Nous sommes en novembre 2011, au moment où Maurice Kamto démissionne de son poste de ministre délégué auprès du ministre de la Justice. À ses côtés, Issa Tchiroma Bakary, alors membre du gouvernement et ministre de la Communication depuis 2009 (dans le gouvernement Philemon Yang, après avoir été ministre des Transports sous Paul Biya dans les années 1990), tente de le retenir.
Kamto, perplexe, ignore si son collègue agit de sa propre initiative ou s’il parle sur “hautes instructions”. Tchiroma met en avant la qualité du travail abattu par Kamto, d’abord comme conseiller juridique de l’État camerounais lors de l’affaire de la presqu’île de Bakassi devant la CIJ, puis comme ministre délégué, nommé pour assurer un parallélisme de rang avec ses homologues nigérians.
Pour le convaincre de rester, il évoque la perspective d’une promotion au ministère des Relations extérieures, où, selon lui, Kamto – spécialiste des relations internationales – pourrait donner toute la mesure de ses talents et se positionner pour l’avenir. Une remarque à l’étonnante résonance prémonitoire, si l’on en décrypte les subtilités en filigrane.
Kamto, en guise de réponse, le remercie pour ses mots aimables et sa sollicitude, mais lui adresse à son tour un avertissement fraternel :
« Fais très attention aux caïmans, qui ne voient pas forcément d’un bon œil l’importance et l’influence que toi, qui n’es pas vraiment des leurs, commences à prendre. Si tu commets la moindre indélicatesse de trésorerie ou de gestion, tôt ou tard ils s’en saisiront comme prétexte pour te nuire… »
Aujourd'hui, les officines du RDPC lâchent des boules puantes, laissant penser que Tchiroma, aurait détourné des milliards destinés à la capitalisation de la CAMAIR...