera en sorte que les bienfaits de notre pays atteignent chaque foyer sous la forme d'un repas décent, d'une bonne éducation, de soins de santé, d'un confort raisonnable et d'un sentiment de sécurité fondé sur l'État de droit.
3.4. Ces voleurs d'élections qui chargent nos prédicateurs de nous endormir avec des chants de paix et d'unité tout en nous volant nos votes, se retournent soudain et affirment que la religion doit rester en dehors de la politique, alors que ces prédicateurs réclament la justice dans l'arène politique. Certains commentateurs pro-régime se demandent même s'il y a de la démocratie dans la Bible ou dans le Coran! Quelle absurdité ! Oui, Dieu seul est souverain. Mais il nous a donné une conscience afin que, lorsque nous la socialisons, nous puisions dans la souveraineté et la moralité de Dieu. Le pire blasphème est de laisser l'exercice de cette souveraineté divine à un seul être humain méchant ou corruptible. Bien que nous soyons méchants individuellement, nous sommes de bons juges de nos voisins en matière sociale. De cette attitude perspicace, avec l'aide des consciences données par Dieu, naît la justice. La démocratie constitutionnelle est un processus décisionnel en deux étapes qui vise à instaurer la justice dans notre société. Si la justice est inscrite dans la Bible et le Coran, et si nous avons tous une conscience qui désigne Dieu comme le législateur moral parfait, alors nous sommes fondés à exiger que nous nous gouvernions selon les préceptes d'une démocratie en deux étapes, c'est-à-dire la démocratie constitutionnelle ou le gouvernement majoritaire selon des lois préétablies.
Chers frères et sœurs, si nous ne luttons pas contre la fraude électorale, nous ne pouvons prétendre à aucune justice ni équité dans la société. Si nous ne pouvons pas mettre fin à la fraude électorale, nous n'avons aucun argument contre ceux qui affirment que notre pays est trop diversifié pour former une seule nation – que chaque groupe se sépare et construise une nouvelle nation. Cet argument est particulièrement fort dans l'ancien Southern Cameroons. Si vous êtes contre la sécession, vous devriez l'être encore plus contre la fraude électorale. Ceux qui truquent les élections sont de dangereux sécessionnistes ou des apologistes de la sécession qu'il faut arrêter par tous les moyens.
Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse ce beau pays, le Cameroun, en attendant l'investiture de M. Issa Tchiroma Bakary comme troisième président, le premier à être librement choisi par le peuple souverain du Cameroun. Tout en consolant nos frères et sœurs du RDPC en pleurs, nous devons leur déclarer que leur refus de quitter nos institutions est vain. Par la grâce de Dieu, nous vaincrons !