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Opinions of Thursday, 25 April 2024

Auteur: English Cameroon for United Cameroon

Scandales ELECAM: monsieur Maurice Kamto, où sont les preuves ?

Prof Maurice Kamto Prof Maurice Kamto

Nous revenons sur les problèmes d'ELECAM en relation avec une récente lettre critique de M. Maurice. Nous sommes en général d'accord avec les accusations portées contre ELECAM, mais l'opposition doit faire davantage pour étayer ses affirmations et également se concentrer sur les pressions stratégiques susceptibles d'améliorer la situation. Nous terminons par un commentaire sur le chaos dans nos sports et dans le RDPC.

1. Scandales ELECAM : besoin de preuves
Nous savons tous qu'ELECAM et le RDPC sont unis pour refuser aux Camerounais le véritable exercice de leur souveraineté populaire en matière électorale. Pour les faire changer, nous devons être précis dans nos accusations et quantifier nos estimations de leur fraude. Les statistiques et les témoignages personnels sont plus éloquents que les généralisations.

1.1. Grâce à la subversion des instruments de l’État par le RDPC, l’accès réduit aux actes de naissance, aux cartes d’identité et aux centres d’inscription des électeurs se traduit par une suppression effective de l’inscription des électeurs.

1.2. M. Kamto a raison d'affirmer que de nombreux responsables d'ELECAM sont des militants actuels ou récents du RDPC. Nous avons besoin de leurs noms et nous devons leur demander de se retirer. En fait, il ne faut pas faire confiance à tous les responsables des élections de 2018 et 2020 pour les prochaines élections. Les partis ont le droit de dénoncer ces pratiques qui érodent la confiance et d’appeler à des changements.

1.3. Sur le refus d'ELECAM de publier la liste électorale, M. Kamto a raison. Cette question a déjà été soulevée par M. Abdourahman Baba. Les journalistes ne considèrent pas cela comme une violation grave. Nous devons nous concentrer là-dessus. La raison pour laquelle ELECAM n'est pas disposé à publier cette liste est en partie due à sa tradition de mélanger les listes électorales dans les zones d'opposition pour réduire la participation électorale. Nous devons accroître la transparence des listes électorales en insistant pour que cette liste soit publiée. Les partis politiques ont le droit de continuer à poursuivre ELECAM en justice. Le fait que ces tribunaux ne puissent pas agir ne signifie pas que l'augmentation de l'ampleur du problème ne puisse pas frustrer les efforts du gouvernement en matière de nouveaux prêts. Les prêteurs considèrent les systèmes électoraux défectueux comme des risques élevés, surtout si le potentiel d’une réaction significative de l’opposition est démontré.

1.4. Le point critique sur lequel M. Kamto ne parvient pas à fournir de preuves est le nombre d'électeurs inscrits entre janvier et mars 2024. ELECAM a déclaré que les nouveaux électeurs s'élevaient à 144 817. Il semble certainement que ce nombre soit faible. Mais nous n'avons aucune référence. Le CRM/MRC peut-il nous fournir une estimation du nombre d'électeurs inscrits à la suite de leur propre campagne ? Ce n’est qu’en publiant des données aussi partielles que l’extrapolation à l’ensemble de la nation pourra être utilisée pour remettre en question ELECAM.

1.5. L'estimation du nombre d'électeurs nouvellement inscrits n'est pas la seule preuve pouvant être opposée à la manipulation d'ELECAM. D'autres astuces ont été rapportées :

1.5.1. Il arrive que des responsables d'ELECAM invités à accompagner les campagnes d'inscription des électeurs arrivent en retard. De plus, ils insistent pour partir plus tôt, même s'il reste encore des personnes à inscrire. Il arrive parfois que ces responsables se plaignent d’un dysfonctionnement de l’équipement ou de l’indisponibilité d’autres fonctionnaires.

1.5.2. On sait et on peut en témoigner que certaines personnes attendent plus d'un an avant que leur carte d'électeur ne leur soit délivrée après leur inscription. L'inscription ne suffit pas ; avoir la carte en main est important. Les partis d’opposition peuvent fournir des preuves de l’ampleur de ce problème.

1.5.3. De nombreux Camerounais qui ont déménagé dans de nouvelles villes et régions ont extrêmement du mal à mettre à jour leur nouvelle circonscription. Des hommes politiques attentifs devraient être capables d’évaluer quantitativement l’ampleur du problème. Les partis devraient disposer de numéros de contact auxquels les compatriotes frustrés qui ont du mal à s'inscrire, à obtenir leur carte d'électeur ou à mettre à jour leur circonscription, peuvent appeler et demander de l'aide. Cette situation affecte de manière disproportionnée les anglophones déplacés par le conflit armé.

1.5.4. Les partis d'opposition devraient être en mesure de déterminer si ELECAM emploie suffisamment de travailleurs et les forme régulièrement. C’est ainsi que fonctionnent les organes électoraux. Ils sont occupés à former le nouveau personnel. Nous ne savons pas quand le nouveau personnel sera recruté et cela semble être dû au fait qu'un canal est établi entre le RDPC et ELECAM.

1.6. Le site Internet d'ELECAM est une honte et un échec total. Les partis d’opposition devraient examiner cet échec. Les sites Internet des commissions électorales en Afrique sont conçus pour informer les électeurs. Le site Internet d'ELECAM est mal conçu et ses informations sont à caractère bureaucratique. L’électeur n’est pas au centre de l’attention.

Beaucoup de gens suggèrent que la population du Cameroun est comparable à celle du Ghana, même si en réalité, le Cameroun a une population plus petite. La population du Ghana est estimée à 33 millions d'habitants. Sur le site Internet de leur commission électorale, on peut clairement lire que le Ghana compte aujourd'hui environ 17 millions d'électeurs, 33 367 bureaux de vote et 27 partis politiques enregistrés. Les élections présidentielles du pays sont désormais largement binaires : un affrontement entre le NPP et le NDC. Bien que la prochaine élection présidentielle ait lieu en décembre 2024, nous connaissons déjà les candidats du parti, l'ancien président John Mahama de retour comme candidat du NDC et l'actuel vice-président, Mahamudu Bawumia, comme candidat du NPP.

Si nous nous arrêtons simplement au nombre d’électeurs inscrits au Ghana, 17 millions, et comparons avec nos chiffres catastrophiques d’ELECAM de 7,3 millions, nous voyons le problème de notre pays bien-aimé. L'âge minimum pour voter au Ghana, comme dans la plupart des pays africains, est de 18 ans. Au Cameroun, le régime a peur des jeunes électeurs, d'où 20 ans minimum.
Si l'on prend la population du Cameroun à 27 millions d'habitants et que l'âge médian au Cameroun est d'environ 18 ans (la moitié de la population a moins de 18 ans), alors nous pouvons conclure que nous avons environ 12 millions d'électeurs éligibles.

L'âge médian au Ghana est d'environ 20 ans. Cela explique pourquoi leur nombre d'électeurs inscrits est de 17 millions, soit plus de la moitié d'une population de 33 millions d'habitants. Cela signifie que dans un pays qui fonctionne correctement, le numéro d’inscription des électeurs est une bonne estimation de la population. Le Cameroun doit expliquer pourquoi ses électeurs inscrits sont très loin de représenter environ 50 % de l'estimation de la population utilisée pour les analyses économiques et de crédit.

Pour que les élections jouent leur rôle démocratique constitutionnel, nous devons d'abord comprendre pourquoi les électeurs inscrits au Cameroun sont loin de représenter près de 50 % de la population estimée. C'est la première bataille de l'opposition. Il faut le combattre avec des preuves et des analyses quantitatives. Pour commencer, nous avons besoin de la publication de la liste des électeurs.

2. La distraction est notre spécialisation

Nous, Camerounais, ne parvenons pas à accomplir de grandes choses ou à changer notre situation en nous spécialisant dans la distraction.

2.1. Eto'o contre Ministre des sports : On arrive à mal interpréter l'échec du système des hautes instructions et de l'Etat unitaire. Nous en avons fait une bataille entre deux Camerounais en aval d’un État hypercentralisé qui édicte des lois contradictoires et les écrase de hautes instructions. Réveillez-vous et concentrez-vous sur la source du problème : M. Paul Biya et son obsession pour l’État unitaire.

2.2. Le football comme distraction : Le football n’est qu’un des nombreux sports pratiqués par les Camerounais. De nouveaux types de sports sont créés chaque année. Dans un pays qui fonctionne bien, ces organisations fonctionnent sans problème même si elles reçoivent des subventions de l'État. Les citoyens ne viennent que pour applaudir et apprécier la performance de leur compatriote. Au Cameroun, les hommes politiques ont découvert que le football est une bonne manière de nous distraire de nos malheurs politiques. C'est pourquoi nous avons tellement concentré notre attention sur le football que l'équipe camerounaise de handball a été disqualifiée faute de dispositions logistiques de base. Dans un pays libre doté de véritables unités fédérées d’associations civiles, nous ne devrions pas entendre parler d’un tel embarras pour notre pays bien-aimé.
2.3 : Les artistes camerounais pourraient faire davantage pour la campagne d'inscription des électeurs : Nous remercions notre frère, Ben Decca le musicien, qui a récemment publié un message sur les réseaux sociaux encourageant les gens à s'inscrire sur les listes électorales. C’est la chose la plus non partisane que les citoyens de tous les horizons devraient faire. Nous appelons les autres artistes à servir leur pays en encourageant les devoirs civiques fondamentaux.

Que Dieu vous bénisse, lecteur, et que Dieu bénisse notre pays bien-aimé, le Cameroun, alors que nous luttons pour le libérer grâce à une gouvernance correctement fédérée et à un régime constitutionnel.