RDPC : les partisans de Paul Biya déversent leur colère sur le ministre Henry Eyebe Ayissi

Des militants du RDPC de la Lekie ont exprimé leur mécontentement à l’encontre du ministre des domaines, HENRY EYEBE AYISSI. Ils ont envoyé une si longue lettre ouverte au ministre.

Il s’agit d’une lettre du Collectif des Militantes et Militants de la Section Lékié-Ouest I. Ils se disent indigné(e)s par les pratiques politiques du Ministre Henri EYEBE AYISSI.

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR HENRI EYEBE AYISSI, MINISTRE DES DOMAINES, DU CADASTRE ET DES AFFAIRES FONCIERES ET CHEF DE LA DELECATION PERMANENTE DEPARTEMENTALE DU COMITE CENTRAL DU RDPC DE LA LEKIE

Monsieur le Ministre,
Leu festivités du 37e anniversaire du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) viennent, encore de mettre Monatélé, le Chef-lieu du département de la Lékié, en vedette et à le Une des manchettes de journaux. Nous disons encore car votre ingéniosité nous y a presque habitués vous hissant en classe exceptionnelle des mises en scène. On aime ou on n'aime pas, cela, pour l'histoire, portera votre marque personnelle : les appels de Monatélé, leurs particularités et aspérités. Chacun dans son contexte.

Cette fois, vous appelez à une dynamique derrière le Président Paul BIYA, évidemment Candidat naturel du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) en l'état des textes et de la situation. Mais aussi, vous suggérez une anticipation de l'élection présidentielle. En nous réservant la possibilité de revenir sur cette question au fond dans la mouture qui suivra la présente, permettez-nous d'aborder quelques éléments de forme.

Monsieur le Ministre, qu'il vous sied de nous excuser si nous mêlons faits et appréciations. L'émotion coléreuse et les frustrations accumulées ne permettent pas de faire autrement.

Revenons aux faits.

Ailleurs, il s'agirait des détails, pis des anecdotes. Sauf qu'ici, ils sont lourds de signification et complexes de sens. Ils sont si répétitifs qu'ils semblent être, un style établi, mieux, une coutume. Ils semblaient être subtils, mais ils deviennent grossiers qu'ils en donnent à se voir même aux aveugles. Le 24 mars dernier, alors que les militantes et militants laborieux sont partis de bonne heure massivement et des contrées lointaines, au parcours de combattant, pour des festivités prévues commencer à 13 h, tenant en compte l'agenda d'une certaine élite, c'est aux encablures de 17 h que le meeting a démarré. Il convient de rappeler que vous êtes coutumier de ces retards dont l'esprit et la lettre pourraient participer de l'expression d'une volonté de puissance.

Miette, d'une volonté de nuisance donnant au RDPC l'image d'une formation politique dont le thanotopolitique (politique de la mort) serait le signe. Déjà, en son temps, le Patriarche MBASSI Prosper avait attiré votre attention sur la question. Un éthos qui tranche avec la Vision du Président National, S.E. Paul BIYA, Président de la République, Chef de l'Etat. Pour qui, le RDPC doit être un outil de promotion et de respect de l'humain. En plus, il serait opportun de relever que ces militants qui, pour vous, ne seraient que du bétail politique vivent de la terre et donc de l'agriculture.

Le mois de mars avec le retour des pluies, pour chaque minute qui passe, est d'une valeur inestimable pour eux. C'est dire non seulement les sacrifices qu'ils ont dus faire, mais aussi la nature du supplice dont ils sont holocauste à cet autel de puissance et d'égo qu'il nous semble difficile de qualifier. Monsieur le Ministre, vous étiez invité de prestige de la Section RDPC Lékié-Ouest I. Le programme qui vous a d'ailleurs été préalablement soumis a été diffusé dès l'entame des festivités. Il vous a fallu arriver en salle pour prendre le micro et balayer sans autre mesure ledit programme et annoncer le vôtre ainsi dévoilé devant les organisateurs et les militants au même moment. Alors que l'organisation était mise en place, de façon concertée et régulière, vous êtes arrivé et avez bouleversé l'ordre protocolaire, ravalant les élites locales aux seconds rangs, sans égard aucun, les ayant délogés publiquement et de façon très humiliante et même affligeante.

Un peu plus..., les festivités ont été préparées sur tous les plans. Ce qui suppose une mise en branle de certaines énergies et ressources. Votre arrivée n'a tenu compte de rien de tout cela comme si les populations locales n'étaient faites que d'ignares et d'incapables à exprimer tant soit peu leurs désirs, besoins et volonté. C’eût été même le cas, par ces temps d'implémentation des paradigmes de décentralisation et de développement participatif, votre grande et vaste culture et riche background vous auraient commandé d'agir autrement. Ou alors, et c'est encore douloureux de l'imaginer, lorsqu'il faut faire parler la Lékié. Monatélé a le droit sinon le devoir de se taire.

Vous êtes venu avec votre motion au mot près toute prête et dont le contenu n'a été nullement préalablement communiqué et qui donc n'a tenu aucune considération des réalités locales... sauf à faire de nous des porteurs de pancartes. Comme dit à l'entame, c'est si répétitif que ça marque les consciences les moins attentionnées, ça devient si grossier que désormais le miracle que vous réalisez est bien plus que celui de faire passer un chameau par un trou d'aiguille.

Non. Monsieur le Ministre, Monatélé n'est pas la serpillère et ne sera plus le marchepied de quelques pouvoiristes passablement dépassés et aux méthodes moyenâgeuses. Vous êtes de la Lékié, tout comme nous autres, plus d'un demi-million de personnes qui constituent, en n'en point douter, sur l'échiquier électoral ou plus largement politique, une force motrice déterminante que l'on tente de transformer insidieusement en bétail et bien pire, en objet de commerce, nous aurions dit de marchandage.

Vous êtes de la Lékié, comme quelques-uns, vous avez une voix autorisée, êtes une voix d'autorité, une autorité parmi les hautes, les très hautes. Vous êtes de la Lékié, à la différence de tout le demi-million autres, votre riche carrière, longue et dense expérience administrative et politique font de vous une icône, une perle précieuse et rare, on aurait espéré un modèle, un archétype.

On ne saurait le discuter, vous êtes vous-même une classe, une classe à part, à défaut, d'une classe exceptionnelle.

Monsieur le Ministre, Vous êtes de la Lékié, votre intelligence, vos compétences et votre parcours vous font assurément la comprendre, la connaitre, la maîtriser comme très peu peuvent s'en prévaloir. Vous êtes de la Lékié oui. Elle coule assurément dans vos veines, vous la portez indubitablement en votre cœur, vous faites partie de son histoire et vous faites une partie de son histoire. Mais, et avec tout ce qui précède, accepte, ne souffrez pas que vous n'êtes pas la Lékié.

Voyez que vous pouvez écouter. Sachez, on ne vous demandera pas d'apprendre que tout concert suppose un ensemble, 'cher un concert de soliste.

Monatélé n'est pas un ensemble vide...
Monatélé en a ras-le-bol de vos humiliations...
Monatélé veut, peut et doit rayonner autrement...
Monatélé n'est pas un site des scénettes burlesques dont les scenarii chosifient ses propres enfants en amusant quelques sadiques...
Monatélé n'est pas qu'une ville. C’est un territoire, des hommes, des femmes, une histoire, et un espoir d'avenir dont nous sommes nous-mêmes porteurs et obligés...

Monatélé est le Chef-lieu d'un département. La LEKIE, dont nous sommes indissociables pour ne pas dire le symbole... Monsieur le Ministre, nous saurons pouvoir compter sur vous et vos atouts, en tant que digne fils de la LEKIE, pour que ce qui précède ne soit pas une pure vue d'esprit, mais une réalité consacrée.