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Opinions of Saturday, 2 September 2017

Auteur: Patrice Nganang

Paul Biya accusé de tuer les leaders populaires du Cameroun

Pour l'écrivain Patrice Nganang, Biya a passé toute sa vie à tuer les leaders populaires dans l'œuf. Pour l'écrivain Patrice Nganang, Biya a passé toute sa vie à tuer les leaders populaires dans l'œuf.

Depuis 1992, la bataille du renouveau a été de rendre impossible la naissance de nouveaux leaders, en même temps que de fabriquer des faux leaders. Il y'a eu des choix malheureux du peuple, comme par exemple Celestin Monga, qui hélas, n'a jamais pu savoir lui-même ce qu'il veut malgré l'investissement populaire suite à son procès. Meme Obama qui en 1990-la n'était rien du tout est entretemps devenu président deux fois et est à la retraite. Et je ne parle même pas des gens comme les Uhuru. Par la terre brulée, le renouveau a réussi jusqu'ici à imposer au Cameroun la classe politique la plus vieille de toute l'Afrique - imaginez-vous, l'alternative dans notre pays a au minimal 80 ans, et le politique le plus jeune c'est Kamto, avec plus de 70 ans! Impensable, et pourtant vrai - les Bello Bouba, Ndam Njoya, etc, tous des vieillards, tous et tous et tous et tous.

Même des crises minimales comme celle de 2008, n'ont rien produit, car un Joe la Conscience aura été une perte totale en termes de leadership. Les leaders estudiantins sont routinièrement condamnés avec sursis, pour ainsi les rendre inéligibles. La république de Kondengui a tous ceux qui, dans le sérail ont osé rêver, et presque tous, les Marafa, quoi, ont entre 60-70 ans, bref, ce sont eux aussi des vieillards.

Et entretemps, devant ce vide artificiellement crée, le renouveau s'évertue à fabriquer des clowns, des clowns, qu'il nous présente comme leaders! Le pays est coince, nous disent les toutologues de service, le président est un 'empereur', disent-ils, or le problème de ce pays aura toujours été un problème de leadership, qui voudrait que l'on retombe par défaut sur Paul Biya, lui-même âgé de plus de 80 ans, lui-même un agoraphobe qui a passé toute sa vie à tuer les leaders populaires dans l'œuf, afin que ce ne soit que lui qui soit vu.

Mais cette fois ça n'a pas marché, oui, ça n'a pas marché. Montrez-moi donc un seul Camerounais, je dis bien un seul vierge de toute condamnation, c’est-à-dire éligible qui soit accueilli comme ça spontanément, dans une ville de ce pays-ci. Un seul. Le phénomène Agbor Balla est né. Leader de notre génération. Anglophone. Le futur, quoi.