Ah! Fame Ndongo! L’homme des lettres longues et des phrases sans retour. L’ancien secrétaire à la communication du RDPC / CPDM qui, sans congrès depuis des siècles, se prend encore pour l’oracle du parti moribond.
Et voilà qu’il tonne ! Il tonne contre les jeunes de l’Extrême-Nord qui, dans leur enthousiasme sincère ou commandé, veulent crier leur amour au vieux sphinx de Mvomeka’a à coups de « 100 000 JEUNES DERRIÈRE LE PRÉSIDENT PAUL BIYA ». Fame, lui, dit non. Fame, lui, «surseoit». Il menace. Il gronde. Il envoie des mots comme « discipline », « sanctions », « hiérarchie »… On croirait lire un général sans troupes, un roi sans royaume, ou pire : un professeur sans étudiants.
Mais, ne riez pas… ou plutôt si, riez donc ! Parce que cette mascarade n’est rien d’autre qu’un spectacle de guignols en pleine crise existentielle. Le RDPC, sans congrès depuis que les dinosaures ont fondu, voudrait jouer à la légitimité ? Fame Ndongo parle comme s’il avait encore un Parti derrière lui. Pourtant, ce même RDPC est traîné en justice par un certain Léon Theller Onana et ce n’est pas un sketch : il les attaque pour illégalité !
Et puis quelle ironie ! Ces élites du septentrion qu’on croyait loyales au doigt levé, à la chanson «Paul Biya, notre champion », voilà qu’elles organisent des manifestations sans demander la permission du prêcheur de la messe RDPCienne!
La parole du professeur n’émeut plus personne. Les caciques du Nord n’en ont cure. Ils n’écoutent plus. Ils n’obéissent plus. Ils organisent. Ils mobilisent. Ils s’auto-congratulent. Fame Ndongo peut bien menacer, dans un français châtié à la machette personne ne tremble plus.
Et puis franchement, quelle discipline ? Celle d’un Parti dont les chefs locaux désobéissent ouvertement ? D’un Parti dont les textes sont caducs, dont les voix sont fausses, et dont le seul mot d’ordre encore entendu est « attendez… toujours » ?
Alors oui, rions ! Rions fort ! Parce que la farce devient tragique, et la tragédie, risible. Le RDPC, jadis rouleau compresseur, est devenu un théâtre d’ombres, où chacun joue sa partition dans l’oubli des règles, dans la ruine des institutions internes, et dans l’écho sourd d’un pouvoir qui s’effrite.
Quant à Fame Ndongo, qu’il sache ceci : quand on n’a plus l’oreille des siens, ce n’est pas un communiqué de menace qui fait taire la débâcle. Ce n’est qu’un murmure de plus, perdu dans la poussière du septentrion.