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Opinions of Tuesday, 15 December 2015

Auteur: carmer.be

Que va coûter le recensement ?

A quelques semaines de son démarrage, aucune information ne filtre sur les implications financières de cette opération ordonnée par le chef de l’Etat.   

Le Comité technique du 4e Recensement général de la population et de l’habitat s’est réuni, pour une seconde fois en moins de deux semaines, en session ordinaire hier à Yaoundé, à l’effet d’examiner l’avant projet de budget de cette opération ordonnée par décret présidentiel le 16 septembre dernier. Aucune information n’a cependant filtré au sujet de cet avant projet de budget, alors qu’on est à quelques semaines du démarrage de l’opération (au premier trimestre 2016).

Mais, il va de soi que les implications financières de ce recensement vont être importantes. D’ores et déjà, l’on se demande (non sans raison) comment le Cameroun compte le financer, dans le contexte actuel de quasi-crise. Le recensement général de la population et de l’habitat de 2005, dont les résultats avaient été publiés en 2009 du fait des difficultés budgétaires, avait coûté 8 milliards F Cfa et avait été supporté en totalité par le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa). Le  ne comptait que  19,4 millions d’habitants environ. A ce jour, l’on estime la population camerounaise à environ 23 millions d’âmes. Du coup, le coût du prochain recensement va être beaucoup plus élevé, au vu notamment des nombreuses innovations qui sont prises en compte pour améliorer la qualité de cette opération.

L’utilisation des tablettes numériques va à elle seule occasionner des dépenses supplémentaires de l’ordre de 3,3 milliards F Cfa au bas mot, dans l’hypothèse où un appareil coûte 100.000 F Cfa seulement. En effet, les agents recenseurs, 33000 au total, devront chacun être équipé d’une tablette. C’est avec ces appareils qu’ils vont collecter directement les réponses pour les transmettre immédiatement, de façon cryptée, dans les lieux chargés de réceptionner et traiter les informations. Selon le Bureau central des recensements et des études de population (Bucrep), l’utilisation des tablettes va permettre, entre autres, un traitement des données beaucoup plus rapide et l’obtention des premiers résultats du recensement en quelques mois. En 2014, la Côte d’Ivoire (23 millions d’habitants) et le Sénégal (12,8 millions d’habitants), ont procédé au recensement de la population. Pour le premier, l’opération a coûté 15 milliards F Cfa, en dehors des tablettes numériques dont la prise en charge avait été assurée par l’Unfpa.

C’est dire que le prochain recensement au Cameroun va coûter au pays les yeux de la tête. Comment va-t-on le financer ? L’Unfpa n’a pas encore pris des engagements fermes dans ce sens.   Au Bucrep, l’on explique la non publication du projet de budget de cette opération par le fait qu’il n’a pas encore été validé par la coordination nationale du recensement.