Opinions of Sunday, 11 May 2025
Auteur: Dr Claudel Noubissie
Le samedi 10 mai 2025, un bruit court à Yaoundé : le père de la slameuse camerounaise Lydol serait l’auteur d’un crime terrible.
Selon le site Dunia News, « un drame d’une extrême violence a secoué le quartier Ngoa-Ekélé » cet après-midi-là. Le journal affirme que « le père de l’artiste camerounaise Lydol aurait mortellement poignardé un enfant de 6 ans, fils de son adversaire, lors d’une violente altercation ».
Ces informations, relayées en boucle sur les réseaux sociaux, notamment par le lanceur d’alerte N'zui Manto Yi Sep Sep, restent toutefois à prendre au conditionnel : aucun communiqué officiel (police, justice ou entourage de l’artiste) n’a, pour l’instant, validé les faits décrits.
Les autorités camerounaises n’ont publié aucune note de presse à ce sujet, et Lydol elle-même n’a fait aucun commentaire public.
Selon les articles parus sur Internet, les événements se seraient déroulés en deux temps.
D’abord, une dispute éclate entre le suspect et un autre homme, dans le quartier de Ngoa-Ekélé. Dans la confusion, le conflit dérape tragiquement : c’est alors le fils du second homme, un enfant âgé de 6 ans, qui serait visé et poignardé.
Dunia News rapporte que la population a aussitôt pris à partie le présumé auteur, le maîtrisant jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre.
Le suspect aurait été transporté « inconscient vers le CHU de Yaoundé » pour y recevoir des soins, tandis que l’enfant « a malheureusement été déclaré mort à la garnison militaire ».
Au soir du drame présumé, ni l’identité de l’enfant ni celle du suspect n’ont été officiellement confirmées.
Le site cité évoque un différend « dont les circonstances sont encore floues », sans autre précision sur le mobile ni sur les témoins directs.
En l’absence de sources judiciaires formelles, ce sont les réseaux sociaux qui alimentent principalement l’affaire.
Sur Telegram, le canal Le Buzz du Mboa a relaté la nouvelle à sa manière :
« Le père de Lydol (l’artiste) poignarde à mort le fils d’un monsieur \[…] Le petit n’avait que 6 ans », commentant ce récit tragique avec incrédulité.
Sur Facebook et Instagram, plusieurs publications accompagnées de photos commentées évoquent cet « enfant de 6 ans poignardé à mort par le père de Lydol », suscitant horreur et révolte.
Dans les commentaires, de nombreux internautes ont exprimé leur indignation.
Comme le note Dunia News, « le choc est immense dans le quartier et sur les réseaux sociaux, où la nouvelle suscite une vague d’indignation ».
Hashtags solidaires (#JusticePourLePetit, #NonALaViolence) et émojis de cœur se multiplient pour dénoncer l’acte et soutenir la victime.
D’après les publications en ligne, les altercations seraient intervenues vers la fin de l’après-midi du 10 mai. Après une querelle verbale entre deux adultes sur le trottoir, l’un des hommes aurait sorti un couteau et porté un coup fatal… sur l’enfant de 6 ans de l’autre.
Pris de panique, le père serait alors agressé à son tour par la foule et rendu inerte avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Le blessé a été conduit vers un hôpital, mais l’enfant a succombé peu après à ses blessures. Ces éléments, tirés des témoignages de riverains mentionnés sur les plateformes, restent à confirmer.
Aucune autorité n’a tenu de conférence de presse ou émis de bulletin sur cette affaire. Ni la police judiciaire ni la gendarmerie n’ont publié de communiqué. Les ONG ou journalistes contactés n’ont pu obtenir de détails supplémentaires.
En l’état, on ne dispose que de ces échos sociaux. Faute de source institutionnelle, l’information circule essentiellement sous forme de rumeurs.
L’artiste Lydol, pour sa part, garde le silence : ses comptes officiels ne comportent aucune allusion à cette affaire.
Dans un tel contexte, la prudence est de mise !
Les faits mortels impliquant des mineurs doivent être traités avec soin : le secret de l’instruction et la présomption d’innocence empêchent de qualifier formellement un suspect sans preuve judiciaire. Ici, tout reste au conditionnel.
Ce type de crise, l’image d’une célébrité entachée par la faute d’un proche, n’est pas inédit. On compte plusieurs exemples où artistes, sportifs ou hommes politiques ont dû gérer les retombées des actes d’un membre de leur famille.
Parfois, le débordement médiatique est similaire.
Par exemple, récemment aux États-Unis, le fils de l’ancienne star NBA Carmelo Anthony a été mis en examen pour un homicide en avril 2025. Pour le père, l’affaire a été tout aussi embarrassante : il avait publié une déclaration officielle par l’intermédiaire de ses avocats pour calmer le jeu.
Dans ce communiqué, la famille Anthony faisait part de sa « tristesse qu’une vie soit perdue » et adressait ses condoléances à la famille de la victime, tout en appelant « à la patience et au respect du processus judiciaire ».
Cette posture mesurée, exprimer de l’empathie, suspendre son jugement et faire confiance aux autorités, est typique d’une gestion de crise réussie.
Elle montre un équilibre entre émotion et sérieux, révélant à la fois humanité et responsabilité.
Pour Lydol, qui s’apprête à donner une série de concerts, ma modeste recommandation serait de trouver un juste équilibre entre silence médiatique et prise de parole.
Elle devrait préserver sa dignité et sa cohérence artistique sans pour autant ignorer l’émoi public. Idéalement, un bref communiqué ou une déclaration pourrait paraître rapidement : exprimer des condoléances sincères à la famille du garçon, condamner sans ambiguïté tout acte violent et rappeler qu’à ce stade, aucune confirmation officielle n’existe.
Par exemple, la chanteuse pourrait écrire sur ses réseaux :
« Je suis profondément touchée par ces rumeurs tragiques qui circulent. Si ces faits étaient avérés, je serais dévastée. En attendant que la justice fasse la lumière, j’adresse mes pensées à la famille de la victime. »
Ainsi formulée au conditionnel, sa réaction combinerait empathie et prudence.
Ensuite, sur scène, Lydol gagnerait à ne pas laisser l’incident lui voler la vedette. Elle pourrait réserver un moment dans un concert pour évoquer la valeur de l’innocence ou dédier symboliquement un titre à l’enfant disparu, tout en restant fidèle à son engagement artistique et aux thèmes qui lui sont chers (droits humains, valeurs sociales, etc.).
Cela prouverait qu’elle reste maîtresse de sa carrière et de son message.
En parallèle, elle devrait maintenir sa présence médiatique sur ses projets musicaux (albums, tournées), afin de ne pas être perçue comme oscillant entre culpabilité silencieuse et autopromotion.
Enfin, il sera primordial qu’elle montre qu’elle coopère en cas d’enquête, sans jouer la victime. Tout comportement ambigu, nier systématiquement en bloc ou feindre l’indifférence, risquerait de nourrir les soupçons.
Au contraire, insister sur le fait qu’elle ne dispose d’aucune preuve et qu’elle respecte la présomption d’innocence contribuera à limiter l’impact sur son image.
Lydol est très appréciée pour son engagement social et son talent. Il serait dommage que sa réputation pâtisse d’un drame dont elle n’est pas l’autrice.
En gérant ce mauvais buzz avec professionnalisme, c’est-à-dire par un discours humain et raisonné, elle devrait pouvoir se concentrer sur ce qu’elle fait de mieux : la musique et la scène.
L’affaire reste enveloppée de mystère.
Le conditionnel domine encore : ni la police ni la justice n’ont donné de version officielle, et aucun verdict ne sera rendu sans enquête sérieuse.
Cette incertitude impose à l’artiste de rester prudente. Mais les premiers retours de l’opinion publique montrent déjà ce qui est attendu d’elle : une posture mesurée, empreinte d’empathie, qui protège sa voix tout en reconnaissant l’horreur alléguée des faits.
Nombre d’internautes soulignent qu’il serait profondément injuste de confondre Lydol avec les actes supposés de son père : en droit, la responsabilité pénale est strictement individuelle et l’artiste n’a, en l’état, aucun statut de mise en cause.
Pourtant, la rançon de la notoriété veut que chaque pas, et parfois chaque faux pas d’un proche, rejaillisse sur l’image publique ; c’est LE PRIX À PAYER d’une visibilité qui amplifie tout, le meilleur comme le pire.
Dans cette zone grise, l’opinion navigue entre empathie et curiosité, souvent sans nuance.
Rappeler fermement qu’aucune condamnation morale ou juridique ne peut être déléguée par simple filiation est donc essentiel ; mais il faut aussi reconnaître que la célébrité expose l’artiste à un tribunal populaire perpétuel dont il est presque impossible de se soustraire.