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Opinions of Mercredi, 13 Octobre 2021

Auteur: Bertin Metsengue

Revendications des populations de Minta: surprenantes explications d'un journaliste pro-Biya

Les populations de Minta ont manifesté leur colère contre la pénurie du courant électrique de leur localité. Mais selon le journaliste Bertin Metsengue, il y a de la manipulation dans ces revendications des populations bien qu'elles soient légitimes. Il souligne qu'elles sont l'oeuvre des hommes politiques véreux qui en ont trouvé une aubaine pour mettre la pression sur le gouvernement.



Après les remous du tronçon Akom2 dans le Sud il y a quelques jours c'est autour des chefs de l'arrondissement de Minta dans la haute Sanaga region du Centre de saisir le premier ministre chef du gouvernement pour se plaindre des pénuries d'électricité ce lundi 11 Octobre. Entretemps, le Ministre de l'Eau et de l'Énergie en juin avait déjà posé le problème de l'électrification des 9000 localités restantes dont les estimations s'élèvent à 870 milliards de Fcfa . Et si toutes les localités non électrifiées venaient à se soulever le problème serait il résolu ?

Il y a un phénomène qui prend peu à peu place ces derniers temps au sein de certaines populations camerounaises. La crise anglophone a montré à d'autres populations qu'on peut exprimer son mécontentement par la violence et des actes collectifs répréhensibles. C'était le cas d'Akom 2 où les populations ont cru bon bloquer le passage parce qu'ils réclament la route et l'électricité. Les Chefs de Minta eux aussi ont jugé utile de ne pas utiliser les moyens violents pour se faire entendre même si un c’est une démarche motivée par ce qui s'est passé à Akom2. . Il devient donc important de mieux expliquer à ces populations les réalités économiques du pays. L'Etat se bat à donner les meilleurs conditions de vie à ses populations mais cela ne saurait se faire à la vitesse que les populations souhaitent.

La réalité : 874 milliards pour électrifier toutes zones rurales !
Lors de la session parlementaire de Juin dernier, le Ministre camerounais en charge de l'Eau et de l'Énergie a exposé aux députés de la Nation les besoins des zones rurales ainsi qu'ils suivent :
"
Pour parvenir à électrifier l’ensemble de 9 000 localités de notre pays et qui ne le sont pas encore, il faudrait sur la base des études menées par les équipes locales du MINEE, que l’Etat puisse mobiliser un montant d’environ 874 milliards de F CFA réparti ainsi qu’il suit :
Région du Nord : 267 milliards ; Centre : 104 milliards ; Adamaoua : 101 milliards ; Sud : 95 milliards ; Extrême-Nord : 90 milliards ; Nord-Ouest : 66 milliards ;Est : 66 milliards ;Littoral : 50 milliards ;Ouest : 45 milliards ;Sud-ouest : 28 milliards.

En vue d’adresser cette question du financement, l’Etat a mis en place le Fond de Développement du Secteur de l’Electricité qui est à sa première année d’existence avec une dotation de 7 milliards pour l’exercice 2021. " Cette communication devrait être relayée par les élus locaux qui doivent d'avantages informer les habitants du monde rural sur les chantiers entrepris à entreprendre pour leur bien-être.

Décentralisation c'est le moment d'agir !
Les collectivités décentralisées doivent prendre une part active dans l'électrification des zones rurales dans la mesure où depuis plusieurs années maintenant l'État a libéralisé le secteur de la production d'électricité. Chaque région devrait s'impliquer à la construction des mini barrages de moins de 20 MW pouvant couvrir les besoins en énergie dans la région. Le Patronat de doit pas resté à la traine. Les entrepreneurs camerounais restent plus focalisés dans le commerce de la pacotille chinoise ou de la brocante occidentale laissant les expatriés se tailler des grosses parts de marché dans ce secteur. Il n'est plus question ici de rester à attendre que l'Etat fasse tout alors que le marché est suffisamment ouvert.
La revendication une aubaine pour les hommes politiques véreux !

L'attitude d'impatience qu'adopter certaines populations est aussi le fruits des discours tendancieux et irresponsables qu'ils véhiculent dans les médias sociaux et certains clubs de bavardage. Ces discours qui encensent ceux qui utilisent les moyens violents pour se faire entendre. Cela se voit dans la crise anglophone et dans d'autres situations comme Akom2 et autres. Ces vendeurs d'illusions écument les médias avec leurs lieutenants pour pouvoir la désobéissance civile. Il devient urgent pour le gouvernement et les régulateurs de mettre un accent sur les bonnes pratiques.