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Opinions of Wednesday, 20 June 2018

Auteur: camer.be

MRC: les liens secrets entre Kamto et Hamidou Marafa (enfin) révélés

Maurice Kamto serait une créature de Jean-Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou Maurice Kamto serait une créature de Jean-Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou

L’idéologue du régime Biya, Éric Mathias Owona Nguini, a comme nouvelle tactique de transformer des candidats présidentiels compétents, crédibles, et respectables tels que Maurice Kamto, en «politicien anormal». Et par ce processus, se mettre en position de définir voire de dicter quelle est ou devrait être la norme.

Dans un récent post sur Facebook intitulé « LIENS SPÉCIAUX DE LA DIRECTION DU MRC AVEC CERTAINS BARONS DE G 11: LES CONNEXIONS POLITICO-INITIATIQUES. » il en vient ainsi à définir Maurice Kamto comme une créature de Jean-Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou Yaya; en flagrante contradiction avec ses précédentes élucubrations qui présentaient le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) comme un parti politique tribaliste.

Ensuite, il continue en arguant comment tous ces gens sont soi-disant liés dans des sectes d’obédience maçonnique et auraient un «style de vie sexuel alternatif». En résumé, ils auraient recours à des pratiques magiques pour atteindre des fins politiques.

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Il s’agit ici d’une utilisation du langage de la sorcellerie par Owona Nguini pour expliquer la politique au Cameroun et diviser le pays entre les (bonnes) « créatures de Biya » et les « créatures du mal ».

Aussi, si vous n’êtes pas une « créature de Biya », et que vous avez quand même réussi à atteindre un niveau de succès respectable, vous devez forcément pratiquer la sorcellerie. En effet tout ce qui perturbe la «hiérarchie acceptée et naturalisée» avec la fameuse diarchie politique d’Owona Nguini au sommet du pouvoir à vie et choisie par Dieu pour régner sur le Cameroun même après la mort est automatiquement suspect. Cette forme de «diarchie» participe en fait à la privatisation de l’État au sein d’une famille, d’un clan, d’une tribu, et plus largement d’un seul parti politique.

Cette étiquette de «suspect» est une autre façon pour Owona Nguini de continuer à exercer un contrôle direct sur les Camerounais ordinaires, et de leur rappeler que leur bonne fortune personnelle dépend uniquement du régime Biya. Ces formes singulières de ragots sont surtout basées sur les utilisations de la théorie du complot pour exercer un contrôle politique, en expliquant la persistance des inégalités sociales par la manipulation injuste de la sorcellerie, et non par les échecs répètés du régime en place au Cameroun depuis 1982.

Ainsi, les commérages deviennent un autre outil de propagande et de contrôle de l’État pour justifier l’échec gouvernemental par des forces « invisibles» comme le « G-11, le La’akam, Essigan, la Franc-maçonnerie, ou le style de vie sexuel dit alternatif qui criminalise en filigrane toute forme de sexualité non-hétérosexuelle.».

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Par conséquent, les gens qui ne prêtent pas allégeance au gouvernement sont ipso-facto transformés en êtres détestables. C’est-à-dire, des personnes qui nient le Christ et l’obéissance aux puissances supérieures incarnées par le président octogénaire Paul Biya. Ainsi, la raison principale pour laquelle ces gens sont punissables donc maudits tiendrait au fait qu’ils sont ou ont été utilisés dans l’idolâtrie notamment par leurs partisans, ce qui constitue une abomination face à un président déifié qui est blanc comme neige.

En somme, il est important de comprendre cette rhétorique occulte soutenue par les semblables d’Owona Nguini comme l’objet d’une politique brutale et souvent meurtrière. Ce que des personnages comme Owona Nguini haïssent le plus, c’est de faire (ou que d’autres fassent) le bilan d’un président autocrate au pouvoir depuis 1982. Ils n’en veulent pas. En lieu et place, ils tiennent à ce que l’opinion publique parle des supposées «forces invisibles», plutôt qu’elle réalise ou prenne enfin conscience de l’inexistence des réalisations du président.

Il faut donc absolument et par tous les moyens endormir encore plus une population déjà endormie.