Opinions of Friday, 7 November 2025

Auteur: Ntimbane Bomo

Pour le bien du Cameroun, Paul Biya doit impérativement quitter le pouvoir

Me Ntimbane Bomo Me Ntimbane Bomo

Au moment du tumulte de la campagne présidentielle, un fait majeur est passé inaperçu, mais ô combien inquiétant : Le Cameroun s'apprêterait à signer un troisième accord avec le FMI.

Cette triste nouvelle , est la consécration de l'échec et de l'enlisement économique du Cameroun. C'est la preuve que le Cameroun vient de passer 07 années d'un autre mandat inutile du Président Paul BIYA, malgré toutes les promesses lorsqu'il le commence.

Depuis 2017 , année de la signature du premier programme triennal d'austérité dit de Facilité Élargie de Crédit ( FEC) , le Cameroun fonctionne sous biberon du FMI, du fait de son incapacité à produire des ressources propres en devises. Car le gouvernement recourt aux programmes du FMI parce qu'il veut obtenir la caution du FMI qui lui permet d'aller emprunter en devises ,auprès des pays et organismes étrangers. Ce qu'on appelle sous le vocable :" Rétablissement de la viabilité extérieure".

Louis Paul MOTAZE, le Ministre des Finances l'a clairement reconnu lorsqu'il a déclaré il y a quelques jours que, si le Cameroun renonçait à signer un autre programme avec le FMI, c'est 2600 milliards FCFA de financement auquel il faudra renoncer du FMI et des partenaires.

En fait le régime actuel n'a pas d'autre choix que le FMI et ses mesures d'austérité pour obtenir des financements en devises. Car les financiers alternatifs et qui auraient pu drainer des ressources au Cameroun, sous forme d'investissements directs étrangers, à savoir les grands investisseurs dans les secteurs industriel, minier , agricole, énergie… ont peur d'investir au Cameroun, tant qu'il n'y aura pas une clarification sur les conditions d'une alternance démocratique et paisible à la tête de l'Etat.

Avec la présidence de Paul BIYA, le risque politique, critère déterminant dans la décision d'investissement dans un pays, est très, très élevé. Son âge très avancé, avec des signes apparents d'affaiblissement, et surtout le manque de légitimité de son pouvoir dû à des élections contestées, comme celle présidentielle actuelle, participent, à l'augmentation exponentielle de ce risque politique. Il aura beau changer d'équipe, de ministres, des hommes, faire des discours offensifs, des annonces, recruter des cabinets de communication étrangers et autres lobbyistes gracieusement payés, retourner ses opposants politiques, que tout cela n'aura aucun effet.

Même le fameux Cameroun émergent en 2035 restera un slogan, mieux un mirage, une vue de l'esprit. Aucun projet du fameux programme économique SND 30 (2020-2030) arrivé pourtant à mi- parcours, soit à sa cinquième année n'est bancable à ce jour , c'est-à-dire , susceptible d'être financé par un investisseur. Or pour des projets importants , il faut au moins 08 ans pour les réaliser, en partant des études, passant par la bancarisation, et la réalisation proprement dite.

C'est donc une autre aventure économiquement et socialement périlleuse et frustrante, endémiquement appauvrissante et misérable pour le Cameroun qui s'annonce avec cette prestation de serment sans saveur.

Le chômage va s'accentuer, la dette intérieure ne sera pas payée, la corruption va s'accroître du fait de l'amenuisement de ressources, les infrastructures seront difficilement construites ou aménagées…

Bref c'est la catastrophe en perspective. En conséquence, si le Président Paul BIYA, aime vraiment le Cameroun, et les camerounais, il rendrait un grand service à ce pays qui lui a tout donné, en acceptant comme tout véritable homme d'État, qu'il n'est plus l'homme de la situation, en acceptant le véritable résultat des urnes de l'élection présidentielle de 2025.