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Opinions of Jeudi, 9 Juin 2016

Auteur: cameroon-tribune.cm

Qui est le patron de la base du RDPC

Au moment où le secrétaire général du Comité central procède à l’installation des responsables des délégations permanentes, la question ressurgit.

Le 31 mai dernier, le secrétaire général du Comité central du RDPC, Jean Nkuete entamait par Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, la valse des installations des responsables des délégations permanentes régionales et départementales du RDPC récemment nommés par le président national de cette formation politique, Paul Biya. Comme on le sait, conformément aux dispositions de l’article 28 alinéa 1 des statuts du RDPC réaménagés à l’issue du 3e Congrès ordinaire de ce parti tenu à Yaoundé les 15 et 16 septembre 2011, ces structures ont été créées pour assurer « la coordination des activités du parti ». Avant, la mise en place de ces dix délégations régionales et des 59 délégations départementales, il y avait les coordinations. La désignation de ces différents responsables avait toujours posé de multiples problèmes avec les responsables de base, élus par les militants dans le cadre des opérations de renouvellement des organes de base du RDPC. Il n’ait pas jusqu’au président national du parti qui ne soit monté au créneau pour rappeler les rôles des uns et des autres.

En effet, dans son discours d’ouverture des travaux du 3e Congrès extraordinaire du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais tenu à Yaoundé en juillet 2006, Paul Biya remarquait « au niveau des sections, il peut arriver que « les personnes dites ressources », soit en raison de leur situation matérielle, éclipsent les présidents de section issus des rangs des militants. Cela n’est pas normal. S’il est souhaitable que les élites viennent appuyer la base de leurs conseils ou de leurs contributions, cela ne doit pas les conduire à se substituer aux responsables de section ». Très au faîte des problèmes que posait la désignation des personnalités ressources dans le fonctionnement de son, Paul Biya avait simplement voulu remettre chacun à sa place. La désignation de ces responsables de coordination n’était pas jusque-là encadrée. D’où la décision du 3e Congrès ordinaire de revoir leur rôle. Ainsi donc, le RDPC a procédé à la création de dix délégations permanentes régionales et 58 délégations départementales. Les responsables de ces structures ont été désignés par des décisions du président national du parti signées respectivement le 9 décembre 2015 et le 19 décembre 2016.

Mais est-ce pour autant que la suspicion a disparu dans les esprits des militants sur le rôle des uns et des autres dans le fonctionnement du parti à la base ? Que non ! On peut dès lors comprendre les instructions données sur le terrain par Jean Nkuete depuis le début de la valse des installations des nouveaux promus. Le secrétaire général du Comité central s’est efforcé d’être clair à chacune des étapes qu’il a parcourues.« Les délégations permanentes régionales et départementales vont assurer l’unité d’action du parti pour accroitre ses performances globales, assurer le suivi de la mise en œuvre harmonieuse des orientations générales et particulières du Comité central. Elles ne vont pas constituer des goulots d’étranglement. Elles ne vont pas alourdir le fonctionnement des sections », disait-il encore avant-hier à Bertoua à l’installation de l’équipe régionale conduite par Janvier MonguiSossomba, membre du Bureau politique, comme d’ailleurs la plupart des dix délégués régionaux. Là aura été le discours. Il reste à voir comment ces instructions vont être mises en application sur le terrain entre ces hommes et femmes récemment nommés et ceux qui estiment être détenteurs des suffrages des militants depuis la fin des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du parti.