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Opinions of Mardi, 26 Octobre 2021

Auteur: Nadia Fotso

A quoi cela sert de se battre et de mourir pour le Cameroun? - Nadia Fotso

Ruben Um Nyobè Ruben Um Nyobè

Dans une tribune publiée ce mardi 26 octobre, Christelle Nadia Fotso dénude certains Camerounais et quelques anciens amis de son père qu’elle présente comme le prototype de ces Camerounais avides du gain personnel. L’écrivaine s’est particulièrement penchée sur une personne en particulier et se pose la question de savoir, ce que cela sert de se battre et mourir pour le Cameroun. Lisons plutôt.

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"J'ai reçu hier un SMS d'un monsieur que je connais depuis enfant… J’ai longtemps pensé qu'en dépit de son immaturité et de son impressionnante légèreté, qu'il était non seulement sympathique et sincère mais bienveillant. Dans son message, le premier depuis des années, il m'informait qu'il allait recevoir un titre de noblesse dans son village près de Boumnyebel. Il espérait pouvoir compter sur ma contribution. Je l'ai félicité, puis dit combien j'admirais son culot : lui qui m'avait affirmé admirer Victor Fotso plus que tout autre camerounais n'avait même pas trouvé une seconde pour m'envoyer un mot de condoléances. Il fait partie de cette sphère influente camerounais qui avait décidé de laisser aux chiens l'honneur de Fotso puisqu'elle n'a pas de mémoire et médit avec une complaisance ahurissante en extrapolant et surtout en devenant de petits Javert obsédés par le mal et souvent par le Bamiléké lorsqu'il ne se contente pas de faire de l'argent.

Cette anecdote montre combien les maux des sociétés camerounaises viennent surtout de cette petite caste qui a, distribue mais ne pense plus et parasite tout puisque sa raison d'être devient de ne jamais quitter la mangeoire. Ce Tonton est l'exemple typique de ces personnes, très destructrices surtout lorsque ce sont des hommes parce qu'elles savent colporter la rumeur, des affabulations et la connerie en l'habillant de sérieux, d'innocence ou d'une flamboyance tapageuse. Aller de personne à personne, dire ce que tel a dit , ce qu'on a entendu non pas dans le but d'aider ou de faire avancer mais de détruire et surtout de manger. Longtemps, je me suis forcée de croire que tout cela était dérisoire et inconséquent mais j'ai réalisé que les commères au Cameroun sont de fins psychologues et d'excellents manipulateurs. Elles ont toujours dans leur sac à merde la bonne vermine.

Le Cameroun aujourd'hui c'est aussi cela, ces absurdités qu'on répète à tue-tête parce qu'elles sont sucrées et qu'elles tuent la pensée en évitant toute responsabilité pour ce que le pays est et ce que ses populations deviennent : des innocents et des résignés aux mains sales.

Une des raisons pour lesquelles Je la dis qu’a pu vampiriser son père est qu'elle savait faire le Kongossa ou payer des gens pour transporter et diffuser son venin. La différence qu'il y a entre ces gens-là est moi est que je ne me cache pas pour dire ce que je pense et je l'assume sans être parfaite. J'ai des convictions. Je réfléchis puis j'écris. Mais les sociétés camerounaises sont malades parce qu'on mélange tout sans aucune réflexion en inversant ou en éliminant même l'échelle des valeurs pour faire de l'argent l'essentiel. Il devient donc un mal parce qu'il ne vient ni par le travail ni par la réflexion mais par la perversité et la perversion. On vit pour manger. On confond pragmatisme avec arrivisme, ignorantisme et obscurantisme.

Boumnyebel n'est pas n'importe quelle ville. C'est celle où est mal enterré Um Nyobe. Oui, il y a une tradition camerounaise de mal pleurer et enterrer ses héros, ceux qui n'ont pas tout sacrifier au ventre et au bas ventre en faisant le choix de manger afin de vivre une vie qui ne se résume pas qu'aux plaisirs du moment. Parce que le devoir de mémoire est impossible sans savoir, cette ville aujourd'hui engendre des personnes qui feraient Um Nyobe pleurer de honte et de désespoir en se demandant à quoi cela sert de se battre et de mourir pour le Cameroun.

J'ai donc souhaité bonne chance à mon presque Tonton qui deviendra en décembre une des plus hautes personnalités de Mbombog en lui disant que Fotso le regardait et que c'est sa mère qui lui confirmerait ce qu'aujourd'hui d'autres et lui oublient : le Dernier Bamiléké était le meilleur d'entre eux et les dépassait tous !

Mon combat, c'est cela... il est contre ces voleurs de dignité. Comme aurait pu le dire un Tonton que j'ai idolâtré et qui est un ami de la commère Boumnyebel, j'ai déjà trop bu le champagne et je peux vivre sans caviar mais pas sans dignité en laissant qu'on piétine avec des pieds crasseux la gloire de mon père.

Mbombog, où va-t-on !? "