Opinions of Sunday, 9 November 2025

Auteur: Prince

Un partisan de Tchiroma répond au ministre Fame Ndongo

Le ministre Jaques Fame Ndongo Le ministre Jaques Fame Ndongo

1. « Aucune Nation ne s’est construite dans le désordre, l’anarchie, la chienlit. »

Erreur, Monsieur le Ministre.

Aucune nation ne s’est construite dans la peur, la soumission et le mensonge non plus.

La France est née d’une révolution, les États-Unis d’une insurrection, et même Israël d’une lutte acharnée.
Le désordre, parfois, c’est le cri de la vie qui refuse l’asphyxie.
Votre « ordre », lui, c’est la paix des cimetières : il étouffe pour mieux régner.

2. « Sans la paix, rien ne vaut la peine. »
La paix sans justice est une illusion.

Un ventre vide n’entend pas vos prières ministérielles.
Vous parlez de paix pendant que des enfants creusent la terre pour y chercher leur repas.

Vous confondez tranquillité des puissants et sérénité du peuple.
Votre paix, Monsieur, c’est un cache-sexe pour l’injustice sociale.

3. « C’est grâce à la paix qu’on peut cultiver, se soigner, aller à l’école… »
Belle phrase d’un bureau climatisé.

Mais la paix dont vous parlez n’existe que sur le papier.

Quand la paix devient un slogan, elle cesse d’être une réalité.

Le Camerounais qui meurt à l’hôpital faute de soins n’a pas connu la paix, mais l’abandon.

Celui qui enseigne sans salaire ne vit pas en paix, il survit dans le mépris.

4. « Aucune grande œuvre n’est née du désordre. »
Et pourtant, les plus grandes œuvres humaines naissent de la contestation.
C’est l’indignation qui fait les révolutions, pas la soumission.
Ce que vous appelez « désordre » est parfois le chaos fertile des consciences éveillées.
Votre discours veut figer la nation dans un coma administré.

5. « Ceux qui prônent les villes mortes n’aiment pas le Cameroun. »
Non, Monsieur le Ministre.

Ceux qui prônent les villes mortes aiment trop le Cameroun pour continuer à danser dans son agonie.

Leur silence, leur refus, leur résistance sont des formes de patriotisme brûlant.

Le vrai désamour du Cameroun, c’est de le regarder pourrir et d’applaudir encore.

6. « Le chef de l’État n’a qu’un seul maître : le peuple souverain. »
Mensonge d’État.

Si le peuple était réellement souverain, il ne mendierait pas la dignité au pied des palais.

Le seul maître du Chef, c’est le système qu’il a nourri : un réseau de fidélités, d’intérêts, de peur et d’obéissance.

Le peuple ne commande pas, il subit.

7. « On ne peut pas vouloir le bonheur du peuple et paralyser la nation. »
C’est précisément parce que la nation est paralysée que le peuple crie.
C’est parce que les routes sont coupées par la corruption, les hôpitaux dévorés par les marchés fictifs, que le pays s’étouffe.
Ne confondez pas ceux qui ralentissent la marche, et ceux qui veulent changer la direction.

8. « Heureusement, la majorité a choisi la paix. »
Non, Monsieur.
Elle n’a pas choisi : on lui a imposé.
Quand on n’a ni électricité, ni emploi, ni justice, on n’élit pas, on endure.
Votre majorité est une addition d’abandons, pas une adhésion.

9. « Le Cameroun est un havre de paix. »
Un havre ? Non.
Une coque trouée qui flotte encore par miracle.
Vous confondez l’absence de guerre avec la présence de bien-être.
La paix ne se mesure pas au silence des armes, mais au souffle des ventres rassasiés.

10. « Union sacrée autour du Président réélu. »
Sacrée pour qui ?

Pour ceux qui ont fait serment sur les cercueils du peuple ?

Vous parlez d’union, mais vous régnez par la division : ethnique, sociale, linguistique.

Une union forcée n’est qu’un collier sur un peuple asphyxié.

Conclusion :
Monsieur le Ministre, votre prose brille comme un vitrail, mais elle cache la lumière.

Vous glorifiez la paix sans vérité, l’ordre sans justice, la foi sans âme.
Vous parlez d’un Grand Destin pendant que la jeunesse écrit sa survie sur les bancs des consulats.

Votre discours n’est pas un texte politique, c’est une messe funèbre pour une République qu’on a enterrée vivante.

4. « Aucune grande œuvre n’est née du désordre. »

Et pourtant, les plus grandes œuvres humaines naissent de la contestation.
C’est l’indignation qui fait les révolutions, pas la soumission.
Ce que vous appelez « désordre » est parfois le chaos fertile des consciences éveillées.