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Opinions of Mardi, 12 Juillet 2016

Auteur: camer.be

Maurice Kamto ne nous a pas tout dit

Maurice Kamto, Président du MRC Maurice Kamto, Président du MRC

Dans Le Jour N° 2216, du 22 juin 2016, le Pr Kamto, Président du MRC n’apporte pas aux questions que les Camerounais se posent sur son rôle dans l’élaboration du nouveau Code Pénal les réponses qu’ils attendent. Il s’étend longuement sur les questions liées à la filouterie sur les loyers et à la criminalisation, par les rédacteurs du Code, de la non-déclaration des biens pour les hommes publics. C’est trop peu.

S’il voulait nous distraire, c’est à un acte manqué qu’il s’est livré. Il ne nous a pas expliqué ce qui a motivé la révision du Code. Il ne nous a pas dit quels articles ont fait l’objet d’une modification substantielle. Il ne nous a pas dit quels articles ont fait l’objet d’une discussion d’experts. Je reste dubitatif quant à l’affirmation selon laquelle, dans la mouture adoptée après son départ du gouvernement, «l’enrichissement illicite et la non déclaration des biens et avoirs, prévue par l’article 66 de la Constitution, étaient criminalisés».

Etant donné que c’est le gouvernement qui a pris l’initiative de la révision, une telle criminalisation n’avait aucune chance d’être adoptée. S’il y avait des Samouraïs dans le gouvernement, cela se saurait. Soit il ment, soit il tire la couverture à lui en essayant de prendre les Camerounais à témoin.

Pour en revenir à ce qui nous préoccupe, il passe trop rapidement sur son rôle dans cette histoire biscornue, insistant sur le fait qu’il avait quitté le cabinet Brain Trust (il n’en apporte pas la preuve) en entrant dans le gouvernement, qu’il n’était pas membre de la Commission de passation des marchés (comme s’il était nécessaire qu’il le fût pour que son Cabinet emporte ledit marché) et surtout, «alors que du reste, j’étais absent du Cameroun», (ce qui serait la preuve ultime qu’il n’avait rien à voir dans le fait que le marché a été attribué à Brain Trust !).

L’éminent juriste, dont la fine connaissance du droit a valu l’entrée au gouvernement suite à la défense du dossier Bakassi essaie de noyer le poisson avec des arguments de pacotille. Le Président du MRC sème la confusion en affirmant par exemple : «Sur la mouture du Code arrêtée en 2011, il faut rappeler que sous ma supervision, celleci était le résultat d'un travail collectif acharné».