Opinions of Wednesday, 9 July 2025

Auteur: Georges Dougueli

A quel titre le SG de la présidence convoque-t-il des élus et des ministres ? - Georges Dougueli

Georges Dougueli Georges Dougueli

René Sadi, Issa Tchiroma, Laurent Esso, Grégoire Owona, Samuel Eto’o, Jean Michel Nintcheu ... On n’humilie personne sans son propre consentement. L’Histoire retiendra que ces hommes ont eu le cran de résister. Ils ont refusé de courber l’échine face aux «Très Hautes Instructions», sans doute la plus odieuse imposture du Cameroun indépendant.

Le moment de vérité approchant, la vérité des hommes se révèle. Pareillement, l’imposture se dénonce et apparaît dans sa hideuse nudité. Désormais livrée à elle-même, sans protection de l’omni absent devenu invisible, l’imposture s’élance sous le chapiteau du cirque républicain telle un trapéziste travaillant sans filet, harnaché de ses certitudes et de l’arrogance qui caractérise ceux qui essaient de faire oublier qu’ils ne sont pas Califes.

A quel titre le secrétaire général de la présidence convoque-t-il des élus du RDPC et des ministres ? Mais quelle folie a conduit les Camerounais à accepter de se laisser gouverner par procuration ? Qu’un élu (le président de la République), en arrive à concéder à un collaborateur sans mandat populaire le pouvoir d’agir et parler en son nom est une curiosité planétaire. Voire une provocation. Même le Roi d’Angleterre n’oserait pas. Le Cameroun d’après Biya devra encadrer dans la constitution et détailler dans la loi la pratique actuelle, sans limites apparentes, de la «délégation de signature».

Disons-le prosaïquement : si Paul Biya souhaite discuter avec ses alliés des modalités de sa candidature à sa propre succession, il devrait, au minimum, condescendre à le faire lui-même. Même les Papes prennent part aux conclaves qui les élisent.