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Opinions of Thursday, 14 December 2023

Auteur: Eric Akam

'Quand les femmes Ekang décident de s'enduire de merde...'

Mani Bella ici couverte de chocolat ou de la 'merde' Mani Bella ici couverte de chocolat ou de la 'merde'

Quand les femmes Ekang décident de s'enduire de merde, elles perdent donc toute la poésie et la dignité que nos mères on su préserver avec fierté. Ce qui se passe sur la toile est spectaculaire, parce qu'on a beau décaper la réalité, la nature reprendra toujours ses droits. Le vernis ne tient plus et les artifices peuvent donc tomber les uns après les autres. Née au Cameroun, Marthe Zambo chantait les misères et les rêves de milliers de femmes sans violence lorsqu'on sait quelles sont les possible qu'offre la langue Boulou en matière de second degré.

Coco Ateba avait la révolte entre les lignes et la grâce d'un staff avant-gardiste et son nom est devenu label respectable. Il y a eu Titi Edima et d'autres voix notamment celle de Rachel Tsoungui, qui a toujours ce feeling chargé de blues qui inspire respectabilité dû à son parcours de vocaliste. Peut être que tout ceci faisait partie des indispensables dans le projet national de l'UNC du Grand Camarade. Est ce dont à croire que tout ce qui devrait rimer avec excellence devait s'enregistrer avant novembre 1988.

Puis un jour l'industrie nous offrait Ktino, une voix d'écorchée qui racontait les déboires de ces femmes qui n'en pouvaient plus de subir cet héritage du catholicisme qui un jour donna aux hommes des droits qui surpassaient l'héritage de nos traditions.

C'était le début d'une new Era, qui donna naissance à quelques starlettes que l'anonymat venait chercher comme ces vagues qui epurent la côte. C'était un autre monde, une autre sensibilité. C'était à cette époque des les hommes chantaient dans la peau des femmes. On pouvait entendre , un tonton chanter "Mon mari est jaloux, Nnom wam ane...." . Était-ce les premiers jours de la fin de la pudeur où la conquête de nos fragiles imaginaires? Toujours est-il que les chanteuses Ekang qui déferlent la chronique ont été biberonné à cette idée du monde, slalomant entre grossièreté et absence de pudeur dans les abysses pudrides de la grande misère nationale.

Lorsqu'elles se rendirent compte que seuls comptent les histoires de cœurs et la quête d'orgasme, elles en ont fait leur fond de commerce. En elles en ont profité, elles en ont joui, en servant aux oreilles des gamins une idée rétrécie de l'homme dont tout se résume entre le plexus et les genoux.
Aujourd'hui, que pouvez vous attendre d'elles?

Celles qui par un refrain ont pu redéfinir les standards sociaux, celles qui disent à nos filles qu'une femme est un être dont la préciosité s'évalue à la taille des ses faux cheveux, de ses faux parfums , etc.

Si vous avez légitimé leur statut d'incontestables divas, il est temps de payer l'addition. Ne vous offusquez d'avoir fait d'elles des monstres d'égoïsme qui pour exister peuvent empoisonner la rivière à laquelle le village s'abreuve.