Présidentielle: les candidats anglophones seraient-ils écartés ?

Selon une information parvenue à la rédaction de camer.be, les candidatures de Joshua Oshi et Akere Muna seraient en voie d'être disqualifiées par Elecam. Le reproche fait au dossier de Akere Muna serait liée aux ennuis judiciaires d'ordre familial dont il fait face. Il s'agit de la querelle autour de la succession de son père.

Le clash judiciaire familial entre Akere Muna et Ama Tutu Muna
L'avocat camerounais est poursuivi en justice par sa soeur Ama Tutu Muna ex-ministre de la culture.

Rappellons qu'au stade actuel de la procédure, aucune décision judiciaire définitive n'a été prise à l'encontre de Akere Muna tant sur le plan pénal que sur le plan civil. Toute personne poursuivi en justice bénéficie de la présomption d'innocence jusqu'à la décision finale prise par un magistrat. Akere Muna est le leader du mouvement NOW.

Au lendemain de la convocation du corps électoral "J'accueille cette annonce sans surprise puisque que nous sommes dans les délais prévus par la loi. Mes équipes et moi étions donc préparés et restons déterminés" avait indiqué Akere Muna sur sa page facebook.

Il ajoutait: "Aujourd'hui se confirme une chose, l'opportunité de changement est à notre portée. Les Camerounais se trouvent dans l’obligation de la saisir. C'est ensemble que nous y parviendrons.

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Je dois quand même avouer que ma sérénité se trouve perturbée par les nouvelles qui nous parviennent des régions du Sud Ouest et du Nord Ouest. Une situation de quasi-guerre s’y installe devant nos yeux depuis plus d’un an. Notre détermination se trouve donc redoublée parce que je suis confiant qu’en choisissant une politique de dialogue inclusif dans l’amour et l’esprit de la réconciliation, nous verrons naître la Nouvelle République. Ces élections nous donnent l’occasion de sauver des vies, de sauver notre pays et de faire renaître l’espoir. Le bulletin de vote doit être la seule balle à tirer pour gagner la seule guerre qui vaille, celle du coeur de Camerounais".

Akere Muna milite pour l'alternance au pouvoir entre la majorité francophone et la minorité anglophone. Il défend par ailleurs le fédéralisme et la reconnaissance de la double nationalité. Josuah Oshi et l'authenticité de son certificat de nationalité

Quand à Joshua Oshi des réserves seraient désormais portées sur sa nationalité camerounaise.
Selon toute vraissemblance, le certificat de nationalité versé au dossier du représentant du SDF serait mis en cause. Le document aujourd'hui querellé avait pourtant été établi par un magistrat en fonction auprès d'un Tribunal de Grande Instance comme le prévoit la loi fédérale de 1969 régissant la nationalité camerounaise. C'est en effet le pouvoir judiciaire qui décide ou pas de la nationalité camerounaise sur base d'un certificat de nationalité. Aucune autre instance administrative n'en à qualité selon la loi.


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Précisions à ce sujet que tout enfant né d'un parent camerounais acquiert authomatiquement la nationalité Camerounaise pour autant que le parent camerounais n'est pas été déchu de sa nationalité. La déchéance de nationalité concerne les camerounais majeurs (21 ans révolus) qui font ensuite et volontairement le choix d'acquérir une nationalité étrangère.

Pour rappel Josuah Oshi, 49 ans, est né à Kumba au Cameroun d'un père camerounais et d'une mère de nationalité suisse. Il a été élu plusieurs fois au sein des conseils communales dans la région du sud-ouest anglophone.

Josuah Oshi est député à l'assemblée nationale depuis plusieurs années où sa qualité de camerounais ne lui a jusqu'ici pas été contesté. En 2013, il devient d'ailleurs le premier anglophone à accéder au poste de député pour le département du Wouri (Douala). Il est vice-président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Josuah Oshi a été désigné candidat du Social democratic front (SDF, opposition) pour la présidentielle de 2018, succèdant ainsi à John Fru Ndi, légendaire président du parti.
Si les informations venaient à être confirmées, cela signifie que les candidats anglophones ne pourront pas concourrir lors des élections présidentielles d'octobre 2018. Une première depuis l'avènement du multipartisme et les 1ère élections qui avaient suivies en 1992. Ni Jonh Fru NDi, originaire du nord-ouest anglopone était arrivé officiellement second derrière Paul Biya.