Opinions of Wednesday, 30 July 2025

Auteur: www.camerounweb.com

Candidature de Kamto : le ministre Atanga Nji enfin devant les faits accomplis

Candidature de Maurice Kamto Candidature de Maurice Kamto

De la 'kamtophobie', une opinion partagée par Jean François Channon. « Accusés, levez-vous ! Il y a lieu de plaindre d'avance l'institution Elecam et davantage l'actuel ministre de l'Administration territoriale, d'apporter la preuve face à la mémoire collective, qu'il n'y a pas eu de leur part, chacun à son degré de responsabilité, une construction organisée pour empêcher la candidature du Pr Maurice Kamto à l'élection présidentielle du 12 octobre prochain.

Plusieurs indices objectifs tentent de convaincre l'opinion publique nationale et internationale qu'il y a eu un faisceau de faits bien structurés pour nuire à la possibilité du désormais ex-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), de faire partie des candidats à cette consultation électorale majeure au Cameroun.

Aussi sérieux que nous puissions le dire à travers ces lignes, on a le sentiment légitime que des gens se sont réunis à cette fin, peut-être un an avant la convocation du corps électoral par le président de la République, dans le funeste dessein d’invalider la candidature du sémillant juriste. On a encore en mémoire une séance de présentation publique des arguments qui justifient l'impossibilité de la candidature de Kamto, organisée par Paul Atanga Nji à l’ouverture des travaux d’une session de la conférence semestrielle des gouverneurs de régions, tenue à Yaoundé le 3 juillet 2024 et à laquelle le Minat avait pris le soin de convier la presse nationale de manière exceptionnelle.

Dans son style va-t’en guerre qu’on lui connait, le patron du Commandement avait alors produit des vidéos de celui qu’on est en droit de présenter aujourd’hui comme la terreur du régime en place.

Vidéos dans lesquelles ce dernier annonçait sa décision de boycotter les élections législatives et municipales de février 2020. S’en sont suivies d'autres vidéos notamment celles qui montrent le Pr Kamto en train d'annoncer sa candidature pour l'échéance d'octobre 2025. « Les lois de la République sont là, elles seront respectées. Un adulte a pris sur lui de boycotter les élections en 2020 sachant qu’il devait être exclu d’office de l’élection présidentielle de 2025. Tous les comportements antirépublicains et conspirationnistes seront face à la rigueur de la loi. Nous sommes dans un pays de droit, ceux qui vont essayer de perturber les prochaines échéances électorales regretteront d’avoir intégré le jeu politique », avait alors prévenu le Minat. Dans la tête de ce dernier, la possibilité d’une candidature de Maurice Kamto à la Présidentielle d'octobre 2025, en tant que président du MRC n'était pas possible. Occasion donc de s’activer à construire ce dessein.

Sauf que, le corps électoral convoqué, Maurice Kamto est investi par un autre parti politique que le Mrc qu'il a d'ailleurs annoncé avoir quitté. Branle-bas dans ce qu'on peut appeler la « galaxie de la Kamtophobie ». Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) qui a officiellement investi l’homme politique, se retrouve face à une autre investiture dissidente enregistrée curieusement par Elecam : celle de Dieudonné Yebga. Par la suite, des tripatouillages sont observées sur le site officiel du Minat où le nom du principal dirigeant du Manidem a changé nuitamment. Dans un communiqué rendu public par la suite, le Minat explique (sans vraiment convaincre) que le site internet de ce département a été tout simplement piraté. De quoi susciter la curiosité des acteurs politiques, ahuris de ce que les hackers n’aient choisi que le nom d’Anicet Ekane parmi une flopée de leaders de partis politiques en lice. Et lorsque samedi dernier, Elecam annonce enfin la liste des candidats autorisés à prendre part à la compétition électorale du 12 octobre prochain sans le nom de Kamto, l'opinion publique nationale et internationale qui suit depuis ce qu'on peut taxer d’acharnement contre l’ex-ministre délégué auprès du ministre de la Justice garde des sceaux, n’est pas vraiment surpris.

Dans une note adressée à Maurice Kamto, le Directeur général des élections, Erik Essousse, précise que le rejet de la candidature de ce dernier pour l’élection présidentielle de 2025 est dû à « la pluralité d’investiture par le Manidem». Toute chose qui tombe sur le sens et amène à se demander si le Conseil électoral d’Elecam qui a statué sur les candidatures, a pu vraiment étudier le cas Maurice Kamto, notamment en s’assurant de ce que le signataire de sa lettre d'investiture est le même que celui de l'autre candidat dit du Manidem. Au demeurant, le Conseil électoral d'Elecam ne s'est-il pas laissé expressément manipuler à dessein par le fameux piratage du site du Minat qui après convocation du corps électoral, a présenté une autre personne qu’Anicet Ekane comme principal président du Manidem ?

Au coup sûr, il y aura un débat houleux au Conseil constitutionnel à qui le Manidem a déjà formulé un recours pour le contentieux pré-électoral. Toutefois, il y a lieu de constater que depuis 2018, il existe au sein du sérail politique dominant un courant appelé « Kamtophobie ». Il s'agit d'un courant de pensée qui n'est pas favorable à l'ancien professeur de droit à l’université de Yaoundé II. La Kamtophobie se caractérise par une haine maquillée en peur et qui voudrait que les acteurs du système en place qui n'ont du moins jamais accepté que Maurice Kamto s'émancipe à travers un courant de pensée politique qui prône le changement du régime Biya considéré comme corrompu, adepte de la mal gouvernance, des détournements de fonds publics, de l'enrichissement illicite, de la tyrannie et de l'imposture permanente, soit sur la ligne de départ de la course vers Etoudi. Conséquence, beaucoup de proches de l’homme au pouvoir depuis 43 ans, considéré par les soutiens de Maurice Kamto comme un has been parce que trop âgé (92 ans) et par conséquent inapte à gouverner, ne cautionnent pas que celui que le Manidem a choisi comme candidat pour l'élection présidentielle du 12 octobre, leur fasse la leçon. Mais, jusqu’à quand ?