Opinions of Monday, 23 June 2025

Auteur: Zéphirin Koloko

Une action du président Paul Biya saluée en pompe

Le compact énergétique camerounais : une ambition salutaire pour l’émergence. « L'annonce du Compact Énergétique par le Cameroun lors de l'Africa Energy Forum 2025 tenu cette semaine en Afrique du Sud marque un tournant décisif dans la politique énergétique du pays. Avec pour objectif de raccorder 8 millions de personnes supplémentaires au réseau électrique et de produire 3 000 mégawatts supplémentaires d'ici 2030, le pays affiche une volonté sans précédent de résorber son déficit énergétique. Cette ambition, portée par la vision du Président Paul Biya, répond à un impératif national : fournir une énergie électrique de qualité et en quantité suffisante à tous les ménages camerounais.

Il convient de rappeler le compact énergétique est une initiative de la Banque Mondiale et de la BAD avec l’appui des institutions de philanthropie pour donner l’énergie à 300 millions d’africains. Et le Cameroun fait partie de la deuxième cohorte des pays sélectionnés pour bénéficier de cette initiative. Il a été demandé au Cameroun de produire son compact énergétique et de le présenter, de défendre sa pertinence devant les bailleurs de fonds et investisseurs internationaux. Ce que le Minee a réussi à faire avec doigté. Résultat des courses : ce compact énergétique vient d’avoir les deux premières validations. Une bonne nouvelle pour le pays de Paul Biya.

Surtout que le Cameroun, malgré son important potentiel hydroélectrique et ses ressources énergétiques diverses, peine encore à assurer un accès universel à l'électricité. Selon les dernières statistiques, près de 45% de la population n'a toujours pas accès à un réseau électrique fiable. Les délestages fréquents et les coupures intempestives plombent la productivité des entreprises et pénalisent le quotidien des ménages. Dans ce contexte, l'engagement du gouvernement à raccorder 8 millions de personnes supplémentaires constitue une avancée majeure. Il traduit la volonté politique de rompre avec les demi-mesures et d'impulser une dynamique nouvelle.

Cette ambition s'inscrit dans la droite ligne de la vision du Président Paul Biya, qui a toujours placé l'énergie au cœur des priorités nationales. Dès 2011, dans son discours à la jeunesse, le chef de l'État soulignait que "l'énergie est le sang qui irrigue l'économie d'une nation". Plus d’une décennie plus tard, cette conviction se concrétise, entre autres, à travers ce Compact Énergétique qui entend faire de l'électricité un levier d'inclusion sociale et de développement économique.

L'objectif de porter la capacité installée à 3 000 MW représente un défi technique et financier considérable. Pour y parvenir, le Cameroun multiplie les projets structurants, à l'image du barrage de Nachtigal (420 MW) dont l’inauguration officielle est imminente. De même, les centrales à gaz de Limbe (330 MW) et les parcs solaires de Guider et Maroua d’une capacité de 55 MW ( 30 MW déjà en production et 25MW actuellement en construction) témoignent d'une dynamique sectorielle globale. Cette approche multidimensionnelle confirme la volonté des autorités d'attaquer le déficit énergétique sur tous les fronts.

Mais au-delà de la quantité, c'est la qualité du mix énergétique qui retient l'attention. L'intégration de 10% d'énergies renouvelables (hors hydroélectricité) témoigne d'une approche moderne et durable du développement énergétique.

Cette stratégie permet au Cameroun de répondre à deux impératifs : d'une part, sécuriser l'alimentation électrique des zones urbaines et industrielles, souvent confrontées à des pénuries ; d'autre part, étendre le réseau vers les zones rurales grâce à des solutions décentralisées (mini-réseaux solaires, micro-hydroélectricité).

Si les objectifs sont louables, leur réalisation nécessitera une mobilisation financière sans faille. Les 12 milliards USD nécessaires devront provenir pour l'essentiel de partenariats public-privé. La réforme du cadre législatif, notamment la restructuration d'ENEO et la création d'un fonds de stabilisation, va dans le bon sens. Elle devrait rassurer les investisseurs souvent réticents face aux impayés et aux dysfonctionnements du secteur.

La communauté internationale, à travers la BAD et la Banque mondiale, a d'ores et déjà manifesté son soutien. Ce plébiscite témoigne de la crédibilité du plan camerounais et de la confiance accordée aux autorités pour le mettre en œuvre. Et c'est en cela que Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l'eau et de l'énergie, est un phénomène. Au Cap, il a joué un rôle clé dans cette séquence diplomatique. Face aux bailleurs de fonds et investisseurs, le ministre a impressionné par sa maîtrise technique des dossiers et sa capacité à expliquer avec clarté les mécanismes de financement comme les réformes structurelles. Ses présentations chiffrées, étayées par des données sectorielles précises, ont dissipé les dernières réticences sur la faisabilité du projet.

Cette performance n'est pas le fruit du hasard. Depuis sa nomination, Gaston Eloundou Essomba a fait de la transparence et du dialogue avec les partenaires techniques et financiers une marque de fabrique. Son équipe a systématisé les audits indépendants des projets énergétiques et mis en place un dispositif de suivi en temps réel des indicateurs clés. Une rigueur qui paye : les engagements financiers obtenus lors du forum dépassent déjà les attentes initiales.

Cette synergie entre projets structurants et vision globale, portée par un leadership ministériel compétent, explique pourquoi le Cameroun émerge aujourd'hui comme un modèle en matière de planification énergétique en Afrique subsaharienne. Reste maintenant à transformer l'essai sur le terrain, où les attentes des populations sont immenses.

En définitive, ce Compact énergétique porte l'empreinte de la vision du président Biya : un Cameroun émergent où l'énergie n'est plus un privilège mais un droit accessible à tous. Sa réussite conditionnera l'atteinte des objectifs de développement industriel, de création d'emplois et d'amélioration des conditions de vie.

Le chemin sera long et semé d'embûches, mais l'ambition affichée montre que le Cameroun a choisi de prendre son destin énergétique en main. À l'heure où l'Afrique centrale cherche des modèles de développement résilients, le "modèle camerounais" pourrait bien faire école.