Vibrant hommage au juge Gilbert Schlick qui a refusé la liberté sous caution à Amougou Belinga

À cause de ses acteurs, la justice Camerounaise aujourd'hui s'illustre de plus en plus comme l'épicentre de l'injustice, à cause de la corruption des mauvaises décisions de justice etc. Mais, parmi ces acteurs, certains sont connus pour leur professionnalisme, leur compétence, leur courage et leur qualité humaine. C'est le cas du juge Gilbert Schlick.

Certes nul n'est parfait, mais personne ne peut nier le professionnalisme et l'incorruptibilité de ce magistrat qui s'est fait remarquer pas les jugements courageux qu'il a toujours rendus, non pas en violant la loi mais avec la bonne pratique du droit. Gilbert Schlick, cet ancien juge du Tribunal de Première Instance de Douala construit sa réputation lors de l'Opération dite Épervier. En mai 2012, ce juge réputé incorruptible acquitte Jean-Marie Atangana Mebara, pour « faits non établis » dans l’affaire Albatros. Cette décision fait du bruit au Cameroun. Le 11 décembre 2021, alors qu'il dirige les premières élections à bulletin unique à la Fecafoot, Samuel Eto'o qui soupçonne des fraudes s'en prend à lui avant le scrutin. Il dit à l'actuel président de la Fecafoot de rester calme et que à la fin il lui donnera raison. Et effectivement à la fin celui sur qui Eto'o tirait a eu raison.

Hier encore c'est ce juge courageux qui, respectant la loi, refusé la liberté sous caution à Amougou Belinga qui est pourtant proche du ministre de la justice. C'est lui qui a accordé la liberté provisoire au journaliste Parfait Siki enfermé depuis 6 mois suite à une plainte du président de la Fecafoot qui a les "bras longs de jour comme de nuit".

Dans la corporation des avocats, il fait l'unanimité. Dans l'opinion publique, il fait l'unanimité. Dans la communauté des magistrats, il est respecté et fait l'unanimité. «Je suis le parcours de cet homme depuis qu'il était juge au seul Tribunal de Première Instance de Douala de l'époque. Réputé incorruptible, il est d'une exceptionnelle humilité. Le respect des Avocats lui est chevillé au corps. Nul n'est certes parfait, mais personne ne niera que ce magistrat est un vrai professionnel.» , témoigne Me Emmanuel Simh.

L'un de ses anciens stagiaires, le magistrat Ulrich Xavier Ovono Ondoua lui rend hommage en ces termes :

«Pour moi Gilbert SCHLICK n'est pas qu'un immense magistrat. Non il est un symbole. Il incarne la victoire de la résilience au coeur du tumulte.
Jour après jour, peine après peine, il arpente le chemin de l'humiliation professionnelle, de la frustration personnelle avec un tel bonheur qu'on peut penser que finalement, il vit son meilleur moment. Mais son meilleur moment, il est là, il se joue dans la solitude de sa conscience aux prises avec son serment qu'il a juré de ne point flétrir jusqu'au bout et ce en dépit de sa fragilité humaine que nous avons tous en partage.
En célébrant ce maître, je me projette à travers sa vie et je réalise simplement que l'intégrité de cet homme dépassé très largement les décrets de circonstance qui fabriquent avec plus ou moins de succès des hommes importants là où ils auraient dû célébrer l'importance des hommes.
J'aime profondément cet homme au visage marqué, aux cheveux blanchis par le poids de cette justice. Ma prière pour lui est simple, qu'il reste tel qu'il est. Je suis convaincu d'une chose, cette République qu'elle le veuille ou non, mort ou vivant sera bien obligé de célébrer son nom.
Gilbert SCHLICK est la brise du printemps que l'on attend dans l'angoisse du lendemain. Je suis le parcours de cet homme depuis qu'il était juge au seul Tribunal de Première Instance de Douala de l'époque.
Réputé incorruptible, il est d'une exceptionnelle humilité. Le respect des Avocats lui est chevillé au corps.
Nul n'est certes parfait, mais personne ne niera que ce magistrat est un vrai professionnel.
Pour moi Gilbert SCHLICK n'est pas qu'un immense magistrat. Non il est un symbole. Il incarne la victoire de la résilience au coeur du tumulte.
Jour après jour, peine après peine, il arpente le chemin de l'humiliation professionnelle, de la frustration personnelle avec un tel bonheur qu'on peut penser que finalement, il vit son meilleur moment. Mais son meilleur moment, il est là, il se joue dans la solitude de sa conscience aux prises avec son serment qu'il a juré de ne point flétrir jusqu'au bout et ce en dépit de sa fragilité humaine que nous avons tous en partage.
En célébrant ce maître, je me projette à travers sa vie et je réalise simplement que l'intégrité de cet homme dépassé très largement les décrets de circonstance qui fabriquent avec plus ou moins de succès des hommes importants là où ils auraient dû célébrer l'importance des hommes.
J'aime profondément cet homme au visage marqué, aux cheveux blanchis par le poids de cette justice. Ma prière pour lui est simple, qu'il reste tel qu'il est. Je suis convaincu d'une chose, cette République qu'elle le veuille ou non, mort ou vivant sera bien obligé de célébrer son nom.
Gilbert SCHLICK est la brise du printemps que l'on attend dans l'angoisse du lendemain.»


Malgré sa probité et son professionnalisme, Gilbert Schlick est malheureusement le moins récompensé de sa génération.



Pour moi, Gilbert Schlick est le Lionel Messi de la magistrature Camerounaise.