Opinions of Friday, 24 October 2025

Auteur: English Cameroon for United Cameroon

Seules les manifestations peuvent amener le régime à déclarer Tchiroma vainqueur

Grande manifestation au Cameroun Grande manifestation au Cameroun

Avec tristesse pour le décès de notre sœur Zouhaira, nous implorons Dieu pour qu'il apporte son réconfort à sa famille et à toute la nation. Que Dieu le plus miséricordieux lui accorde le repos éternel. Elle a été tuée à Garoua par une balle tirée par les forces déployées par les redoutables voleurs d'élections pour empêcher les manifestations pacifiques. Nous implorons également Dieu pour qu'il nous donne le courage de poursuivre la lutte pour la libération de notre pays de l'emprise des voleurs d'élections arrogants du RDPC et des institutions qu'ils ont saisies. Nous appelons la police, la gendarmerie et les membres des forces armées à reconnaître le caractère purement politique et pacifique de nos manifestations. Ils doivent s'abstenir de cibler des civils non armés ou de bloquer des manifestations pacifiques.

Nous tenons à souligner que des manifestations soutenues sont absolument nécessaires dans notre lutte de libération. Il a déjà été démontré que la dangereuse coalition RDPC, MINAT, ELECAM et le Conseil constitutionnel n'a pas l'intention de proclamer M. Issa Tchiroma Bakary vainqueur légitime de l'élection du 12 octobre. Ces manifestations ne doivent pas attendre cette annonce. Le report de l'annonce du vainqueur semble motivé par diverses considérations. Profitons de ce délai pour réaffirmer notre opposition à toute tentative de proclamer le vainqueur M. Biya.

1. Le Conseil constitutionnel pourrait être motivé par une ou plusieurs raisons pour reporter la proclamation du vainqueur du jeudi 23 octobre au lundi 27 octobre 2025. Mais les manifestations doivent se poursuivre.

1.1. Nous avons précédemment recommandé que nos manifestations soient fortement décentralisées et organisées en fonction des rassemblements dans nos différents lieux de culte. Nous avons donc recommandé de manifester le vendredi près des mosquées après la prière du vendredi (jummah). Ceux d'entre nous qui ne sont pas musulmans ou qui ne participent pas à la prière devraient se joindre à ces manifestations après la prière. Nous avons également recommandé que, le dimanche après la messe, les groupes chrétiens organisent des manifestations près de leurs lieux de culte. Ceux d'entre nous qui aspirent au changement mais ne sont pas chrétiens devraient se joindre aux manifestations devant les églises les plus proches de chez eux. Nous maintenons cette recommandation et appelons les résistants à coordonner et à pérenniser ce mouvement. Nous pourrions ajouter d'autres manifestations spontanées, mais ces deux journées constituent notre point de départ.

1.2. Nous avons également entendu des anecdotes selon lesquelles M. Biya aurait tenté de convaincre le président élu, M. Issa Tchiroma, de trahir la lutte de libération du peuple en rejoignant son gouvernement de voleurs d'élections comme Premier ministre. Nous sommes convaincus que ce stratagème ridicule a été catégoriquement rejeté par M. Tchiroma. Cela ne signifie pas que ce régime sans vergogne ne cherche pas à négocier par d'autres moyens tout en refusant de quitter le pouvoir.

1.3. Depuis l'époque de M. Ahidjo, il est connu que M. Biya est un terrible procrastinateur et qu'il est indécis face aux défis qui exigent une action urgente. Après avoir perdu beaucoup de temps à éviter de décider, il a encore tendance à prendre de mauvaises décisions. Ses partisans, peu critiques, qualifient avec admiration ce manque de détermination de signe que Biya maîtrise le temps. Il semble que cette procrastination habituelle s'applique au résultat de cette élection. M. Biya savait dès le soir du 12 octobre qu'il avait perdu l'élection face à M. Tchiroma. Il aurait ensuite personnellement demandé à la direction d'ELECAM de rectifier les résultats afin de pouvoir remporter l'élection par tous les moyens.

1.4. Le retard dans la proclamation des résultats des élections semble motivé par une ou plusieurs raisons : éviter de déclencher des manifestations après les prières du vendredi et du dimanche ce week-end, se donner plus de temps pour négocier un gouvernement d’union nationale avec M. Tchiroma, ou simplement jouer les virtuoses du temps en espérant qu’après avoir fait du bruit, les Camerounais accepteront la victoire volée de M. Tchiroma. Il est illogique de penser que la proclamation des résultats est reportée pour les modifier et proclamer le vainqueur légitime.

1.5. Tant que les résultats devant être proclamés par le Conseil constitutionnel n’auront pas été approuvés et signés par la délégation de M. Tchiroma à ELECAM, il ne faut pas interpréter à tort les tactiques dilatoires de la dangereuse coalition du RDPC et des institutions comme un signe avant-coureur d’une possible proclamation de M. Tchiroma vainqueur. Seul un recomptage et une nouvelle vérification des procès-verbaux des bureaux de vote et des différentes circonscriptions administratives permettraient de savoir si cette dangereuse coalition a changé ses habitudes. D'ici là, nous devons reconnaître que seules les manifestations peuvent nous aider à atteindre les objectifs de notre lutte actuelle : la proclamation immédiate de M. Tchiroma comme vainqueur de l'élection et le départ de M. Biya.

1.6. Aucun don matériel ne peut faciliter l'abandon de la présidence par M. Biya. Il semble prêt à tout pour rester président et mourir. Nous devons donc être prêts à lutter jusqu'au bout contre son obstination. La seule chose que son régime craint, ce sont les manifestations. Pour que les manifestations réussissent, plusieurs éléments sont nécessaires.

1.6.1. Un climat pacifique : Jeunes et moins jeunes doivent pouvoir participer aux manifestations sans crainte de violence. Nous devons éviter toute violence contre les personnes ou les infrastructures. Nous devons nous organiser et identifier des personnes de confiance capables de contribuer à la coordination.

1.6.2. Des points de rassemblement stratégiques dans tout le pays : par exemple, se rassembler après la prière du vendredi et du dimanche est un facteur important, en plus des autres manifestations spontanées organisées en semaine.

1.6.3. Couverture médiatique de nos manifestations : la communauté internationale sait que M. Tchiroma a gagné. Si nous manifestons, elle finira par nous soutenir. Nous devons montrer que nous ne nous arrêterons pas tant que M. Biya n'aura pas transmis le pouvoir au président nouvellement élu. De plus, M. Biya entretient un lobby international coûteux qui projette une image positive de lui. Des manifestations accompagnées d'une bonne couverture médiatique détruiront cette image soigneusement entretenue.

1.6.4. Une distinction claire entre manifestations et insurrections/émeutes : nos manifestations sont protégées par la Constitution et la Déclaration universelle des droits de l'homme. En fait, nous défendons l'esprit même de la Constitution, établie par la volonté du peuple souverain pour son auto-gouvernance. Il peut, par les manifestations, déloger un tyran qui cherche à usurper son pouvoir souverain avec l'aide d'institutions compromises. Nos manifestations, motivées par des objectifs précis, ne sont pas des émeutes. Nous ne participons pas à des émeutes sans but. Nous défendons la Constitution et établissons la justice comme fondement d'une paix durable au Cameroun.

1.6.5. Un vivier d'assistants juridiques pour faciliter la libération des personnes arrêtées : La police, la gendarmerie et l'armée disposent de capacités limitées. Certains d'entre eux soutiennent notre droit constitutionnel de manifester. Les prisons camerounaises sont surpeuplées. Il y a peu de place pour accueillir de nouveaux prisonniers. Si nous continuons à nous concentrer sur les manifestations, M. Biya démissionnera dans moins d'un mois. Toutes les personnes arrêtées seront immédiatement libérées. Nous pourrons alors nous concentrer sur l'arrestation de personnes comme M. Paul Atanga Nji pour leurs crimes contre le peuple et pour falsification de documents officiels.

2. Notre lutte pour la libération a une dimension spirituelle ; tous les prédicateurs soucieux de notre nation doivent refléter cette dimension dans leurs sermons de ce week-end. Prêchons la justice comme voie vers la paix et l'harmonie sociale.

2.1. En lien avec la mort de notre sœur Zouhaira et le désir général de voir la justice remplacer l’injustice, nous pouvons puiser réconfort et inspiration dans les paroles de Dieu à travers le prophète Isaïe, ou Ishaya en arabe, chapitre 40, versets 1-2 et verset 3 :

« Consolez, consolez mon peuple », dit votre Dieu.

« Parlez à Jérusalem avec consolation, et criez-lui que son combat est terminé, que son iniquité est pardonnée ; car elle a reçu de la main du Seigneur le double de tous ses péchés. »

« Toute vallée sera exaltée, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les chemins tortueux seront redressés, et les endroits accidentés seront aplanis.»

2.2. Notre situation est semblable à celle de Jérusalem, la ville souffrante de l’époque. Dieu apporte du réconfort à nos âmes endeuillées après des décennies de déclin moral, social, économique et politique dans notre nation. La guerre contre les ténèbres est sur le point d’être gagnée. Nous avons trouvé de la force les uns dans les autres et aujourd’hui, nous avons clairement voté en faveur d’une aube nouvelle. Cette aube nouvelle apportera la transformation divine de notre injustice en justice. Ceux qui sont arrogants et ivres de pouvoir aujourd’hui seront humiliés. Ceux d’entre nous qui ont été invisibles dans leur pauvreté et leur impuissance politique seront désormais exaltés. Le peuple accède au pouvoir. Les failles de notre gouvernement seront redressées. Les aspérités seront aplanies. Le Dieu de justice lui-même nous gouvernera par nos consciences, notre liberté et l'esprit de justice de nos lois et de notre nouvelle constitution.

2.3. Voilà le genre de message encourageant que nous souhaitons entendre de nos prêches ce week-end. Méfiez-vous des prêches mandatés par le régime, dont les lèvres s'imprègnent de l'huile du régime et nous endorment avec des chants creux de paix et d'unité. Notre paix durable viendra de la justice que nous recherchons, y compris la vérité des urnes. Qui est le plus uni aujourd'hui ?

Ceux d'entre nous qui aspirent au changement ou le RDPC, qui divise les communautés et qui est en quête de voix supplémentaires pour combler un large écart électoral ? M. Tchiroma a remporté les élections dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord, de l'Adamaoua, du Littoral et de l'Ouest, ainsi que dans la diaspora. Il a probablement remporté la région du Centre ou y est à égalité avec M. Biya. Il a remporté la quasi-totalité des sièges régionaux. Le RDPC a dû recourir sans vergogne au vol de voix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest déchirées par la guerre. Nous sommes unis du Nord au Sud, d'Est en Ouest. La seule chose qui unit le RDPC est son élitisme cupide à travers le pays. Méfiez-vous donc des prédicateurs qui méprisent la justice et chantent la paix et l'unité pour protéger une élite indifférente alliée à Paul Biya. Si vous avez été appelé à servir vos frères et sœurs en tant que prédicateur, prêchez la justice et soutenez-les alors qu'ils utilisent les manifestations pour provoquer le départ du vaincu Paul Biya.

2.4. Cette prophétie d'Isaïe/Ishaya ne se réalisera pas si nous abandonnons notre seule arme puissante. Les manifestations sont notre fronde de David contre l'arrogant Goliath, le RDPC corrompu. Ne relâchons pas nos efforts. Sans crainte, unissons nos forces et protestons ensemble, pacifiquement. La victoire est nôtre si nous protestons avec constance, exigeant ce qui est juste et bon pour notre pays aujourd'hui.

Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse et protège le Cameroun alors que nous manifestons pour libérer notre pays de l'emprise du régime de M. Biya. En vain résiste-t-il, car, par la grâce de Dieu, nous vaincrons.