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Opinions of Saturday, 26 December 2015

Auteur: camernews.com

Piégés par les mottes de terre

La communauté urbaine de Bafoussam crée un problème en bouchant les nids de poule.

C’est la saison sèche à Bafoussam. Avec elle, la fin de cette eau boueuse qui remplissait les nombreux nids de poule qui essaiment le chef-lieu de la région de l’Ouest.

Pour se donner bonne conscience et en attendant les travaux de voirie annoncés sur financement de la France en 2017, les agents de la communauté urbaine ont entrepris de boucher les trous. A leur manière. Avec de la terre.

Dans les endroits où celle-ci a été versée, les riverains se plaignent de l’augmentation du volume de la poussière, dans une ville où elle est déjà présente en quantité. Bien chanceux ceux-là, confient presque unanimement les conducteurs de taxi, qui vivent un vrai calvaire au quotidien.

De l’usine des Brasseries du Cameroun, au quartier Banengo, à la place des fêtes, soit deux kilomètres, il y a depuis plus d’une semaine sept mottes de terre non étalées sur et aux abords de la chaussée.

Manifestement, l’appareillage pour niveler manque. Deux autres mottes ont été arrondies à la main devant la délégation régionale des affaires foncières et sont, au mieux, de grossiers dos d’âne. Ici, l’activité des longs camions qui viennent s’approvisionner réduit davantage la chaussée.

En journée, les voitures les contournent, avec peine. La nuit venue, les non habitués qui roulent vite se retrouvent avec parfois deux roues enfoncées dans la motte de terre.

« N’eut été le passage inattendu d’une délégation de réunion qui allait au deuil à Bamendjou l’autre jour dans la nuit, je serais resté dans la terre jusqu’au matin pour bénéficier du secours des premiers passants », s’énerve Pierre Defonkou, un taximan. Il ne comprend pas que « des gens qui réfléchissent puissent abandonner des camions de terre sur la route pendant des semaines ».

« C’est notre part d’émergence ici ? », demande un autre. « Que deviendrons-nous, nos enfants et nous d’ici fin janvier? Tous des tuberculeux et des coquelucheux à coup sûr… Vivement la fin du calvaire mon Dieu », se désole une consoeur, surprise par tant d’insouciance de la part du délégué du gouvernement, Emmanuelm Nzete. Contents ou non, il faudra attendre le déblocage des fonds C2D pour que les populations voient des travaux de voirie dans leur ville.