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Opinions of Monday, 28 August 2023

Auteur: Boris Bertolt

Université de Yaoundé 1 : un grossier détournement de pouvoirs ou l'idiotie d'un recteur incompétent

Une gestion autoritaire mise à nue Une gestion autoritaire mise à nue

Depuis le 11 Août dernier, un grossier et ronflant Communiqué lu au 17 heures du poste national de la CRTV, annonçait, officiellement, la rupture (abusive) de contrat de travail de trois (03) enseignants de l’Université de Yaoundé I par le Recteur de ladite université, le Professeur SOSSO Maurice Aurélien. De l’avis des experts et consécutivement à la loi, une mesure administrative d’une telle envergure relève, exclusivement, de la compétence du Chef de l’État, Président du Conseil de l'Enseignement Supérieur. Il s’agit donc ni plus ni moins d’une « tentative de détournement de pouvoir » sur fond d’outrage au Président de le République, Chef de l’État.

Une similaire maladresse administrative s’est produite en 2017 à l’Université de Douala avec la suspension illégale des enseignements assortie d'une interdiction d'accès au Campus du Dr. Aimé Bonny Bonny, par Monsieur le Doyen de la Faculté de Médecine et Sciences Pharmaceutiques de cette université, le Professeur MOUELE SONE Albert. En son temps, le Professeur René Joly ASSAKO ASSAKO, assurant l’intérim du Recteur de l’Université de Douala, ne pouvant laisser prospérer une telle incongruité doublée d’un détournement ostentatoire de pouvoir, avait tout de suite, dans une correspondance datée du 16 Novembre 2017, recadré Monsieur le Doyen conformément aux textes régissant l'Enseignement Supérieur Camerounais en ces termes. Voici, ci-dessous, reproduit in-extenso le texte de ce magistral recadrage :

« J'accuse réception des copies de votre Note de service n°0146/UD/FMSP/DAF/SAGP du 14 Novembre 2017 par laquelle vous suspendez temporairement les enseignements de Monsieur BONNY BONNY Aimé et de la correspondance n°0278/UD/FMSP du 14 novembre 2017 par laquelle vous notifiez l'interdiction de l'accès au campus de Logbessou du mis en cause à Monsieur le Commissaire du 13eme Arrondissement de Douala.

En marquant ma surprise pour ces sorties épistolaires, effectuées sans que j'en sois au moins informé au préalable, je voudrais vous signifier ce qui suit :

1)L'exercice de l'action disciplinaire visant les enseignants est formellement encadré par le décret n°93/030 du 19 Janvier 1993 portant organisation administrative et académique de l'Université de Douala (articles 15 à 27) et le décret n°93/035 du 19 janvier 1993 portant statut spécial des personnels de l'enseignement supérieur (articles 51 à 62).

2)La suspension temporaire de fonctions visant un enseignant est de la compétence du Ministre de l'enseignement supérieur, après avis du Conseil de discipline (Article 51 (2) du décret n°93/035 du 19 janvier 1993 portant statut spécial des personnels de l'enseignement supérieur ; et Article 18(2) du décret n°93/030 du 19 Janvier 1993 portant organisation administrative et académique de l'Université de Douala).

3)La suspension définitive des enseignements dont vous faites mention dans votre lettre adressée au Commissaire du 13eme Arrondissement, est de la compétence exclusive du Président de la République, sur proposition du Ministre de l'enseignement supérieur après avis du conseil de discipline (article 18(3) du décret n°93/030 du 19 Janvier 1993 portant organisation administrative et académique de l'Université de Douala; et article 51(3) du décret n°93/035 du 19 janvier 1993 portant statut spécial des personnels de l'enseignement supérieur.

4)L'exercice des franchises universitaires et de la police générale de l'institution est de la compétence du Recteur. Aucun membre des forces de l'ordre et aucun huissier de justice ne peuvent pénétrer ou exercer un mandat de justice contre un membre de la communauté universitaire sans l'autorisation spéciale écrite du Chef de l'Institution universitaire (articles 41 et 42 du décret n°93/027 du 19 Janvier 1993 portant dispositions communes aux universités).

Au regard de ce qui précède, je vous engage à bien vouloir initier une procédure disciplinaire à l'encontre du présumé contrevenant, dont il convient de rappeler qu'il est présumé innocent jusqu'à l'établissement de sa culpabilité, le cas échéant ».

Professeur René Joly ASSAKO ASSAKO, Recteur/Intérim.

Que le Recteur de l’Université de Yaoundé 1, le Pr. SOSSO Maurice Aurélien veuille, par pure incompétence, reproduire une telle grossière maladresse administrative, ça veut dire qu'il est soit de mauvaise foi, soit il l’a fait par pure méchanceté pour régler des comptes à ses collaborateurs qui ont refusé de se plier à ses pratiques dictatoriales. Le Pr. SOSSO Maurice Aurélien doit aller apprendre le travail auprès du Pr. ASSAKO ASSAKO René Joly, Vice-Recteur en charge des Enseignements, de la Professionnalisation et des Technologies de l’Information et de la Communication.

Dans cette hystérie administrative du Recteur de l’Université de Yaoundé I, les esprits avertis s’interrogent à tort sur le silence du Ministre d'État, Ministre de l'Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres académiques, le Pr. Jacques Fame Ndongo. En fait, la tutelle est stupéfaite, sidérée, pantoise qu'un ancien administrateur des universités du calibre de SOSSO Maurice Aurélien, puisqu'ancien Chef de Département au CUSS, ancien Directeur du CUSS, ancien Directeur des Affaires Académiques, ancien Vice-Recteur et ancien Inspecteur Général des Services au MINESUP, Président de la Conférence des Recteurs et le plus ancien Recteur en activité depuis 11 ans, en arrive à une telle infamie en signant des décisions mettant en exergue un grossier détournement de pouvoir du Président de la République, Président du Conseil de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et de l’innovation.

Ce n'est donc pas un type avec un tel CV qui devrait prendre un tel risque. Soit, il est devenu fou (ça peut arriver), soit alors il est incompétent et montre d'idiotie ; je m'en doute bien, puisqu'il se dit que son Doctorat serait d’origine douteuse...

En fait, loin du poncepilatisme, encore moins de l'ignorance du droit administratif, la tutelle est abasourdie par le GROSSIER DÉTOURNEMENT DU POUVOIR PRÉSIDENTIEL par le Recteur SOSSO Maurice Aurélien, ce d'autant plus que lui-même, SOSSO Maurice Aurélien sait, pertinemment et indubitablement, que ses actes administratifs illégaux et iniques seront certainement et inévitablement rapportés et il en sera terriblement humilié, mais il s’obstine quand-même : si ce n'est pas la folie, comment peut-on appeler un tel entêtement, un tel acharnement sur ces trois enseignants chercheurs ?

C'est tout ça qui surprend la tutelle qui attend, sereinement, que le Recteur SOSSO Maurice Aurélien qui a franchi tous les rubicons de la mégalomanie narcissique revienne à de meilleurs sentiments afin d'éviter une humiliation olympique comme ce fut le cas avec Monsieur le Doyen de la Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques de l'Université de Douala.