Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2015 12 02Article 346670

Opinions of Wednesday, 2 December 2015

Auteur: carmer.be

Martin Tumenta Chomu : Il parlait à l'oreille des Centrafricains

CAMEROUN :: Martin Tumenta Chomu : Il parlait à l'oreille des Centrafricains :: CAMEROONLe général de division camerounais était le commandant opérationnel de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Minusca).

La nouvelle de la mort de Martin Tumenta Chomu est parvenue tard dans la nuit de dimanche sur les réseaux sociaux. Elle n'a été confirmée que le lundi matin par ses collègues de la Minusca. Le général de division camerounais, évacué sanitaire depuis quelques semaines à New York, est décédé à Lagos. Il avait été transporté chez le pasteur TB Joshua, pour se recueillir. Estce à dire que le mal qui le rongeait depuis des années s'est avéré incurable? Quoi qu'il en soit, Martin Tumenta Chomu reste dans les esprits comme l'un des meilleurs officiers de l'armée camerounaise.

Des indiscrétions prétendent que l’Onu comptait renouveler son contrat à la tête de la Minusca. Mieux, l'organisation aurait insisté pour que son pupille monte de grade et porte sa quatrième étoile, celle de général de corps d'armée. Les états de service du défunt plaident pour une telle considération. Il a depuis son arrivée à la tête de la Mission hyper sensible dans une Rca en ébullition pu maintenir la paix. Une vidéo postée sur le net le montre en train de haranguer la foule sur la nécessité du dialogue. C'est une autre démonstration de la méthode de Martin Tumenta. En douceur et fermeté, il savait imposer l'ordre. C'était l'archétype du militaire camerounais et surtout de l'officier. De nombreux témoignages démontrent que le général aurait pu écrire un livre Blanc de cette catégorie de militaires tant il en incarnait les vertus. Martin Tumenta Chomu est né le 22 janvier1954 à Banungo dans la région du Nord-Ouestcamer.be. Il a connu une carrière militaire exceptionnelle depuis qu’il a été admis au concours d'entrée à l'école militaire interarmes. Il en est sorti le 16 juillet 1977 avec le grade de sous-lieutenant.

Pour son physique impressionnant et pour ses aptitudes au combat de proximité, Le jeune officier est affecté chez les parachutistes. Chef de section chez les paras de Koutaba, le premier corps d'élite de l'armée camerounaise, le jeune homme qui portait beau son 1,80m va dépasser les espérances de ses chefs. Ils le lui démontrent en lui confiant la délicate responsabilité de former les élèves de l'Emia en 1980. Il passe très vite ce cap pour devenir en 1984 commandant de la 1ère compagnie des parachutistes. Des cracks.

Homme d’action

Sa carrière d'homme d'action connaît un hiatus en 1990. Pour des raisons connues du seul haut commandement, il est nommé chargé d'études au Mindef. Il va rester bureaucrate pendant trois ans. Mais, Douala est alors accaparé par le grand banditisme. Pour y remédier, le président de la République prend la décision d'instaurer un commandement opérationnel. Les militaires sont affectés au maintien de l'ordre pour l'une des plus sinistres pages de l'histoire de l'armée camerounaise. Martin Tumenta est sorti des poussières de ses dossiers au ministère pour faire ce qu’il savait le mieux : du terrain. Chef des opérations cette mission, il se fait remarquer par sa hiérarchie. On lui confie un poste d’encadreur à l Emia, puis la direction du centre d'entraînement des forces armées de Ngaoundal. Trois ans à ce poste réputé "juteux" ne lui font pas beaucoup d'amitié. Il est rappelé au bureau pour être affecté à l'état-major comme chef de la division des plans du Cema. Mais, en 2001 a lieu son rendez-vous avec l'histoire. Il est nommé commandant des troupes Delta, l'opération de pacification de la péninsule de Bakassi.

Des officiers y laissent réputation et galons. Mais, Martin Tumenta démontre qu' il est fait pour ça. Il contribue à la victoire camerounaise. Ses qualités d'officier resplendissent. En récompense, il reçoit son étoile de général de brigade le 11 mars 2011. Il installe la 3ème région interarmées à Garoua, puis est affecté à la Misca. Celle-ci va devenir Minusca et l'Onu sollicite que ce soit lui qui en soit le commandant opérationnel. Ce qu’il sera jusqu'à sa mort dans la nuit de lundi à mardi dernier.