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Opinions of Wednesday, 15 May 2024

Auteur: Shanda Tonme

Manque d'éclairage public : le maire de Yaoundé interpelé

Je commence à sentir très mal à la vue de ce spectacle. Je commence à sentir très mal à la vue de ce spectacle.

LETTRE OUVERTE AU SUPER MAIRE DE LA CAPITALE



L’éclairage de l’axe présidentiel, Boulevard Jean Paul II

Tout un symbole de l’agonie de la cité : Une vingtaine de poteaux renversés

ou définitivement absents depuis plus de quatre ans



Monsieur le Maire,

Cher compatriote et très cher frère,



Certaines choses, certains événements, certaines déclarations, paroles ou gestes sont chargés de symboles et peuvent traduire dans le silence, des pensées, des idéologies et des doctrines, des formes et des systèmes de gestion ou de comportement, le niveau d’avancée ou de recul d’une société, d’une nation, d’un clan, d’une institution. Mais peu importe, en faire le constat renseigne, enseigne et interpelle utilement, autant pour le présent que pour la postérité.



Chaque année quand la date du 20 mai approche, je deviens vraiment triste, triste parce que une fois de plus, une fois encore, le Président de la République, notre Président, le Chef de l’Etat, Chef suprême des armées, Chef de la diplomatie et Chef de la magistrature, empruntera pour se rendre au lieu de célébration officielle de la fête de l’unité, le boulevard Jean – Paul II, devenu à cause des poteaux de lampadaires renversés, tordus ou définitivement absents, tout un symbole.

En fin de journée, tous les corps constitués, civils, politiques et sécuritaires, en plus des diplomates, emprunteront le même axe, pour honorer l’invitation du Chef de l’Etat et de son épouse.

Je suis très triste, et je commence à sentir très mal à la vue de ce spectacle. Ce n’est pas un hasard ni une fatalité, encore moins une sorte de sorcellerie. Je veux comprendre, comprendre vraiment les raisons de cette situation que je considère comme un manque de respect et de considération à l’endroit de notre Président voire de notre pays. Je ne vous accuse pas, je ne vous mets pas seul en cause, je considère que nous sommes tous collectivement responsables, car manquant de réel amour pour notre pays.

Je signale que ce n’est pas la première fois que je sonne l’alerte. Je l’ai fait à plusieurs reprises, y compris quelques mois avant la CAN, pour demander que cette honte soit éradiquée. Il me souvient que j’avais alors pointé du doigt, le sort également des poteaux de lampadaires rouillés, penchés, sans âme comme des moutons faméliques du boulevard du 20 mai.

Personne ne dira que les moyens manquent ou qu’on ne voit pas, qu’on n’a pas conscience de ce que cela représente de grave pour notre image. C’est trop grave et trop honteux. C’est même laid et ça fait mal.

Je vous prie infiniment, Monsieur le Maire et cher compatriote, cher frère, de ne pas traiter en outrage ma correspondance. J’ai voulu me débarrasser de cette frustration morale publiquement, avec l’espoir de mobiliser votre sentiment national ainsi que votre ferveur patriotique en bien. Puisse le conseil de la Communauté se mettre debout pour une solution enfin.



Fraternellement, avec mon plus franc et sincère patriotisme./.



Yaoundé, le 15 Mai 2024