Un dictateur ubuesque, fasciné par le décorum protocolaire du pouvoir qu’il confond avec la grandeur, s’accroche à ses insignes comme à une illusion de divinité, se croyant investi du droit de vie ou de mort sur ses sujets.
Impitoyable avec les faibles, servile jusqu’à l’humiliation devant ses maîtres occidentaux , il a fait de l’absurde un mode de gouvernance.
Depuis 43 ans, il reproduit inlassablement le même rituel: une mise en scène figée et grotesque d’unité nationale, dont l’apothéose, chaque 20 mai, célèbre une union qui n’existe plus que dans le discours officiel. Car depuis 1984, sans consultation, sans débat ni dialogue, il a unilatéralement effacé la mention "République Unie du Cameroun", pour revenir à "République du Cameroun", désignation initiale de la seule partie francophone avant la réunification d’octobre 1961 avec le Southern Cameroons anglophone. Un geste lourd de sens, surtout de la part d’un président juriste de formation.
Aujourd’hui, le 20 mai n’est plus qu’une démonstration de farce ridicule et de force militaire et sécuritaire, un défilé à la gloire d’un régime autoritaire qui se maintient par la peur, et d’un homme qui confond pouvoir et culte de la personnalité.