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Opinions of Thursday, 23 March 2023

Auteur: Boris Bertolt

Mauvaise nouvelle : la Semry de Yagoua se meurt

La Semry de Yagoua se meurt La Semry de Yagoua se meurt

« Rien ne va plus à la Société d'Expension et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua (SEMRY).

Depuis déjà quelques saisons, elle brille par son incapacité à remplir ses obligations vis à vis des paysans.
Depuis 2 décennies déjà, elle n'arrive plus à entretenir les périmètres rizicoles (canaux d'irrigation, routes et champs...). Aujourd'hui elle est tout simplement incapable de labourer les champs des riziculteurs faute d'engins. Mais chose curieuse, elle continue à percevoir la redevance des paysans sans leur faire le travail. Les engins qui sont à sa disposition sont tellement vieux et défectueux au point où chaque année, ils sont incapables de labourer ne serait-ce que le 1/3 des champs. Conséquences : retard sur les calendriers culturales ou report des cultures. Comme cette année, une partie des paysans est entrain de piocher leurs champs à la main à l'aide des houes, comme à l'époque de l'esclavage.
Les populations se sont appauvries suite à ces multiples problèmes auxquels se sont ajoutées les nombreuses crises entre autres :
- la flambée du prix des engrais qui est passé de 16 000f l'an dernier à 42 000f.
- L'importation massive du riz par le Cameroun qui semble être de meilleur qualité car produit dans des conditions beaucoup plus appropriées, saines et en plus subventionné,
- L'insécurité transfrontalière car c'est au Nigéria et au Tchad que le riz de la SEMRY est vendu,
- L'enclavement de la zone de Maga en saison pluvieuse (période de forte récolte) dû au blocage du projet du bitumage de la route Bogo-Pouss qui moisi depuis des années dans les tiroirs du ministère des travaux publics...
La situation est si grave que d'ici peu les élèves cesseront d'aller à l'école, les maladies qui se sont multipliées dues à la malnutrition et la pauvreté vont toutes emporter les pauvres paysans...
Si l'État ne dote pas la SEMRY des engins nécessaires d'ici peu pour réveiller cette société, les riziculteurs finiront par ne plus donner leur argent à la SEMRY en qui ils ont perdu confiance. Ils vont finir par s'autogerer ou abandonner cette activité qui les tue plus que ne les nourrisse.
Les coopératives et autres initiatives qui sont mises sur pied ça et là ne marchent pas toujours à cause des influences et de la corruption ambiante.
L'État doit se pencher d'urgence sur cette situation. Nous espérons que ces cris d'alarme parviendront dans les oreilles des décideurs qui semblent avoir oublié cette partie du pays.»